Venue en Berry

Retraitant Nombre de messages : 7 Date d'inscription : 18/04/2012

Un cavalier en armure de combat descendit de sa monture devant les portes de l'abbaye. Il l'avait cherchée longtemps cette abbaye. Rhalalalala. "Oui mon fils, c'est à Noirlac, venez". Comme si j'avais une tête de cistercien, ou même de prêtre ! Noirlac, ça me dit pas où ça se trouve ! Cher Synesios vous devez manquer de sommeil ces derniers temps. Mais bon, normal de penser à son ordination plus qu'à autre chose...

Bastien frappa sans violence excessive du pommeau de son épée contre la porte, et attendit qu'on lui ouvre.

Le portier regarda par le toru de la porte avant de l'ouvrir ; quand on entendait ce genre de bruit, c'est que le métal de l'épée n'était pas loin. Il observa l'homme en arme. Un soldat ? un brigand ? tant qu'il n'aurait pas montré patte blanche, la porte demeurerait close.

Bonjour mon frère.
Que désirez-vous ?

Retraitant Nombre de messages : 7 Date d'inscription : 18/04/2012

De l'autre côté de la porte, une voix répondit. C'est pas excessivement courageux, un moine : l'abbaye était-elle donc si souvent pillée pour qu'on y oublie l'hospitalité ? Bah, les temps étaient durs...

Bonjour frère. Je suis Bastien de Louhans, seigneur de Tossiat, et venu de Savoie exprès pour voir un de vos retraitants, l'archidiacre de Tarentaise. Il m'a parlé d'une ordination, et c'est important pour lui. Je viens donc y assister. Je suis en avance ou en retard ? Visiblement vous ne m'attendiez pas.

Mes compagnons d'armes sont restés en Savoie, je suis seul, ne vous inquiétez pas. De toute façon nous sommes fidèles à notre sainte mère l'église, on ne touche pas aux abbayes. Vous pouvez m'ouvrir, je ne suis qu'un fils du Très-Haut, comme vous, et qui a juste choisi une façon différente de servir. A moins que le Très-Haut ait choisi pour nous nos missions en ce monde, naturellement.

Milandor sourit devant la présomption du soldat. Il lui ouvrit la porte.

En effet, vous n'étiez pas attendu mais vous êtes le bienvenu si vous venez pour assister à nos prières. Je suis le frère Milandor, le portier et le confesseur de l'abbaye. Avant d'aller plus loin, vous devrez vous défaire de vos armes et les laisser à l'entrée. Nous sommes un lieu de paix, ici, les armes sont proscrites.

Pour le guider dans l'abbaye, le portier attendit qu'il range son épée.

Retraitant Nombre de messages : 7 Date d'inscription : 18/04/2012

Laisser mon épée ? Je ne connais personne ici, qui je suis sensé attaquer avec ?

Quelle drôle d'idée. Est-ce que les non-moines demandaient aux moines de retirer leur tonsure avant de leur parler ?! Ah les curés, il y en a vraiment des impayables...

Mais bon, après tout ici c'est chez eux. Bastien laissa donc son épée accrochée sur la selle de son palefroi et suivit le frère portier.

Bonne nouvelle, le visiteur acceptait de laisser son arme.
La visite pouvait commencer.

Vous venez pour une ordination, dites-vous.
Notre lieu de culte est l'abbatiale Saint-Bernard. Si un office en particulier vous intéresse, c'est ici qu'il aura lieu. Vous pourrez aussi vous confesser auprès de moi si l'envie vous en prend ou bien vous recueillir dans la crypte sur les reliques de St Arnvald.
Pour vous restaurer, rendez vous au réfectoire.

Souhaitez-vous un autre renseignement ?

A ce moment, un pigeon fonça sur les deux hommes.
Le volatile semblait poursuivre l'homme d'arme mais au lieu de l'atteindre, il s'écrasa au sol, libérant un parchemin des plus étrange.

Le portier s'en saisit et dit au visiteur : tiens tiens, une missive qui vous concerne : il semblerait que vous ne soyez point seigneur de Tossiat, comme vous le prétendez...

Le retraitant se jouait-il de lui en usurpant une identité ou ne commettait- il pas simplement un
bon mensonge ? Le portier tendit le vélin au visiteur

Spoiler:

Ce n'est pas que cela change grand chose pour moi mais vous êtes dans un lieu saint ici...
Evitez autant que faire ce peut de commettre des malversations, s'il vous plait.

Retraitant Nombre de messages : 7 Date d'inscription : 18/04/2012

Je suis seigneur de Tossiat parce que je le décide. Mon ex-suzerain est un félon et ses mots n'ont donc pas de valeur. J'ai vécu trop longtemps à Tossiat pour accepter qu'on me le dérobe. Cet enfant qui se dit duc m'a effectivement banni de mes terres, et s'il n'est pas content que je me donne ce titre, ça lui fera les pieds. Et c'est pareil pour ce vil félon et pour sa bâtarde de mère, qui règne à sa place en tenant son fils par les c..., qu'il a fort petites m'a-t-on dit.

Si c'est pour me chercher des poux dans la tête, dites-le clairement, je ne compte pas rester ici pour supporter les attaques d'un sale parjure, reprises par un moine qui ne sait rien de la situation, sauf votre respect.

Non mais il veut quoi ce tonsuré en robe ? S'il croit que je vais me laisser insulter parce que j'ai laissé mon épée, il va avoir une sacré surprise.

Ce n'est pas à moi de vous faire la morale, messire.
Mon rôle consiste à vous demander de respecter le calme et la sainteté de ces lieux sous peine d'exclusion. Si vous venez pour une quête spirituelle, vous êtes le bienvenu. Pour le reste, il vous faudra vous arranger avec votre suzerain ou l'hérauderie de votre pays.
Je ne veux rien savoir de plus.

Défunt/Fantôme Nombre de messages : 7843 Date d'inscription : 27/01/2009

Uriel passa non loin de la porte pour aller raccompagner quelqu'un qui avait terminé une formation.
Il salua d'un signe de tête les personnes présentes, sans effusion particulière ; tant de gens venaient à l'Abbaye que l'on ne pouvait pas s'inquiéter de tout le monde, hormis le Frère Portier bien entendu.

Il allait retourner dans ses quartiers lorsqu'il entendit un nom : "Bastien de Louhans" et se rappela vite fait d'avoir reçu un courrier de sa part pour les élections impériales afin d'afficher en Gargote l'entrevue traduite avec les candidats, ce qui fut fait le jour même.
L'Archevêque de Besançon décida donc de faire demi-tour afin de pouvoir mettre un visage sur un nom ; mais au fur et à mesure qu'il s'approchait, il entendait la discussion dégénérer.

Même ici à Noirlac, l'Ombre veillait et était prête à se faire disputer les gens ... il décida donc d'intervenir afin de chasser le démon sans nom.

Le bonjour, Messire Bastien, Frère Milandor ...

... ici les titres temporels n'avaient pas cours, seule la politesse était de mise. Uriel d'ailleurs, en tant que Duc d'Herbéviller - entre autres - n'avait jamais fait état de sa noblesse, et si d'aucuns le savaient, la plupart ici ignoraient qu'il fut noble de titres et de sang.
Il s'adressa en prime lieu à Bastien qu'il vit accrocher son épée.

... telles sont les règles de l'Abbaye, messire Bastien, point d'armes en l'enceinte d'un sol sacré.

Pour le reste, nous ne sommes pas là pour juger des faits temporels. Que Bastien soit Seigneur de Tossiat ou pas, ces considérations sont au-delà de notre chef, comme l'a fait remarquer Frère Milandor et puis, peu nous importe ce parchemin, mon Frère, rangez-le donc dans les archives.

Il espérait avoir éclairci les points sombres.

Ainsi donc, vous venez pour l'ordination du Frère Synésios, si je ne m'abuse ?

Le frère Uriel qui passait par là vint à leur rencontre.

Merci frère Uriel d'être intervenu pour confirmer mes dires.
Ce n'est pas à nous, cisterciens de nous mêler de ces choses terrestres. Ici, seul l'esprit aristotélicien est à l'oeuvre.
Le pigeon fut renvoyé avec sa lettre à la patte.

Le frère portier reprit pour le visiteur :
Encore une fois, messire Bastien, soyez le bienvenue en notre abbaye.
Pour l'ordination de frère Synesios, suivez la direction de l'abbatiale par ici.
Pour l'instant, cette ordination n'a pas débuté ; Il vous faudra peut-être patienter quelques jours, le temps que notre grande prieuse prépare la cérémonie.

Retraitant Nombre de messages : 7 Date d'inscription : 18/04/2012

Si ce n'est pas à vous d'intervenir sur cette question, frère portier, je me demande bien ce qui vous a pris d'aborder le sujet. La personne qui vous a envoyé ce pigeon vous veut sans le moindre doute du mal, parce que si c'est un Savoyard il sait que ça vous retombera forcément dessus. Et si c'est quelqu'un qui ne me connait pas alors c'est juste quelqu'un qui aime remuer le purin pour voir qui va être éclaboussé. Comme c'est vous la victime, je vous suggère de lui demander de se confesser à vous, en juste sanction de son petit jeu malsain.

Pour ma part j'estime que vous avez montré de l'hostilité à mon égard, et vous comprendrez qu'il soit inutile de m'accompagner vers l'église. Merci de votre sollicitude.

Une deuxième personne intervint, d'un poste plus élevé dans la hiérarchie du lieu, d'après ses vêtements et son absence de tonsure.

Mon épée je l'ai déjà laissée, et la seule difficulté est que votre portier est venu me gratter les croutes avec mon titre. Vous avez bien compris la raison de ma venue, et vu la façon dont j'ai été accueilli je ne pense pas nécessaire de vous déranger plus longtemps. Ma solitude dans l'église sera aussi profitable à cette abbaye qu'à moi. L'archidiacre ne m'a pas donné de date pour sa cérémonie, et c'est la raison pour laquelle je craignais d'être en retard, mais je n'ai rien d'urgent à faire ici, et en tout cas nulle envie de semer le trouble quand on ne me provoque pas. Ce qui hélas semble être parfois beaucoup demander.

Défunt/Fantôme Nombre de messages : 7843 Date d'inscription : 27/01/2009

Ah le sieur était ironique ... bien davantage que ne l'eut laissé paraître son pigeon de la semaine dernière.
Le Sans-Nom toujours présent continuait de susurrer aux personnes de régler des comptes afin de déterminer qui avait raison ou tord.

Uriel, dont le sens de la répartie était comme une seconde nature, laissa de côté cette envie de répondre de manière désobligeante. Tout avait été dit sur le sujet dudit titre, peu lui importait.

De fait, le Frère Synésios n'a pas encore reçu pour l'heure de date pour la cérémonie, je pense - enfin non je suis certain - qu'il y oeuvre en compagnie de notre Grande Prieuse.
Je m'occuperai personnellement d'ouvrir cette voie à notre bien aimé et respecté Frère, lorsque l'heure sera venue.

Sur ce, profitez bien des lieux, tant le réfectoire que les jardins seront à votre goût, je n'en doute pas ...

Prenant congé, il s'en retourna à ses élèves, en attente.

Le frère qui avait semble-t-il semé la discorde en invitant son compagnon ne croisa pas Uriel sur le chemin. Sinon, il s'en serait voulu de troubler la quiétude de la douce abbaye. Mais puisque le frère n'était pas là, il prit quelques libertés :

-Toujours aussi prompt à la disputation mon cher Bastien ! Sachez cependant qu'ici ces joutes oratoires se limitent au nombres des reliques de Ste Kyrène et au nombre des testicules de la Chose Sans-Nom. Nous frères n'avons pas le goût des armes. Même les moines bretons de Bruz, mais ça vous le savez mieux que moi.

Il hocha la tête, remercia frère Milandor avant d'aller serrer la main de Louhans comme un vieux compagnon.

-La cérémonie ne devrait pas tarder mon frère. Tâchez de goûter vos derniers éclats de voix. Après celle-ci je deviendrai Père, et en tant que tel, je n'hésiterai pas à vous sermonner sur votre intempérance. Consul, ajouta-t-il mi réprobateur mi-filou.

Retraitant Nombre de messages : 7 Date d'inscription : 18/04/2012

Rhooo mais même lui il me fait une réputation de fauteur de trouble, et alors que je n'y suis presque pour rien en plus ! Ah oui tiens j'aurais peut-être du préciser que je suis le consul de Savoie pour l'église aristotélicienne. J'aurais sans doute été accueilli autrement que comme un brigand en maraude, comme ça. Comme si je voulais dérober les poules de l'abbaye. Mais qu'importe, on en rira quand on sera devenu vieux. C'est si ennuyeux les choses qui sont trop lisses...

Sainte Kyrène nous montre la voie frère archidiacre. Soyez heureux que d'autres aiment les armes pour vous, autant que je suis heureux que d'autres aiment la vertu pour moi. Le Très-Haut nous a donné une mission à tous, et dans sa sagesse il a donné à chacun le goût de ce qu'il était le mieux en mesure d'accomplir.

Me sermonner, moi ?! Mais pourquoi donc ? Ah tu vas voir ! Rien n'empêche de faire un peu de bruit, quand même.

Oh, et un estimé docteur en théologie sait certainement que le dogme définit l'intempérance comme le fait de lutter contre sa condition. Je comprend le mot condition comme étant un synonyme du mot ordre, et j'appartiens au deuxième, qui n'est pas celui qui tend l'autre joue. N'est-ce pas votre avis, que j'accepte ma condition de mon mieux, et que je suis donc ultra-tempérant ?

Bastien avait le visage parfaitement sérieux mais attendait de voir comment l'archidiacre allait se tirer de ça. Certes il n'avait jamais mis les pieds ici, mais il était sorti lui aussi d'un séminaire, et il aimait bien mettre ses interlocuteurs dans des positions délicates. Certes le dogme voulait mettre en garde contre l'orgueil, mais dans le cas présent, on pouvait en déduire bien d'autres choses, et même l'inverse de ce qu'il voulait dire. Les rédacteurs du Saint-office étaient débordés, et à filou, filou et demi, comme on dit.

Pour une position délicate, et bien le Synésios se retrouvait un peu la chausse droite au pied gauche. Et vice bien versé. Il fronça les sourcils un instant avant de laisser s'afficher un large sourire sur ses lèvres.

-Vous dites vrai compère, Gabriel archange de la tempérance vous garde en bon noble, et surtout comme le héraut des valeurs aristotéliciennes que je vous sait être. Dans sa vie d'homme Gabriel a su garder sa place de marin, contrairement à Léviathan, prince de la colère.

Mais peut-être que les guerriers savaient se laisser inspirer par deux maîtres en même temps sans que l'enseignement des deux ne s'annulent. Il faudrait qu'il y réfléchisse un peu...