Ils passaient dans les environs, c'était la route pour l'Anjou. La roulotte avait été arrêtée comme toujours dans un lieu ombragé, près d'un point d'eau vive. La rouquine insistait pour ne pas stationner près de lacs ou de mares immondes.
C'est là qu'ils avaient appris la nouvelle : le petit Maje rouge se mariait.
Elle ne connaissait pas la promise, mais vu l'esclandre que l'engin avait tapé à son mariage à elle, tant pis pour la fiancée, elle allait coller les jetons au lutin.
La roulotte fut donc laissée en place, non loin du lieu saint, et pour la deuxième fois de sa courte vie, elle allait réussir le miracle de trainer un géant blond à un mariage aristotélicien. Sauf que cette fois ce n'était pas le sien. Les juments de trait furent laissées dans un pâturage loué à un paysan, dont le fils surveillerait leur roulotte. Tout était donc parfait dans le meilleur des mondes possible. La proximité d'Aristote, surement.
Les chevaux furent enfourchés, Gauvain avec elle sur le frison noir, le nourrisson minuscule avec son père, sur le cheval doré.
Trajet court, porte d'entrée. Le tout est actionné, avec un peu de bol ils ne sont pas trop à la bourre.