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 [Mémoire] : Peccatore : Du caractère divin de la physique

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AuteurMessage
uriel
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uriel


Nombre de messages : 7843
Date d'inscription : 27/01/2009

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MessageSujet: [Mémoire] : Peccatore : Du caractère divin de la physique   [Mémoire] : Peccatore : Du caractère divin de la physique EmptyDim 29 Aoû - 7:15

Citation :
Du caractère divin de la physique


Le présent exposé aura pour objet la physique, c'est-à-dire, d'après l'étymologie grecque, la « science » de la nature (phusis), que nous différencierons bien de la métaphysique, science qui vient « au-delà » de la physique, et qui nous semble plus immédiatement liée à la spiritualité de la religion.

Le but de la démonstration à venir est de soutenir que la science, loin d'être une ennemie de la spiritualité, est également un moyen de tendre vers le Divin et que répondre à la question du « Comment » n'est pas dénué de sens, mais permet de compléter les connaissances ou les théories issues de la métaphysique sur la question du « Pourquoi ». Si la métaphysique traite de l'intention Divine, la physique, elle, s'emploie à saisir les mécanismes que Dieu a créés pour régir le monde, et mérite autant de considération.

Comme l'explique fort clairement l'opuscule « Qui est Dieu ? » entreposé à la bibliothèque Ste-Ilinda de l'abbaye cistercienne de Noirlac, nous pouvons constater que Dieu est tout à la fois cause matérielle, cause efficiente, cause formelle et cause finale de l'Univers. En effet, Dieu est la Matière Première à partir de laquelle a été créé le Monde au Commencement. De plus, Dieu est le Créateur du Monde, et Il l'a créé à Son image. Enfin, l'Univers n'est qu'une partie de Dieu : si Dieu n'a pas besoin de lui pour exister, en revanche l'Univers a besoin de Lui, et Dieu est donc aussi sa fin.

Ce que nous appelons « science » regroupe l'ensemble des connaissances produites par les hommes sur les réalités objectives du monde. Il y a par exemple une science des astres, regroupant les savoirs humains sur ce sujet, et que nous avons coutume de nommer « astronomie ». Cette science s'enrichit par accumulation des connaissances nées des études menées sur un sujet à diverses époques. Les mathématiciens modernes par exemple s'appuient sur les travaux des plus anciens, comme ceux d'Arabie, eux-mêmes basés sur les connaissances développées dans la Grèce antique par Thalès ou Pythagore. Cependant, certains esprits faibles ou par trop orgueilleux soutiennent que cette science qui ne cesse de progresser pour accroître les connaissances de l'humanité ne fait qu'éclairer des objets que Dieu nous aurait volontairement dissimulés ou même qu'elle contredit par la raison l'idée, pourtant si évidente pour une âme quelque peu sensée, de l'existence du Dieu Unique. Nous aurons ici l'ambition de balayer ces modes de pensée prônant une science purement profane et prétendument toute-puissante et verrons qu'elle ne trouve sa source et son but que dans le Très-Haut. Qu'est-ce qui fait alors le caractère divin de la physique ? C'est le point que nous allons tâcher d'éclairer dans notre propos.

I. De la beauté du monde

Tout esprit rationnel, même non érudit, conviendra à n'en pas douter que la première réaction de l'homme devant la Création de Dieu est l'émerveillement. Comment en effet concevoir autre chose que ce sentiment devant le spectacle grandiose de l'immensité du pouvoir et de l'imagination du Très-Haut qui se dévoile en permanence sous nos yeux ? Le ciel et ses nuances de teintes, ses nuages plus ou moins lourds, plus ou moins effilés, les aurores, les crépuscules, le firmament qui se couvre d'étoiles la nuit sont autant d'illustrations si éloquentes de la beauté de cette nature créée par Dieu ! L'incroyable diversité des espèces vivantes, les hommes bien sûr (eux-mêmes tous différents), les oiseaux, les mammifères, les rongeurs, les poissons, les arbres, les fleurs, ne peut que laisser pantois celui qui les contemple. Devant une telle démonstration de la richesse du monde tel que l'a créé le Divin, nous semblons bien petits, insignifiants. Et en un certain sens, cette pensée n'est pas absurde. Car il est certain que notre imagination est trop restreinte pour concevoir toutes les merveilles et toutes les nuances de la nature qui nous entoure. Le VIIe Dialogue de la Vita d'Aristote sur la Rupture d'avec son maître Platon nous rapporte ces paroles du premier Prophète :

Citation :
"L’abstraction est une illusion, cher maître. L’idée ne vient à l’esprit que tant qu’il existe la chose. Nous sommes parties d’un tout, et si un élément devient intelligible, c’est bien parce qu’il existe."

Ainsi, toutes nos idées nous viennent de ce que nous voyons. Nous ne pouvons produire une idée ex nihilo, à partir de rien. Il faut à notre intelligence un modèle, une source. Par conséquent, nous semblons indubitablement minuscules devant l'immensité incommensurable de la Création. Qui voudrait atteindre la totale connaissance du monde ne le pourrait même pas, tant il y aurait de choses à savoir ! Je citerai, pour illustrer cette impossibilité matérielle, une allégorie qu'un précédent séminariste, nommé Ulrich, a employé dans son mémoire intitulé « L'Etre divin est tout-puissant » :

Citation :
Un paysan ne peut toucher les étoiles avec sa fourche, et pour cause, sa fourche est trop courte, insuffisante pour atteindre ces dernières. Remplaçons les étoiles par la perfection, et la fourche par le pouvoir du paysan : il ne peut pas atteindre la perfection, car il n’en a pas le pouvoir, les moyens

Je dévoierai légèrement le sens de cette image fort évocatrice : si par « pouvoir » nous entendons « pouvoir de connaissance », nous comprendrons que l'homme individuellement n'a pas la capacité de tout connaître du monde, c'est-à-dire d'avoir la parfaite connaissance et que seul Dieu est Omniscient.

Est-ce à dire alors que toute curiosité est vaine en ce monde ? Que Dieu laisse gesticuler indéfiniment ceux d'entre nous qui s'efforcent de saisir les mécanismes du monde physique ?

Il va de soi que non. Nous l'allons montrer incessamment.

II. De l'Outil Divin qu'est l'âme pensante

Dans son « Introduction à la métaphysique », Girtan écrivait ceci :

Citation :
La vie est une épreuve où il nous faut cultiver deux Champs,
Un premier purement temporel, pour les subsistances physiques,
et le second spirituel, aborde notre structure de développement de l’esprit par les expériences.
Conserver un champ stérile nous fera mourir de faim

Dieu étant Parfait, Il ne peut avoir de mauvaises intentions. Donner à voir à l'homme les merveilles du monde sans qu'il puisse les comprendre serait une mauvaise intention, celle de laisser l'homme dans l'ignorance. C'est pourquoi la connaissance est nécessairement possible. Si Dieu a prévu que nous puissions cultiver le « champ » de la connaissance, c'est pour que nous le fassions effectivement, dans la mesure où cela n'entre pas dans le cadre du péché. La science, si elle n'a pas la prétention d'aller contre Dieu, n'est donc pas un péché d'orgueil, mais une possibilité de mieux connaître Dieu. Le Créateur n'a certes pas fait les hommes omniscients comme Lui, mais Il leur a donné le privilège de pouvoir explorer par eux-mêmes le monde afin d'accroître cette connaissance et tendre vers le Divin.

Pour cela, Il nous a dotés d'un outil fabuleux : l'âme pensante.
Le premier Panégyrique « De l'Ame » de la Vita d'Aristote nous explique quelles sont les deux sortes d'âmes :

Citation :
Aristote : « Mes amis, il y a deux sortes d’âmes.
Tout être vivant possède une âme que je nommerai anima en ce qu’elle est la puissance qui l’anime, mise en œuvre dans la formation de l’être vers sa forme achevée. Etant le principe d’organisation du corps vivant l’anima est inséparable de celui-ci. »

Mimilas : « On pourrait donc nommer anima, le schéma de fonctionnement de la fourmi rouge ouvrière, par exemple, mais quelle serait l’autre sorte d’âme ?»

Aristote : « En effet (et je te rappelle que la fourmi ouvrière rouge est dite prolétaire), a contrario, l’animus, l’âme pensante, possède un statut privilégié et il semble bien que ce soit là un genre d'âme tout différent, et que seul il puisse être séparé du corps, comme l'éternel du corruptible.»

Mimilas : «Alors, étant éternel, l’animus serait donc conçu à la ressemblance de Dieu ? »

Aristote : « Exactement »

De la divinité de l'âme-animus ainsi démontrée par Aristote, nous allons pouvoir démontrer aisément, par un schéma intellectuel fort simple, que la science est voulue par Dieu :

Par le biais des cinq sens qu'utilise le corps humain, nous percevons le monde. Il y a donc là un lien très immanent de l'homme au Monde.
Si l'âme, animus divine, est un lien entre l'homme et Dieu, alors il importe de l'utiliser conjointement aux sens pour constituer un lien étendu entre Dieu, le Monde et l'homme, la connaissance, et ce lien est voulu par le Créateur.

Pour reformuler, en cinq étapes le raisonnement logique :
Dieu dote l'homme d'une âme.
L'homme peut percevoir le monde.
Le monde a vocation à être exploré par l'homme.
L'homme doit donc utiliser son âme pour élever la relation de « perception » au rang d'une « compréhension » du monde.
Le monde étant une partie de Dieu et la compréhension de ses mécanismes étant un dessein de Dieu, l'homme tend ainsi, par la science, vers le Divin.

C'est ce qu'illustre à merveille le quatrième Logion de Christos, transcrit par Saint Trufaldini :

Citation :
" La rationalité du monde n’explique pas tout, elle est un chemin créé par Dieu pour nous diriger vers celui-ci, et n’a de raison d’être que dans ce seul et unique cas. "

Toutefois, ce n'est pas là l'unique aspect du caractère divin de la science. Certes, celle-ci peut n'être dévolue qu'à la pure connaissance, mais il est fréquent que la science serve à une application concrète, qui rend gloire à Dieu.

III. De l'ultime divinité de la science : la reproduction du Beau pour la plus grande gloire de Dieu

Par la science, l'homme tend à imaginer, à partir des réalités qu'il perçoit, des modèles rationnels susceptibles d'expliquer ces réalités, et les liens qui les unissent. Il invente donc un langage pour exprimer ces modèles, afin de les rendre pleinement intelligibles aux personnes suffisamment érudites pour les comprendre ainsi. Les mathématiques sont un exemple de langage créé par l'homme à partir de la nature. Si je vois une pomme, je lui associe le nombre 1. Si je vois une deuxième pomme, je fais de même. En les regroupant, j'obtiens deux pommes, groupe auquel j'associe le nombre 2. Ainsi la nature a-t-elle inspiré l'invention des nombres, puis des opérations, en particulier ici l'addition.
Prenons un exemple moins trivial : les astres. Ils tournent de manière circulaire autour de la Terre, dans un mouvement parfait. Dans le IXe Dialogue, sur la nature des astres, Aristote observe d'ailleurs que « cette perfection porte la marque de Dieu ». En dérive la figure géométrique du cercle. En effet, le cercle que l'on peut tracer sur un parchemin ou sur une ardoise n'est qu'une modélisation de la divine trajectoire des astres.

Citons à présent un dernier exemple intéressant : dans la cité d'Athènes, les anciens Grecs avaient remarqué que des édifices construits selon certaines proportions dégageaient une impression de beauté particulièrement forte. Du calcul mathématique de ces proportions est né « le nombre d'or », appelé « Phi », en l'honneur de l'architecte grec Phidias qui bâtissait selon ces divines proportions.

Un texte, intitulé « De la beauté de l’univers, du nombre d’or et des desseins du Très-haut », écrit par Etiled, curé de Narbonne, et Frère Roger, Théologue du Saint Office, rend parfaitement compte du caractère sacré de ce nombre inventé par l'homme mais renvoyant à une réalité concrète.

Citation :
Il serait la matérialisation de l’étincelle divine dans la nature et la tentative humaine de rendre hommage au Très-Haut en bâtissant des monuments à sa gloire en respectant les divines proportions.

Ainsi, ayant observé les divines proportions dans la nature, puis les ayant modélisées par le nombre d'or, les hommes ont pu par la suite érigé des monuments à la gloire de Dieu, pour Le remercier de la Beauté qu'Il avait mise dans le Monde. La cathédrale d'Amiens est un exemple notable de cette harmonie géométrique rendant grâce au Tout-Puissant.



Comment nier alors que la science puisse être de nature essentiellement divine ? « L'étude de l'environnement », pour reprendre l'expression de Girtan, a cette indicible noblesse d'élever l'âme humaine pour qu'elle connaisse mieux Dieu. Certes, « Il est impossible à un esprit humain de comprendre totalement Dieu. » (cf « Qui est Dieu ? »). Mais l'effort scientifique est une exploration de Dieu, voulue par Lui. C'est un exercice patient qui, d'émerveillement en émerveillement, amène à être de plus en plus familier avec le Monde, donc avec son Créateur, et qui permet de rejoindre Ses desseins par la reproduction appliquée des splendeurs de la Création, pour la plus grande gloire de notre Père.


Mémoire rédigé par le Frère Peccatore, diacre de Poligny et séminariste à l'abbaye cistercienne Saint-Arnvald de Noirlac, le XXVIII août MCDLVIII (28 août 1458)

Textes de référence (cités ou utilisés pour la rédaction de ce mémoire) :

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http://herbeviller.forumactif.com/forum.htm
 
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