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 [Livre]Chirurgie

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Eloin
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Eloin


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MessageSujet: [Livre]Chirurgie   [Livre]Chirurgie EmptySam 4 Juil - 14:25

Dans la hiérarchie médicale, le chirurgien vient avant le barbier mais après le médecin. Les chirurgiens abandonnent vite les petites besognes aux barbiers : ouvrir les abcès, pratiquer la saignée, appliquer les ventouses, soigner les plaies superficielles et les traumatismes légers (luxation) ainsi que les affections cutanées. Les barbiers sont aussi amenés à poser des pansements ou autres compresses et sont reconnus pour pratiquer des actes de chirurgie sur des plaies non-mortelles. L'enseignement du barbier est basé sur l'apprentissage. Ainsi à Paris tout postulant barbier commence comme apprenti avant de devenir valet (ouvrier) et pour finir maître après un examen. À titre de comparaison, on estime qu'il faut 6 à 8 ans d'études (à la fois théoriques et pratiques) à un chirurgien pour devenir bachelier et 8 à 12 ans pour devenir maître ! Une licence sanctionne les années d'études du chirurgien et l'autorise à exercer son art : petite chirurgie, chirurgie lourde, traitement des traumatismes comme les réductions de fractures, opérations des tumeurs comme les écrouelles. Il est probable que cette belle hiérarchie était probablement battue en brèche lors des campagnes militaires. N'oublions pas que le but de ces hommes était de faire de leur mieux pour sauver leurs frères d'armes : ils semblaient assez peu nombreux et l'ouvrage ne devait pas manquer !

L'infection

Au lieu de ce terme inconnu de nos glorieux prédécesseurs, nous utiliserons plus volontiers la notion de suppuration. Ce sujet donnera lieu à de furieuses controverses durant de nombreux siècles. Les chirurgiens de l'époque, comme leurs prédécesseurs Grecs et Romains avaient remarqué qu'une petite blessure laissée sans soin passait forcément par une phase d'inflammation et de suppuration. Aussi dans leur esprit, cela faisait-il partie de la phase de cicatrisation. Afin de favoriser cette suppuration, on utilise des pommades caustiques ou d'encens (résine + souffre + laurier + scrotum de rongeurs). Ces pratiques, issues des textes de Gallien et Hippocrate seront érigées en dogme par l'Église. Néanmoins périodiquement, des voix s'élèveront pour les remettre en cause. Ainsi, en 1267, un dénommé Théodoric publie un ouvrage intitulé Chirurgia dans lequel il affirme : « il n'est pas nécessaire comme Roger et Roland l'ont écrit, et comme le soutiennent les chirurgiens jusqu'à présent que le pus se constitue dans les blessures. Aucune erreur n'est plus grande ! Un tel procédé est contre-nature, prolonge la maladie et retarde la cicatrisation de la blessure. » Henri de Mondeville (né en 1260) disciple de Théodoric et chirurgien de Philippe le bel a étudié à Paris, Montpellier et Bologne. Il est l'auteur d'une oeuvre révolutionnaire, critique et innovatrice, la Cyrurgia, le premier grand livre sur le sujet en France. Il distingue trois sectes de chirurgiens en fonction de leurs méthodes de traitement des blessures :

·l'Ecole de Salerne qui interdit l'usage interne et externe du vin mais conseille de sonder les blessures et de les recouvrir ou de les combler avec des onguents destinés à provoquer l'aposte.

·À l'inverse les disciples de Théodoric préconisent l'utilisation de vin chaud (agent dessèchant) pour nettoyer les plaies récentes et propres ainsi que de compresses imbibées de vin. Les plaies propres sont suturées avec des cheveux ou du crin, des mondicatifs telle la fleur de cuivre ou l'arsenic peuvent être utilisés pour éviter l'apparition du pus.

·Enfin, l'école intermédiaire pour qui les onguents ne sont pas systématiquement employés.

Dans le cas de blessures comportant de graves mortifications des tissus, Henri de Mondeville préconise de détacher et d'expulser les parties non viables et de favoriser la régénération en partant du fond de la plaie maintenue ouverte par des mèches et des onguents. Il s'efforce de réduire le fossé entre médecins et chirurgiens. Il affirme que les chirurgiens, bien qu'illettrés et traités de petits opérateurs manuels par les médecins, sont selon lui supérieurs à eux car à ses yeux la médecine n'est rien sans la chirurgie. Pour lui, le meilleur praticien est celui qui se réclame des deux disciplines. Malheureusement, le ton polémique de son oeuvre heurta le monde médical qui y resta fermé. Elle fut éclipsée par celle de Guy de Chauliac au XIVe siècle, Cirurgia magna (1363), qui dominera la chirurgie jusqu'au XVIe ! Ce fervent disciple de Gallien rejeta les théories pourtant pertinentes de Théodoric et Henri de Mondeville et conseilla le recours à la suppuration quasi-systématique des plaies. La renommée de son oeuvre est liée à ses travaux sur les techniques chirurgicales et les fractures mais surtout à ses découvertes sur la peste. Il parvient à différencier la peste pneumonique de la peste bubonique en 1348 au prix de très gros risques. Même s'il est partisan de la suppuration louable ce dernier utilisera parfois des cataplasmes à l'eau de vie (pansement alcoolisé) ou à l'eau salée. En 1370, l'anglais John Ardenne prône également d'éviter la phase de suppuration et de limiter autant que faire se peut l'utilisation de bandages qui dans tous les cas ne doivent pas irriter le patient. Hieronymus Brunschwig publie à Strasbourg en 1497 le premier traiter du genre en langue allemande dans lequel il affirme : « pas de cicatrisation sans propreté ». Cette controverse fut si vive qu'à l'orée du XVIe dans la majorité des cas, le traitement des plaies est pratiquement identique aux méthodes appliquées par les Grecs, les Romains, les Arabes et leurs successeurs de Salerne et ce malgré les quelques voix qui s'élevèrent pour la contrer.


L'amputation

Dans le cas d'entailles profondes ou de plaies gangrenées (la « pourriture fatale des tissus ») au niveau des membres supérieurs ou inférieurs, le chirurgien est dans l'obligation d'amputer soit dans l'articulation (auteurs Arabes, tel Aboulcassis de Cordoue) soit en dehors (auteurs Européens tel Henri de Mondeville). L'opération se déroule « simplement ». Le patient est solidement maîtrisé. On place un garrot au-dessus de la future découpe. On coupe les chairs avec un couteau à amputer. Sous l'action des muscles, les chairs vont avoir tendance à s'écarter. Pour stopper l'hémorragie, dans la plupart des cas on cautérise au fer rouge. Certains utilisent l'arsenic ou les aluns de roche comme hémostatiques, d'autres comme le Strasbourgeois Hieronymus Brunschwig ligaturent les vaisseaux au lieu d'utiliser le cautère. Néanmoins, cette technique semble avoir été peu utilisée, car il ne faut pas suturer ensemble vaisseaux, peau et muscles. Une fois cette opération terminée, on coupe l'os à la scie. Les esquilles d'os sont éliminées avec une paire de forces. À noter, la pratique de Hans von Gerssdorf, Stadtscherer (barbier de la ville) de Strasbourg. Ce dernier taille un lambeau de chair qui recouvrira la surface sectionnée en permettant la formation d'un beau moignon. Au soir de sa vie en 1517, il résume son expérience dans feldtbuch der wundtartzney, manuel pratique de chirurgie de guerre. Mais tous les chirurgiens ne sont pas d'accord sur l'endroit de la découpe. Les uns préconisent d'amputer dans les tissus gangrenés car cela serait moins douloureux et moins hémorragique, les autres préfèrent trancher en zone saine. Certains conseillent de trancher au niveau de l'articulation, les autres au-dessus ou au-dessous.

Les blessures par flèches

Avant l'apparition des armes à feu, les blessures par flèches préoccupent déjà les chirurgiens depuis l'antiquité (Celse). Au XIIIe siècle, Guillaume de Salicet (pour ne citer que lui) y consacre 22 chapitres sur les 26 de son livre ! La diversité des flèches est à la hauteur de l'ingéniosité des praticiens pour les extraire !
Le Byzantin Paul d'Egine (625-690) utilise des repoussoirs pour évacuer les flèches profondément enfoncées. Prenons l'exemple d'une flèche profondément enfoncée dans le bras : le praticien essaie de tirer sur la hampe pour la dégager, mais la plupart du temps seule la hampe, simplement emboîtée, peut être extraite. Le praticien sonde alors la blessure, s'il s'avère que le fer est prêt à sortir du côté opposé, il utilise l'impulsoir. En passant par le trou laissé par la pointe, il vient loger son instrument dans la douille de la flèche et la pousse en avant. Quand cette dernière pointe de l'autre côté, les chairs se déforment, le praticien pratique alors une coupure en croix pour limiter la déchirure des tissus et une dernière impulsion lui permet d'extraire la flèche.
Si le fer dépasse, on utilise des pinces dites à bec d'oiseau pour s'en saisir, mais comme le disait le grand Aboulcassis au XIe siècle : « si elle ne répond pas aussitôt à la traction sur elle, laissez-là en place pendant quelques jours jusqu'à la suppuration des tissus environnants, alors la traction et son ablation seront faciles ». Certains activent le ramollissement des tissus en utilisant une lotion à base d'huile rosat, de jaune d'oeuf et de safran. Pour faciliter l'extraction il est conseillé d'effectuer un mouvement de torsion de la main en tous sens avec la pince.

Si la flèche est profondément enfouie mais pas au point d'utiliser l'impulsoir et encore moins la pince, il n'y a plus qu'une solution : inciser autour de la plaie. Aboulcassis précise « seulement s'il n'y a pas d'os, de nerf ou de vaisseaux sanguins dans le voisinage ». Dès que l'ouverture est assez grande, on utilise la pince pour extraire le fer. Parfois le patient garde le fer fiché dans sa chair tel Guillebert de Lannoy en 1412 : « je fus blessé à la cuisse par un vireton (carreau d'arbalète) et j'ai gardé la pointe dans la cuisse pendant plus de neuf mois ». Au XIe siècle, Aboulcassis parle déjà de cas similaires, de blessures qui cicatrisent par-dessus le fer, qui parfois se rappelle à son malheureux propriétaire après quelque temps. Dans ce cas, il faut inciser ou utiliser des pommades caustiques pour le dégager avant de l'extraire. Une fois le fer extrait, on traite la blessure comme les blessures classiques mais la profondeur des plaies, les fragments de tissus emportés par la pointe souvent rouillée et souillée de terre ou autre, ont une fâcheuse tendance à causer des complications.

Comme tous les blessés le patient est soumis à la saignée, au lavement (clystère), et à la diète pendant deux semaines.

La Trépanation

Ce type d'interventions, pratiqué dès la préhistoire, est toujours utilisé au XVe pour les hommes ayant reçu un coup violent à la tête. Cette opération très sensible et courante au pronostic réservé permet de sauver 20 à 30 % des patients, qui dans la plupart des cas seraient morts sans intervention ! En 1495 à l'issue de la bataille de Fornoue, un dénommé Bernardini Fortebracio, chevalier de son état, se fit retirer du crâne plusieurs fragments d'os. Quelques jours plus tard, il marchait fièrement dans les rues de Venise ! Il existe différents degrés de gravité dans ce type d'interventions.

Dans les cas de contusions et d'entailles sans fractures manifestes, le cuir chevelu est rasé après avoir été humecté avec de l'huile rosat ou du vin. Guy de Chauliac précise « que ni poils, ni eau, ni huile entrent dans la plaie car ils empêcheraient la consolidation ». Ensuite on incise simplement la peau pour vérifier l'absence de traits fracturaires, si besoin ils sont évacués. Pour finir, la plaie est traitée selon les méthodes habituelles.

Dans les cas d'enfoncement importants de la boîte crânienne ou de fracture profonde, la trépanation s'impose. La tête du blessé est rasée selon la méthode décrite ci-dessus, la peau est incisée en croix et écartée au maximum. Si nécessaire l'hémorragie est stoppée avec un drap trempé dans de l'eau vinaigrée. Mais laissons la parole au praticien Guy de Chauliac qui fait encore référence au XVe siècle : « si l'os est faible soit séparer avec les séparatoires et lenticulaire et si nécessité soit frapper avec un mail de plomb ; si l'os est fort, il convient qu'il soit pertuisé avec trépan, avec plusieurs pertuis et après avec les incisoires soit séparé d'un pertuis à l'autre et enlevé avec un levoir. Ensuite avec lenticulaire et mail soient aplanies toutes les aspérités de l'os »
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Eloin
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MessageSujet: Re: [Livre]Chirurgie   [Livre]Chirurgie EmptySam 4 Juil - 14:26

Luxations et fractures

L'analyse des squelettes a démontré que 94 % des os fracturés sont consolidés - bien ou mal. Dans 43 % des cas, les patients semblent avoir retrouvé l'essentiel de leurs capacités motrices. Ce sont les fractures ouvertes qui posent le plus de probles : risque d'hémorragie, de gangrène ou de tétanos. C'est pourquoi avant toute réduction, les chirurgiens contrôlent l'absence d'esquilles osseuses. Si c'est le cas, ils prennent soin de les évacuer. La plaie est traitée selon la méthode classique, dans certains cas elle est recousue. Pour réduire la fracture, le chirurgien fait appel à deux ou trois aides qui maintiennent le membre du blessé en extension tandis les fragments osseux sont remis en lieu et place. Des spatules et des leviers sont utilisés pour la réduction des fragments chevauchant la peau. Un cataplasme composé d'un linge enduit d'huile rosat ou de blanc d'oeuf est ensuite posé sur la partie lésée, puis on recouvre le tout d'une attelle et on bande. Un mélange à base de farine et d'albumine d'oeuf permet de rigidifier l'ensemble. Ce mélange sera toujours utilisé par les chirurgiens de campagne des armées du Premier Empire. À noter dès le XIe, l'utilisation de pansement fenêtre (Aboulcassis) afin de surveiller l'évolution se la plaie. Guy de Chauliac fut le premier à inventer un appareil destiné à maintenir le membre cassé en extension (le suspensoir) le temps que l'os se renforce après avoir subi le traitement précédent. Afin d'éviter tout risque d'inflammation le patient est soumis à un régime strict qui sera progressivement enrichi.
Pour réduire les luxations, on utilise la même méthode que pour les fractures. Par contre les luxations importantes sont traitées sur une table sur laquelle on couche le patient. Ce modèle était déjà utilisé par Hippocrate.


L'anesthésie

La notion d'anesthésie est connue dès le XIIe siècle, mais était-elle répandue ? Au XIIe, Roger de Parmes utilise l'éponge soporifique pour anesthésier ses patients : une éponge imbibée d'eau chaude est trempée dans une potion à base de jus de jusquiame, d'opium et de chanvre indien qui est ensuite posée sur les voies respiratoires du patient. Au XIIIe, Théodoric utilise la même méthode avec une potion à base de jus de jusquiame, de mandragore, de graines de laitues, d'opium, de ciguë et d'hyoscyamus. Ces préparations agissent par imprégnation des muqueuses nasales et buccales. Dans son ouvrage publié en 1517, Hans von Gerssdorf, le Stadtscherer dont nous avons déjà parlé, préconise encore des méthodes similaires. Ces pratiques seront progressivement abandonnées au cours du XVIe du fait de la difficulté des dosages. Il faudra attendre le XIXe siècle pour voir renaître l'anesthésie.


Les soins dentaires

Les chirurgiens médiévaux sont capables d'extraire les dents, mais ils savent aussi stabiliser celles qui sont ébranlées par laçage ou les remplacer par un fragment d'os de boeuf. Pour les caries tant que la douleur est supportable on peut se contenter d'un clou de girofle planté dans le trou, par contre si cela devient intenable il n'y a plus que deux solutions : l'ablation à la pince ou la pointe de feu qui est un petit cautère effilé que l'on chauffe au rouge avant de l'introduire dans la carie. Il va de soit que le praticien doit être assisté de 2 ou 3 personnes pour maintenir le patient. (Cette technique sera encore utilisée dans le premier tiers du XXe siècle !). Le trou peut ensuite être bouché avec de la résine de thérébenthe.


La dissection

Après la dynastie des Ptolémées (200 à 600 dissections de condamnés en public) il n'y aura pas de dissections officielles avant 1240 ! Cette année là, Frédéric II alloue un corps à disséquer tous les cinq ans à la faculté de Salerne. 1 500 ans s'étaient écoulés depuis les Ptolémées dont la majorité des ouvrages d'anatomie avaient disparu. Henri de Mondeville (chirurgien de Philippe Le Bel) réalise une dissection plus ou moins autorisée en 1315. De nombreux chirurgiens n'hésitent pas à braver l'interdit au péril de leur vie. Lorsqu'une dissection est autorisée elle est publique et du fait des problèmes de conservation elle est réalisée en continu. En fait l'église n'a pas réellement interdit la dissection des corps au XIIIe, le malentendu vient d'une bulle de Boniface VIII (1235-1303) qui voulait simplement limiter la pratique du démembrement des corps afin de rapatrier uniquement les ossements des personnes mortes loin de chez elles. La lecture intégriste du texte donna les conséquences que l'on sait : une très lente évolution de notre connaissance de l'anatomie. À partir du XVe l'église autorisera progressivement les dissections, tout d'abord dans un but médico-légal, puis viendront celles des condamnés, des corps non réclamés...



Sources :
http://www.guerriers-avalon.org/sectionXV/index.html
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MessageSujet: Re: [Livre]Chirurgie   [Livre]Chirurgie EmptySam 4 Juil - 14:37

La chirurgie


Spoiler:

Citation :
Les actes chirurgicaux étaient pratiqués aussi, en dernier ressort. Cette science n'a pas été formellement interdite aux moines par l'Église, mais elle avait été très critiquée. Cependant, différents témoignages nous permettent de dire qu'elle s'est pratiquée dans nombre de monastères, parfois de manière développée, avant qu'elle prenne toute sa place dans les milieux universitaires laïcs.

Nous prendrons deux exemples, celui de l'abbaye cistercienne d'Om, au Danemark, et celle de l'abbaye Saint Eutizio (abbazia di Sant’Eutizio) en Italie.
Dans la première, les fouilles archéologiques ont révélé un hôpital assez vaste (29, 5m de long sur 10, 5 m de large au sol) accueillant aussi bien les pauvres, les personnes âgées que les malades, avec un canal traversant le milieu de l'établissement et apportant ou recevant les eaux et les déchets des cuisines et des latrines, en particulier.

[Livre]Chirurgie Om-abbaye-instruments-chirurgie-m%E9di%E9vale
[Livre]Chirurgie Saint-eutizio-abbaye-instruments-chirurgie-pm
Instruments utilisés


Opérations:

La lithotomie (du latin lithotomia, lui-même du grec lithos, la pierre, et tomê, section, coupe), par laquelle on incisait la vessie et on coupait les calculs à l'aide du lithotome.

[Livre]Chirurgie 05683
Lithotome


Le malade "pierreux" est placé sur une table inclinée, ligoté par quatre serviteurs. Une sonde introduite dans la vessie permet de localiser le calcul et d’apprécier son volume (de la taille d’une amande à celle d’un œuf d’autruche !). A l’aide d’un bistouri, on taille le périnée, la prostate et la vessie, puis on introduit un instrument qui va agrandir la plaie et guider la pince, afin d’extraire le ou les calculs."

[Livre]Chirurgie Taille
Lithotomie

[Livre]Chirurgie Ciseaux
Ciseaux pour l’opération de la taille vésicale
Ces ciseaux, dont les deux lames sont cachées et dont l’écartement est contrôlé, étaient utilisés pour l’extraction des calculs comme des balles.

Spoiler:

L'herniotomie (du latin hernia, descente, sortie d’un organe ou d’une partie d’un organe hors de sa cavité naturelle et tome : voir ci-dessus). L'herniotomie est une opération chirurgicale consistant à pratiquer l'ablation d'une hernie étranglée (ou sac herniaire), qui peut se faire avec un instrument particulier, l'herniotome.

[Livre]Chirurgie Saignee-badhaus-kulmbach-gravure-bois-1500


l' Abaissement du cristallin ou de la cataracte. C'est la technique historique d'opération de la cataracte. On dit alors abaisser ou abattre la cataracte.

[Livre]Chirurgie Brisseau


Cela consistait à introduire dans l'œil (dans le vitré), sans anesthésie, un stylet non stérile, et à basculer le cristallin devenu blanc et opaque ( la cataracte) dans le vitré, grâce à des mouvements rapides.

L'introduction du stylet se fait au niveau de la pars plana, donc en arrière de l'iris, car cela permet de pousser le cristallin.


[Livre]Chirurgie Davieltechniq


Spoiler:
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MessageSujet: Re: [Livre]Chirurgie   [Livre]Chirurgie EmptySam 4 Juil - 14:38

Les blessures de guerre

* plaies multiples ou complexes ( coup d'épée frappant le cou au-dessus de la clavicule gauche et ressortant au-dessous du creux axillaire droit, par exemple )
* brûlures
* chutes du haut d'un rempart ou d'une machine de siège
* coups de cause imprécise
* noyade
* écrasement

Les blessures multiples se répartissent de la façon suivante:
* Tête 40
- cuir chevelu 3
- crâne et encéphale 20
- face 17
* gorge 7
* colonne vertébrale 3
* thorax 24
* abdomen 6
* membres supérieurs 11
* membres inférieurs 19

Les armes ont été classées en six catégories:
* armes tranchantes: épée, dague, hache
* armes perforantes: lance, épieu, pique
* armes de trait: flèche d'arc, carreau d'arbalète
* armes de jet: javelot
* armes contondantes: masse d'armes, fléau, pierres
* armes à feu

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/medi_0751-2708_2000_num_19_39_1498

Cautérisation

La cautérisation ne consiste pas à désinfecter une blessure mais à détruire une partie malade de certains tissus ou à obtenir un effet hémostatique. A manier avec précaution, c.f. l'invention du "scalpel électrique", un filament de tungstène parcouru d'un courant.
Le problème d'une cautérisation comme l'imaginent généralement les PJs est qu'il va y avoir pas mal de tissus morts qui vont rester et entraîner infection et gangrène, outre les atteintes aux tissus vivants sains alentours.

Sources : http://bastion.free.fr/moyenage.htm
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MessageSujet: Re: [Livre]Chirurgie   [Livre]Chirurgie EmptySam 4 Juil - 14:42

Les blessures par flèches

Homère, « Le médecin est un homme qui en vaut plusieurs autres, s’il s’agit de retirer les traits ».


Tout d'abord, il faut savoir que la diversité des flèches est à la hauteur de l'ingéniosité des praticiens pour les extraire. Cette leçon n'est donc pas à prendre à la légère. Il vous faudra faire preuve de rigueur et de sens de l'observation.

Il semble donc bon , de prime abord, d'étudier toutes les sortes de pointes possibles.


Les poinçons:

Ils sont destinés exclusivement à la guerre, où leur fonction est de percer les côtes de mailles et les armures. Ce sont les pointes les plus dangereuses. En effet, elles ne sont pas fixées sur le fût (1), mais simplement emmanchées en force. Ainsi, en retirant la flèche du corps, la pointe reste dans la blessure, augmentant la difficulté d'extraction et les risques de mortalité.

[Livre]Chirurgie Fleches_gery2

Les lames:

Elles sont destinées autant à la chasse qu'à la guerre où elles sont utilisées contre la piétaille (2) mal protégée. Leur tranchant parfaitement affûté permet de provoquer des hémorragies importantes.

[Livre]Chirurgie 02 [Livre]Chirurgie 05 [Livre]Chirurgie 15

[Livre]Chirurgie D2 [Livre]Chirurgie D3


Les pointes barbelées:

Grâce à leurs longs bords tranchants, elles occasionnentt de très larges blessures, leur masse permettant un pénétration profonde. Les barbes sont là pour rendre l'extraction de la flèche difficile et réservée à des spécialistes équipés d'instruments chirurgicaux très spécifiques.

[Livre]Chirurgie 04 [Livre]Chirurgie 07 [Livre]Chirurgie 08
[Livre]Chirurgie 09 [Livre]Chirurgie 10 [Livre]Chirurgie 11 [Livre]Chirurgie D1


L'extraction, maintenant... Il existe plusieurs manières d'extraire les flèches, et celles-ci dépendent et de la forme de la flèche, et de la profondeur de la blessure.

Plusieurs règles de base:
* Tous les traits se retirent ou par l’endroit par lequel ils sont entrés, ou par celui vers lequel ils tendent à sortir
* On doit éviter soigneusement de ne couper ni nerf, ni veine, ni artère considérable


Déjà, on peut utiliser des repoussoirs pour évacuer les flèches profondément enfoncées.
Prenons l'exemple d'une flèche profondément enfoncée dans le bras : le praticien essaie de tirer sur la hampe pour la dégager, mais la plupart du temps seule la hampe, simplement emboîtée, peut être extraite. Le praticien sonde alors la blessure, s'il s'avère que le fer est prêt à sortir du côté opposé, il utilise l'impulsoir. En passant par le trou laissé par la pointe, il vient loger son instrument dans la douille de la flèche et la pousse en avant. Quand cette dernière pointe de l'autre côté, les chairs se déforment, le praticien pratique alors une coupure en croix pour limiter la déchirure des tissus et une dernière impulsion lui permet d'extraire la flèche.

Si le fer dépasse, on utilise des pinces dites à bec d'oiseau pour s'en saisir, mais comme le disait le grand Aboulcassis au XIe siècle : « si elle ne répond pas aussitôt à la traction sur elle, laissez-là en place pendant quelques jours jusqu'à la suppuration des tissus environnants, alors la traction et son ablation seront faciles ».
Certains activent le ramollissement des tissus en utilisant une lotion à base d'huile rosat, de jaune d'oeuf et de safran. Pour faciliter l'extraction il est conseillé d'effectuer un mouvement de torsion de la main en tous sens avec la pince.

Si la flèche est profondément enfouie mais pas au point d'utiliser l'impulsoir et encore moins la pince, il n'y a plus qu'une solution : inciser autour de la plaie. Aboulcassis précise « seulement s'il n'y a pas d'os, de nerf ou de vaisseaux sanguins dans le voisinage ». Dès que l'ouverture est assez grande, on utilise la pince pour extraire le fer.

Au XIe siècle, Aboulcassis parle déjà de blessures qui cicatrisent par-dessus le fer, qui parfois se rappelle à son malheureux propriétaire après quelque temps. Dans ce cas, il faut inciser ou utiliser des pommades caustiques pour le dégager avant de l'extraire. Une fois le fer extrait, on traite la blessure comme les blessures classiques mais la profondeur des plaies, les fragments de tissus emportés par la pointe souvent rouillée et souillée de terre ou autre, ont une fâcheuse tendance à causer des complications.

Comme tous les blessés le patient est soumis à la saignée, au lavement (clystère), et à la diète pendant deux semaines.

(1) Bois sur lequel est monté la pointe
(2) Infanterie
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MessageSujet: Re: [Livre]Chirurgie   [Livre]Chirurgie EmptySam 4 Juil - 15:41

Extraits de "Cyrurgia" (Guillaume de Salicet, 1275)

Chapitre II - De la percussion de la tête, avec plaie par flèche, etc.

Lorsque le médecin arrivera auprès de quelqu’un qui est blessé à la tête avec chose semblable, comme flèche, ( ... ) et que la flèche ait pénétré dans le crâne ( ... ) si elle n’a pas pénétré jusqu’à sa profondeur, avant que tu te disposes à faire l’extraction de la flèche tu couperas les cheveux selon la manière dite plus haut ( ... ), et alors agrandis la plaie avec le rasoir, afin que la flèche ait une libre issue, et que par le fait de son enfoncement ou de sa pénétration dans les nerfs et les fibres de la chair et de la peau elle ne soit pas arrachée avec grande difficulté et douleur. Et à cause de cela il faut tacher, dans l’agrandissement de l’ouverture de la peau et de la chair, d’aller jusqu’à la profondeur à laquelle la flèche est arrivée, afin que tu puisses plus facilement travailler avec tes instruments, avec tes tenailles, ou avec tes pinces, ou autres le ce genre, à extraire la flèche, toujours en évitant la douleur autant que possible. Et la flèche étant extraite, que le médecin procède tout de suite au moyen de la phlébotomie ou de la scarification ,selon qu’il lui semblera d’après la faiblesse ou la force du malade, et au moyen du clystère ou du suppositoire susdits et de la même manière, ainsi qu’au moyen des onctions extérieures et des infusions, ou emplâtres, ou onguents mondificatifs, comme il a été dit plus haut ( ... ). ( Mais si le malade ) était dans une telle faiblesse que, d’aucune manière, il ne puisse supporter l’extraction de la flèche, que celle - ci soit laissée encore ainsi pendant quelques jours en l’adoucissant de la manière susdite et si, jusqu’à ce temps, il paraissait que la flèche ne puisse être extraite, qu’elle soit laissée ainsi jusqu’à la fin de la vie du malade, afin que la nature travaille seule à son expulsion par le progrès du temps, comme cela a été vu plusieurs fois dans la pratique, et deux fois, dans mon temps, j’en ai vu l’expérience. Mais si le patient a encore quelque force et le jeu de son intelligence en bon état, que la flèche soit alors enlevée de cette manière avec tes instruments de fer : premièrement, avec tes instruments de fer, tu enlèveras quelque peu de l’os sain qui est autour de la flèche, tout autour, circulairement, afin que plus légèrement, avec un moindre effort et sans grande douleur, et aussi sans commotion de toute la tète et du cerveau, la flèche puisse être arrachée par le médecin.

Chapitre III - De la plaie au nez ou à la face avec épée ou flèches, etc.

La plaie au nez ou à la face, faite avec épée, glaive et semblables, est faite parfois dans le sens de la longueur du nez, parfois selon Sa largeur. Néanmoins, si elle est faite selon la largeur ou la longueur, c’est cependant une plaie parfois large, parfois étendue, parfois étroite. Semblablement, elle est parfois large avec perte d’os et de peau, parfois avec perte ou lésion de l’os seulement, parfois avec lésion de l’os et non point avec perte.( ... ) Mais si la blessure a été faite avec une flèche, remarque tout d’abord si la flèche est apparente à la vue ou non. Si elle est apparente, alors aussitôt, à la première visite, mollifie et fortifie la partie avec huile rosat, graisse de poule, jaune d’œuf et un peu de safran mêlés et chauds, s’il ne se produit pas d’écoulement de sang, parce qu’alors procède tout de suite avec les remèdes connus qui arrêtent le sang, et ce jusqu’à son arrêt ; ensuite avec le médicament susdit, jusqu’à parfaite mollification de la flèche et de la partie. Et si les laïques ( ... ), ou tes amis te sollicitent pour que la flèche soit extraite tout de suite, et qu’il soit évident pour toi que la flèche est entrée peu profondément dans le membre, de sorte qu’elle puisse être extraite avec assez de facilité et sans grande difficulté et sans accident pour le malade ( ... ), tache d’extraire la flèche de cette manière : prends le manche de la flèche entre les tenailles dentées et affermis—les bien en pressant bien avec les mains sur la partie postérieure des tenailles, afin que les dents des tenailles s’impriment fortement dans le manche de la flèche, et lorsque tu auras fais ainsi, tourne les tenailles à droite et à gauche, et ensuite tu ramèneras la flèche au point où elle a été en premier lieu, ou à travers lequel elle est entrée tout d’abord, et ainsi tu pourras extraire la flèche directement, sans difficulté, lorsque la flèche aura déjà fait elle - même Sa voie par le tour que tu lui auras fais faire à droite et à gauche et réciproquement. Laquelle flèche ayant été extraite de la manière dite, tu rempliras la plaie avec des bourdonnets d’étoupe ou de lin trempés dans huile rosat, jaune d’oeuf, safran, mêlés et chauds, sans tasser beaucoup les bourdonnets, et que cela soit continué jusqu’à trois ou quatre jours et ensuite commence à mondifier la partie avec miel rosat, térébenthine, farine d’orge, farine de fenugrec, myrrhe et sarcocolle. Car cet emplâtre mondifie et calme la douleur. Cette mondification étant faite, ou une plus énergique si elle a été nécessaire, soit la partie incarnée avec poudre d’encens, mastic, sarcocolle et adragant. Soit ensuite consolidée avec poudre de noix de cyprès, momie, écorces de grenades, galles et autres de ce genre, ou bien qu’il soit procédé avec les onguents faits avec ces poudres selon la règle donnée plus haut dans les autres chapitres. Mais si la flèche ne se manifeste pas à la vue, cherche alors si elle ne serait pas dans le nez ou ailleurs, en explorant avec ta sonde dans lequel des deux points elle se trouve, dans la cavité du nez ou ailleurs, etc., et si tu ne la trouves pas d’aucune manière, alors mollifie et fortifie toujours la partie avec huile rosat, jaune d’œuf, graisse de poule et safran, jusqu’à ce que la flèche se manifeste à ta vue par l’effort de la nature et si elle ne se manifeste pas, alors consolide la plaie et abandonne la flèche, si, par ce procédé, la plaie peut se consolider, et si tu ne vois pas que tu puisses l’arracher par quelque moyen. Souvent, en effet, et remarque - le bien, la flèche abandonnée se manifestera à toi par cette voie même, naturellement. Quelquefois même la nature, dans son ingéniosité, la pousse à la place convenable pour qu’elle soit extraite ; et alors, facilement et sans difficulté, ainsi que sans grande incommodité pour le patient, elle sort d’elle - même, ou quelquefois enfin, ainsi abandonnée, elle se manifeste à toi de telle sorte que le malade l’extrait lui - même, ou du moins le médecin, avec facilité. Mais si la flèche n’apparaît pas, mais se manifeste à toi par le contact de ta sonde, et non à la vue, alors tâche de mettre de l’huile rosat sur le manche de la flèche, et de mollifier toute la partie de la blessure avec la même huile, pendant quelque temps, et lorsqu’il te semblera que la partie est suffisamment mollifiée, cherche le moyen de placer dans le manche de la flèche une sonde faite avec crochet, et tache de le faire, et enfonce le crochet dans 1’ouverture du manche jusqu’au vide intérieur du manche (l’auteur désigne soit le manche creux de la flèche, soit la douille par laquelle le fer était assujetti au manche d’une manière plus ou moins solide car « on le fixait parfois assez peu pour qu’il restât sûrement dans la plaie, et provoque le tétanos » ) fais alors des tractions pour retirer la sonde à l’extérieur et tâche d’extraire la flèche au moyen de ladite sonde recourbée, si c est possible. Mais si cela ne te semble pas encore possible, alors tu reviendras à ladite mollification de la plaie et à la dilatation de l’orifice. ( ... ) Mais si, cachée ou visible, la flèche est barbelée, alors place une canule d’airain sur chaque barbe, ou une canule de plume d’oie, et saisis alors le manche de la flèche avec tes tenailles et extrais à l’extérieur. Car alors, en enlevant la flèche, ces barbes ne pourront s’ introduire dans les tissus à cause de la canule d’airain ou de plume d’oie, empêchant la pénétration et s’y opposant. La flèche étant enlevée et extraite de la manière dite, qu’il soit alors procédé à la cure comme il a été dit plus haut. Mais si le miel rosat, la myrrhe, la farine d’orge, etc., n’étaient pas un mondificatif suffisant, que la partie soit alors mondifiée avec l’onguent des apôtres, ou vert ( ... ). Après le mondificatif, tu t’appliqueras à l’incarnation et à la consolidation selon la manière donnée plus haut. Que la diète du patient soit, au début, comme celle qui a été dite dans les deux chapitres précédents, ou mie de pain lavée plusieurs fois dans eau cuite, sucrée, mêlée avec verjus ou vin de grenades ; ou bien soit suc d’orge ( ... ) Et qu’il ne mange de viande et ne boive de vin d’aucune manière, et que le patient fasse cela jusqu’à ce qu’il soit en sécurité relativement à l’apostème, s’il est fort et robuste d’énergie, d’âge, de constitution et des autres qualités. Mais s’il est faible, qu’on lui donne alors viandes de poulet, ou de chevreau, ou de veau, cuites avec lesdites herbes ou semences communes. Qu’on lui donne aussi, dans la suite, chair de perdrix, de faisan, d’oiseaux des bois et non point des marais, oeufs à la coque, jus des viandes susdites, mie de pain apprêtée avec ces jus, avec oeufs en forme de brouet, et bref qu’il use de mets de digestion douce ( ... ). Que la boisson soit, dès le début, l’eau de décoction d’orge, avec sucre rosat vieux, ou une boisson de ce genre, froide et sèche. Mais vers la fin, et du moins, après sécurité relativement à l’apostème, il peut user de vin noir, faible ou vert, avec eau de sucre rosat cuite ( ... ) etc., et qu’il soit ainsi réglé.
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Eloin
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Chapitre V - De la plaie au cou, avec épée, ou flèche, etc .

Les plaies qui sont faites au cou par épée et semblables se font selon la longueur on selon la largeur et, avec cela la nuque est b1essée ou non. ( ... ). J’ai vu un homme blessé avec une flèche à la nuque, dans le cou, frère de Henri Cinzarius de Crémone, qui aussitôt après avoir été frappé perdit la sensibilité et le mouvement dans tous les membres, au - dessous de cette partie blessée de la nuque, de telle sorte que chaque jour il perdait dans le lit, sans le sentir, les superfluités de la première et de la seconde digestion. Bref, après avoir exposé aux parents ma désespérance de sa vie et le pronostic de mort, je l’ai guéri et je l’ai tellement rétabli, qu’il pouvait s’en aller, avec deux bâtons, à travers la ville, et il vécut encore pendant dix ans. J’ai vu une autre fois à Crémone un certain du nom de Gabriel de Prolo, blessé à la jambe sur le focile, avec une flèche qui perfora jusqu’à l’os et ne lésa pas l’os ; et ce fut une flèche d’arc ( par opposition au carreau d’arbalète : cf. glossaire ), comme il m’était raconté, et bref, avec tous les moyens et médecines, la nature ne put ainsi empêcher qu’il ne survint un frisson violent et, en vérité, il fut presque mort pendant un mois. Tu sauras donc que le frisson survenant dans une blessure du cerveau, de la nuque, signifie qu’elle a pénétré dans le cerveau, ou la nuque, ou les nerfs nobles et souvent que la mort doit arriver. Et s’il y a fièvre avec insomnie, perte de l’appétit, affaissement de tout le corps, cela présage sans doute la mort. Et s’il survenait le flux du ventre, la fièvre ni le frisson ne faisant défaut, cela signifie encore la mort. Mais si, par le bénéfice du flux, ces sympt6mes étaient écartés et cessaient, ils ne signifieraient pas alors un mal, mais plutôt un bien et la vigueur de la nature sur l’infirmité et sur sa cause. Quant à la diète, dans ce cas, au début, au milieu et à la fin, il en a été assez parlé dans les précédents chapitres, selon qu’il convient dans toutes les blessures, et aussi de la boisson ; c’est pourquoi je ne le répéterai pas. mais tu sauras que le vin excite le cerveau et les nerfs plus que quelle autre chose que ce soit. En conséquence, fais s’abstenir de vin, autant que possible, les malades ainsi blessés, parce que ce sera bien pour eux, à moins que l’habitude du malade pour le vin, ou son âge avancé, ou sa faiblesse, ou autre cause de ce genre ne te porte à consentir pour lui à son usage modéré.( ... )

Chapitre XVII - De la plaie de la hanche, avec épée ou flèche, etc.

Lorsqu’il arrive que l’endroit de la jointure de la cuisse avec la hanche est blessé, telles plaies ne sont point redoutables si ce n’est par le fait de la grosseur du membre et de sa nervosité, et de la lésion de sa ligature, de laquelle lésion résulte la claudication à la fin de la curation, comme je l’ai dit plusieurs fois. Si donc une flèche, blessant un tel endroit, a pénétré dans l’os ischion ou de la hanche, alors avec ton habile ingéniosité et subtile investigation, extrais la flèche au moyen de la mollification de la partie avec huile rosat, graisse de poule et un peu de safran mêlés et chauds, et au moyen de l’élargissement suffisant de la plaie, dans la peau et chair, avec le rasoir. Laquelle flèche étant extraite selon le mode dit au chapitre de la plaie à la tête, alors remplis toute la plaie avec bourdonnets trempés dans huile rosat et safran chauds, pour la première visite, jusqu’à trois jours, lorsque la sanie commencera à se produire, à moins que tu ne sois contrarié par l’écoulement du sang au moment de l’élargissement et de l’extraction, parce qu’alors efforce - toi d’y parer aussitôt, comme je l’ai dit autres fois. Et autour de l’endroit tu feras onctions copieuses avec bol d’Arménie, huile rosat, vinaigre, suc de solathre, suc de plantain, suc de joubarbe et autres de ce genre, mêlés à un peu de safran. Et sur toute la plaie mets ce dit médicament que tu mettais dans la plaie, de jaune d’oeuf, huile rosat et safran, mêlés et chauds, et cela jusqu’au temps susdit, soit trois jours Ou environ, jusqu’à ce que la sanie commence. Tu mettras ensuite ce mondificatif, et dans la plaie avec bourdonnet, et sur la plaie Prenez de miel rosat passé en colature 5 livres, de farine de fenugrec, de farine de graines de lin, de fleurs de camomille bien pulvérisées, de chaque 1once, de farine d’orge, de farine de lupins, de chaque 5 onces, d’huile de camomille, d’huile d’aneth, de chaque 3 onces. Soient toutes ces choses incorporées ensemble avec vin suffisant, et faites - en usage comme j’ai dit. Cet emplâtre, en effet, est en partie mondificatif, en partie sédatif de la douleur, et très utile dans ce cas. Que toute ton application, dans ce cas, soit en effet pour calmer la douleur et éviter l’apostème, parce qu’il n’échoit rien de suspect si ce n’est pas le fait de ces deux choses. Que la diète, dans l’aliment et la boisson, soit celle qui a été dite au chapitre de la plaie à la caissette, au dos et aux intestins. Mais si la plaie était faite en ces endroits avec épée ou semblables, de manière qu’elle eut besoin de suture, qu’elle soit alors suturée dans toutes les règles de suture dites au chapitre de la plaie au cou, et à la gorge, et aux autres chapitres. Et dans la cure de telle plaie soit procédé comme j’ai dit plusieurs fois dans les autres chapitres. Que la phlébotomie et l’évacuation du ventre ne soient pas non plus omises ici, afin que la partie n’enfle pas à cause de son voisinage avec les intestins contenant excréments, parce que c’est très utile, et c’est pour cela que tu ne l’oublieras pas, parce que tu t’en trouveras bien dans la cure ( ... ).

Chapitre XIX - De la plaie au genou, avec épée ou flèche, etc..

Les endroits du genou sont très redoutables et mortels lorsqu’une plaie y est produite, du moins par dessous , dans la portion de cette concavité qu’on trouve à la partie antérieure du genou, sous la rotule, et ces parties sont à l’extrémité du petit et du grand focile (la fibula et le tibia ) car en cet endroit se continuent et s’unissent de nombreux nerfs considérables et nobles venant du cerveau et de la nuque ( ... ).

Chapitre XX - De la plaie de la jambe, avec épée ou flèche, etc .

Sur le petit focile de la jambe, à la partie antérieure et intérieure se trouvent d’importants lacertes ( muscles ), descendant immédiatement du genou et ( ... ) surtout du cerveau et nuque. D’où lorsqu’une plaie est faite en cet endroit, et spécialement avec flèche et semblables , elle est très redoutable et, dans notre temps, nous en avons vus beaucoup périr. Si donc une flèche ou autre semblable est entrée dans la jambe, ou du moins dans ledit endroit, et avec cela sera entrée dans la substance de l’os, alors, tout de suite, selon l’ordre accoutumé plusieurs fois dit, mollifie la place où est la flèche et toute la plaie avec huile rosat chaude et un peu de safran, ou avec graisse de poule mêlée à ces choses, et bref dispose la partie pour la facile sortie de la flèche, ou bien avec ledit mollificatif, ou même avec une habile incision faite avec prudence. Et alors extrais la flèche délicatement selon les règles données au chapitre des plaies de tète avec flèches. Laquelle étant extraite, remplis de suite la plaie avec huile rosat chaude et un peu de safran, sans introduire de tente jusqu’au fond de la plaie, mais seulement l’huile susdite, en plaçant cependant une tente dans l’ori­fice pour qu’il ne se ferme pas, superficiellement, comme je l’ai dit plus haut de la plaie à la cuisse et au genou. Mais autour de la plaie soit mis défensif de bol d’Arménie, huile rosat, vinaigre, suc de solathre, de joubarbe, de plantain, eau de roses et semblables, avec un peu de safran, et cela soit fait depuis le début jusqu’à la fin. Et que l’huile susdite soit mise dans la plaie comme j’ai dit, Jusqu’à trois jours ou à peu près, jusqu’à ce que la sanie commence de paraître et que tu sois en sécurité par rapport à l’apostème. Mondifie ensuite la partie selon les règles données ( ... ), et ta mondification étant faite, soit la partie incarnée et consolidée comme j’ai dit plus haut. Et s’il sortait peu de sang de la plaie et que la force et l’âge et les autres conditions ne s’y opposent point, soit fait phlébotomie ou ventousation et soit administré clystères ou suppositoires susdits. Bref, que la diète dans la nourriture et boisson soit réglée aussi comme j’ai dit. Et n’aie de crainte en aucune façon relativement à l’os lésé dans ce cas, parce qu’il sera bien mondifié par ce procédé, grâce au dit mondificatif. Mais si tu est empêché dans l’acte de l’extraction de la flèche par l’écoulement du sang, tourne aussitôt tes efforts vers sa répression, reviens ensuite au mode maintenant dit. Et si la plaie est grande, soit longue, soit large, ayant besoin de suture, et avec écoulement abondant de sang, alors tu rapprocheras de suite et tu coudras les parties de la plaie l’une contre l’autre, convenablement, comme au chapitre de la plaie au cou ; puis applique - toi immédiatement à la répression du sang, et tu ne manqueras pas de mettre sur la suture la poudre conservative plusieurs fois dite ; et laisse la partie ainsi liée jusqu’au jour suivant, ou plus, jusqu’à ce que tu sois assuré de la répression du sang. Procède ensuite avec le mollificatif et sédatif de la douleur fait de jaune d’oeuf, huile rosat et safran, jusqu’à la production de la sanie ; puis mondifie, incarne et consolide comme tu as appris. Règle comme tu as appris plus haut la phlébotomie, la diète, l’évacuation du ventre, le défensif et les autres choses. Mais si l’os de la jambe a été coupé transversalement en totalité, de telle sorte que les parties ne puissent adhérer l’une avec l’autre, alors rapproche - les convenablement et délicatement avec tes mains ; puis tu rapprocheras les parties de chair et de peau au moyen d’une suture convenable sur laquelle tu répandras la poudre conservative plusieurs fois dite tu oindras ensuite copieusement autour de la plaie avec le défensif susdit au présent chapitre, puis avec tampons convenables et faits d’étoupe, roulés dans blanc d’oeuf, huile rosat et safran, lie la partie au moyen d’une bande convenable, ( ... ). Et procède ainsi jusqu’à la production du pore sarcoide ( le cal osseux ) liant ensemble les parties de l’os. Et dans la plaie et sur son orifice mets, pour ce temps, jusqu’à production de sanie, jaune d’oeuf avec huile rosat et safran. De même pour la diète dans la nourriture et boisson, et phlébotomie, et scarification, et évacuation du ventre, soit procédé comme dessus, excepté qu’après assurance relativement à l’apostème le malade soit réglé avec aliments durs et visqueux, comme sont viscosités ou extrémités des animaux et autres substances de ce genre, mets faits de pâte, etc. ( ... ).

Chapitre XXII - De la plaie du peigne du pied, avec l’épée ou flèche, etc.

Lorsque cet endroit est percé avec une flèche ou autre objet aigu, ou par une plaie avec épée ou autre de ce genre, il faut toujours considérer si la flèche a percé tout ou partie, et alors le lieu de la plaie et de la flèche étant mollifié selon la coutume, comme dessus, et bref, les règles de l’extraction de la flèche étant observées, qu’elle soit extraite et que la plaie soit remplie avec huile rosat chaude et safran, sans pousser la tente au fond de la plaie, mais en la mettant courte et grosse et imbibée de la dite huile, dans l’orifice de la plaie, de peur qu’il se ferme, et cela jusqu’à trois jours ou environ, jusqu’à ce que la sanie commence à se produire dans la partie. Qu’il soit ensuite procédé avec mondificatif. incarnatif et consolidatif, exactement comme dessus. Et qu’on n’ omette jamais autour de la plaie le défensif de bol d’Arménie, myrte, roses, huile rosat, vinaigre et sucs froids, comme au chapitre de la plaie à la cuisse et au genou, ni la phlébotomie au commencement, ou la scarification, selon qu’il est expédient, ni l’évacuation du ventre, ni la diète due, toutes choses qui ont été dites clairement plus haut. En faisant toujours la répression du sang, principalement si au moment de l’extraction de la flèche il te contrariait, en revenant en­suite au mode maintenant dit. Mais si la plaie est grande et large, de telle sorte qu’elle ait besoin de suture et que l’os soit coupé au point qu’il y ait là des portions d’os tellement séparées de l’os sain, ni par l’art du médecin, ni par la vertu de la nature, que ses parties soient alors, avant toutes choses, enlevées délicatement, et le reste de l’os ramené et réuni corne il faut avec tes mains. Soient ensuite les parties de chair et de peau convenablement cousues selon les règles du chapitre de la plaie au cou, et soit la suture conservée avec la poudre, connue dessus, en laissant à la partie plus déclive de la plaie un orifice connue j’ai dit d’autres fois, dans lequel, avec une tente, et sur la plaie avec des tampons d’étoupe, soit mis le médicament de jaune d’oeuf, huile rosat et safran, jusqu’à production de la sanie, et autour de la plaie soit mis le défensif de bol d’Arménie, etc., dit au présent chapitre et plusieurs fois ailleurs. Puis soit la partie convenablement liée et soit ensuite mondifiée, incarnée et consolidée comme tu l’as appris plus haut par rapport aux autres plaies( ... )
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