Philios arriva enfin devant l'abbaye.
Il avait été contraint à effectuer ce voyage dans le seul but de faire sa pastorale, à cause de "ces maudits curetons" qui en Béarn n'étaient pas foutus de répondre aux demandes qui leurs étaient faites.
Son futur parrain avait commencé la sienne en février et attendait toujours dans sa cellule qu'un des curetons locaux ne se décide à faire acte de présence...
Philios quand à lui était rester 10 jours devant la porte à attendre vainement que quelqu'un ne daigne s'apercevoir de sa présence, puis se disant que si il en était de même qu'avec son futur parrain... le temps qu'on vienne lui ouvrir, et qu'il fasse sa pastorale... il était fort probable que son enterrement serait célébré avant son baptême... !
Il avait donc entrepris ce long voyage, maudissant à chaque pas davantage ces foutus curetons, archevêque en tête, incapable d'assumer la charge qu'ils avaient pourtant eux-mêmes choisis... Mais peut-être, pensa-t-il, que pour ces abrutis seul le titre compte... après tout, se targuer d'être Archevêque, ça doit faire bien dans les réceptions mondaines... même si cela ne voulait rien dire d'autre que régner sur une immense batisse amplie seulement de courant d'air, que l'on hésitait pourtant pas à affubler du nom d'Archevéché...
Arrivé devant la lourde porte il prit quelques instants pour remettre un peu d'ordre tout à la fois dans sa tenue et dans ses pensées...
Il respira profondément,
puis, se saisissant du lourd heurtoir de métal, il frappa à la porte de l'abbaye...