[Messe] Messe du mercredi 21 juillet 1458 par Peccatore

Le grand jour était arrivé ! Enfin ! L'angoisse de Peccatore à l'idée de célébrer une messe devant l'ensemble des frères et des soeurs cisterciens de l'abbaye Saint-Arnvald n'avait d'égal que son enthousiasme. En vérité, le jeune diacre de Poligny avait déjà célébré quelques offices. Mais là, il allait sans doute savoir s'il procédait bien. Et son auditoire serait bien plus important que de coutume !

Levé comme à son habitude dès l'aurore, il laissa passer quelques heures pour ne pas s'attirer les foudres des probables moines lève-tard de l'abbaye, profitant de ces ultimes minutes d'attente pour vérifier qu'il savait sur le bout des doigts ce qu'il allait dire. Au bout d'un certain temps, ne tenant plus en place, dans la robe de bure avec laquelle il était venu jusqu'en Berry, il se précipita dans le clocher de l'abbatiale pour en faire retentir les cloches et appeler les nombreux fidèles à l'office.

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Et Peccatore de se précipiter dans la sacristie de l'abbatiale pour revêtir l'aube.

Une foys n'est point coustume, la Grande Prieuse fut la premiesre cistercienne a venir assister a la messe du séminariste.

Amusée par ce constat, elle qui avoit la facheuse manie d'arriver en retard lorsqu'elle n'estoit point officiante, la moniale entra dans l'abbatiale, trempa deux doigts dans le besniter et se signa, avant d'aller prendre place dans les stalles réservées aux membres de l'ordre, et disposées dans le vaste choeur de Sainct Bernard.

Oblate Nombre de messages : 1215 Date d'inscription : 13/05/2010

Affairée aux cuisines, Eilinn entendit les cloches annonçant un office. Comme ce n'était pas un des horaires habituels, elle conclut que cela devait être un des séminaristes qui faisait son devoir de fin de cursus. Les messes se révélaient toujours originales et d'une grande fraicheur, ainsi elle laissa les braises de l'âtre ronfler doucement, vérifiant que rien ne trainait, excepté quelques aliments comme du pain ou du fromage pour les retraitants de passage.
Les tourtes bourbonnaises (au fromage) destinées au souper refroidissaient sur une table, ainsi elle considéra qu'elle pouvait quitter les cuisines sans peur.

Elle renfila la tunique cistercienne, inappropriée pour oeuvrer dans la chaleur estivale après s'être rafraichie, et se rendit à l'abbatiale, ou déjà se trouvait la grande Prieuse.

Elle alla la saluer.

Le bonjour Ma Mère, j'espère que vous vous portez bien.

Elle alla s'installer pour suivre la messe.

Défunt/Fantôme Nombre de messages : 7843 Date d'inscription : 27/01/2009

Uriel avait accompagné Eloin depuis son bureau, un détail à régler avec SE Verty et les voici arrivés en l'abbatiale.

Il reconnût l'officiant pour lui avoir un jour écrit à l'archidiocèse de Besançon. A l'époque, le jeune homme était intéressé par la Garde Épiscopale, mais son emploi du temps ne lui avait pas permis de donner suite.

Il se signa à l'entrée puis le salua et rejoignit aussi les places réservées aux membres du Chapitre Cistercien.

En chemin, le bout de son nez frétilla quelque peu ...

mmhhhh une odeur de fromage ...

elle émanait de soeur Eilinn, fantastique cuisinière de Noirlac, la "gamine" semblait avoir des doigts de fée pour ce qui était des bons petits plats. Dommage qu'elle ne vivait pas en Lorraine, car pour sûr, il l'aurait engagé au Castel d'Herbéviller ...

Bonjour tout le monde, que cette journée soit douce et pleine de promesses, qui espérons-le, se réaliseront.

Ouais, ça il fallait bien, car le plat au fromage, quel qu'il soit, finirait dans son estomac ...

Oblate Nombre de messages : 1215 Date d'inscription : 13/05/2010

La "gamine" ne venait pas de s'installer, que papy Uriel ( ) arrivait et saluait tout le monde. Elle lui répondit gentiment avec un sourire.

Bonjour frère Uriel.

Elle déplissa négligemment un pan de sa tunique, réfléchissant aux éventuelles promesses que cette journée pouvait avoir pour elle. Cela lui promettait d'intenses moments de réflexion ça...

Le séminariste, peu avant le grand début de ses Travaux Pratiques, jeta un oeil par l'entrebâillement de la porte de la sacristie, voyant l'église se remplir inexorablement. L'appréhension de rater montait indéniablement dans l'esprit de l'adolescent. Quoiqu'il eût acquis une petite expérience du dialogue avec les fidèles, ceux-là étaient tous différents, et célébrer le Très-Haut devant de parfaits inconnus était de nature à décupler sa timidité.

Lorsqu'enfin l'heure fut venue de se jeter en pâture aux moines et autres fidèles impatients venus spécialement pour l'occasion, il avança courageusement jusqu'à l'autel, d'abord sans jeter, dans les quelques pas qu'il avait à faire, le moindre coup d'oeil à son assistance. Puis, une fois installé solidement sur ses deux jambes frêles derrière le saint meuble, il releva enfin la tête et parcourut d'un regard circulaire l'ensemble des personnes venues écouter sa messe.

Ses lèvres dessinèrent un demi-sourire destiné à se masquer à lui-même la terrible peur qui paralysait son ardeur. Il songea qu'il ne servait à rien d'attendre davantage, et surtout de faire attendre. Il fallait rentrer dans le lard, si j'ose dire, ou du moins faire face à l'adversité.

S'éclaircissant la voix, il déclara :

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Il convenait de se présenter avant toute chose.

Il convient que je me présente avant toute chose. Je suis le frère Peccatore, diacre de Poligny et élève de Soeur Titca au séminaire Saint-Benoît.

Il se tut... pas besoin de raconter sa vie, ils n'étaient pas venus pour ça.

Mes frères, je voudrais vous parler aujourd'hui de ce terrible péché si pernicieux et si facile que l'on nomme l'acédie.

Le mot était lâché ! Un frisson parcourut l'assemblée, le suspense était à son comble. Ou pas.

Mais auparavant, je souhaiterais que nous nous préparions humblement à recevoir le Seigneur, en Lui confessant nos fautes :

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Oblate Nombre de messages : 1215 Date d'inscription : 13/05/2010

La jeune fille réfléchit aux péchés qu'elle avait pu commettre ces derniers temps, n'en trouvant pas tellement... Bon il y avait eu Cauvisson, mais pouvait-on dire que sa dispute avec le fils de Titca tenait du péché ?
Elle tortilla un des rubans violet qui ornait ses cheveux, et marmonna à voix basse le texte de confession.

Certes il y avait Ulrich. Mais lui ce n'était pas pareil, il était son Sans-Nom à elle, qui réveillait des tas de pensées colériques et malsaines, et il lui fallait beaucoup de patience pour ne pas lui arracher les yeux à chaque fois qu'elle le voyait.

D'ailleurs ne pas penser à lui était une très bonne idée, ça lui éviterait de s'agacer toute seule.

Tipoison écouta distraitement le jeune homme officiant ,

elle salua toutes les personnes croisant son regard ,un petit geste du bras peu discret pour saluer Uriel de loin ,

un grand sourire à sa cuisinière préférée qui avait amené avec elle une bonne odeur de nourriture qui l' empechait de se concentrer!

Elle se mit à revasser aux péchés et cela la fit sourire,
chacun son jardin secret et ses péchés ,elle ne croyait pas une seconde que bien que certains soient entrés dans les ordres ,ils aient oubliés leurs travers ,

combien de curé voleur de pinard ou coureur de jupon pouvait on croiser,beaucoup plus qu'on ne le croit,sans aucun doute!!

elle ferma les yeux réprimant un fou rire,elle meme ne refusant jamais un coup à boire ou un "petit sucre" à becqueter,parfois en dehors du raisonnable mais toujours en connaissance de cause(comment refuser une mirabelle?)...

A la lecture de la confession ,elle récita
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Défunt/Fantôme Nombre de messages : 7843 Date d'inscription : 27/01/2009

Uriel récita lui aussi la prière du pardon, tandis qu'il voyait arriver son évêque préférée, à qui il fit un petit signe en retour.

Pécher, lui ? Mmhhhh du poisson sans doute ! Mais le reste ... ah oui, une vieille botte tombée dans la rivière.

Bah comme tout le monde il était bien imparfait, que pouvait-on lui reprocher ? Pas grand chose, en vérité. Hum, certes, il avait toujours le don pour faire une bonne affaire sur le marché, acheter des choses pas cher puis les revendre plus loin avec un petit bénéfice. Mais d'un autre côté, quand le Duché lui demandait de l'aide, c'est sans compter qu'il offrait pains et maïs pour nourrir les bonnes âmes. Était-ce une manière de se racheter ? Non pas du tout, il donnait simplement, sans attendre de merci.

Bref, il revint sur terre et se tint prêt à écouter la suite ...

Lorsque ce fut terminé et que le silence se fut installé quelques instants, l'officiant reprit la parole, de manière plus assurée qu'il n'avait commencé :

Lecture du Livre des Vertus. La Pré-Histoire. Partie III. D'après Spyosu.

Citation :

Les humains se laissèrent griser par la douceur de leur vie. Elle leur semblait si douce et si agréable qu’ils ne comprenaient plus l’intérêt de consacrer leur vie au travail. Chaque plaisir leur donnait l’occasion de négliger leur labeur. Ils aimaient le monde, mais ils l’aimaient pour lui-même, pas parce que Dieu leur avait donné, par amour pour eux. Ils se détournaient peu à peu de l’amour de Dieu.

Le premier péché fut ainsi involontairement découvert par les humains. Elle porta plus tard le nom d’acédie. Celle-ci consistait à se détourner de l’amour divin, de s’abandonner à la vie matérielle en négligeant la vie spirituelle, de se préoccuper de l’instant sans garder à l’esprit ce pour quoi Dieu nous avait conçus. Elle allait amener aux autres péchés, conduisant ainsi les humains à leur perte. Elle atteignit son comble lorsque le dimanche ne fut plus occupé à la prière, mais à la paresse.

Sous ce nom assez mystérieux « d'acédie » se cache en réalité un grave péché. Banalité.
Il peut parfois nous sembler anodin, bénin, sans importance. Mais en vérité, c'est cet aspect peut-être moins néfaste a priori de l'acédie qui en fait sans doute le plus terrible danger pour nous. Tout simplement parce que de cette simple tentation découlent toutes les autres. Cette primauté qu'a l'acédie dans l'ordre des péchés dénote clairement une puissance indéniable dans l'échelle du Mal.
Car l'acédie est détournement de Dieu. Donc refus délibéré de Sa lumière et de la Vérité du message divin. Spyosu montre qu'en sombrant dans la facilité de la vie matérielle, les hommes ont oublié quel était réellement le sens de la Vie.

Cela me semble nous apprendre deux choses. D'une part que c'est dans la prière que l'homme, au contact du Très-Haut, s'abreuve de Sa Vérité et peut ainsi appliquer le message d'amour qu'Il transmet.
D'autre part, que cette prière demande un effort. Loin d'être une vie de facilité et de paresse, la vie de l'homme vertueux nécessite un sacrifice de soi-même. Mais ce sacrifice n'est pas à voir comme une perte irrémédiable, de temps, d'argent, de plaisirs etc... au contraire il s'agit de voir que c'est le seul moyen pour l'homme de se sauver, en se conservant dans la droite ligne des préceptes divins, sans bifurquer vers le vice prôné par le Sans Nom. Ainsi préservé des tentations par sa Foi, l'homme peut devenir libre et heureux.

Peccatore avait choisi un texte assez court, mais avait rédigé un sermon assez long, plus que ceux qu'il avait l'habitude de prononcer à Poligny. Sans doute en raison de l'angoisse et de la volonté de bien faire. Il marqua donc une pause pour que son auditoire, bien que sans doute composé de personnes éminemment plus savantes que lui-même, s'imprègne de ses paroles.

Puis il poursuivit :

C'est pourquoi je vous invite, mes frères, à faire ce sacrifice nécessaire qu'exige la Foi et à toujours rejeter l'acédie. Prions notre Père à tous.

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La demande de confession, pourtant ordinaire en desbut de messe, troubla ceste foys la moniale.

Touchée par le départ de la maistre des novices, leur querelle n'ayant point tout à faict trouvé son apaisement, la Grande Prieuse se sentoit un brin coupable de ceste desmission, mesme si la premiesre archidiacre de Bourges l'avoit assurée que leur mesentente n'estoit nullement en cause.

Aussi, ce fut les yeux fermés et le coeur serré qu'elle rescita la priesre du pardon.

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Vint ensuite la lecture du passage choisi par le séminariste, puys le sermon.
La aussi, Eloin accorda une ouïe plus qu'attentive aux paroles de Peccatore, appréciant son analyse et la sagesse de ses mots. Il ferait un bon serviteur de la Saincte Eglise, s'il se destinoit vesritablement à ceste voie...

Après un bref hochement de teste appréciateur, elle entonna le credo avec le reste de l'assemblée.

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A présent, je voudrais que nous partagions tous ensemble le pain et le vin, pour sceller l'amitié qui nous unit dans l'Eglise Aristotélicienne.

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Il aurait voulu ajouter pour terminer : « J'espère avoir été à la hauteur. », mais jugea que ce n'était pas approprié. L'assistance n'avait probablement que faire de ses états d'âme personnels. Il conclut donc par un :

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des plus classiques....

La teinte de son visage était progressivement montée en intensité dans le rouge durant l'office pour achever sur un ton tout à fait charmant. Il était soulagé d'avoir achevé cette tâche, mais pas entièrement satisfait de sa prestation. De toute manière, il n'était jamais satisfait...

A cette déception personnelle s'ajoutait le désappointement de ne point avoir compté son professeur Soeur Titca parmi les membres venus assister à sa messe. Il est vrai qu'avec la suspension du séminaire, il n'avait plus eu d'écho d'elles depuis plusieurs semaines.

Il demeura donc près de l'autel, scrutant les fidèles parmi lesquels il en reconnut quelques uns, tout en réfléchissant rétrospectivement sur son office et sur l'intégralité de son séminaire.

Défunt/Fantôme Nombre de messages : 7843 Date d'inscription : 27/01/2009

Uriel avait récité son Credo et écouté le sermon sur l'acédie.
Bon à de ce côté, pas de danger pour l'instant, car il avait tellement à faire qu'il se demandait parfois comment tout caser dans une seule et même journée.

Certains points il les reportait, mais ne pouvait le faire de manière définitive.

Puis vint ... la communion ... moment intense et fort apprécié, surtout pour le vin de messe de l'abbaye qui n'avait presque pas son pareil. Ne le surpassait vraiment que celui de l'archidiocèse de Trèves, dont les clés des caves étaient jalousement gardées.

D'une signe de tête, il remercia le peut-être futur membre de la nonciature apostolique pour la Franche-Comté, pour cet office bien intéressant.

Bardieu entendit les cloches sonnaient. Comme à son habitude, le recteur mis deux ans à arriver à la cérémonie, ce qui fait qu'il arriva après la fin de la messe, juste à temps pour recevoir un bout de pain bénit et du vin. C'est à dire le minimum syndicale.

Il écouta néanmoins les remarques des différents participants et remercia Peccatore pour ces efforts.

Mon frère, cette messe était très bien. Je suppose qu'elle était en lien avec votre cursus ?

Au signe de tête d'Uriel, Peccatore répondit par le même geste. Le Doyen du Séminaire était sans doute l'une des rares personnes de cette abbaye qui ne lui fussent pas inconnues.

Le jeune diacre ignorait en revanche qu'il avait affaire au recteur de l'Ordre lorsque celui-ci vint le voir au terme de l'office. Ne sachant trop comment appeler son vis-à-vis, il songea que le traditionnel "mon frère" était le plus approprié.

Merci, mon frère.

Le compliment de Bardieu rassurait quelque peu l'adolescent sur la qualité de son sermon.

Oui, en effet, cette messe était une étape de mon cursus dans le séminaire que je suis actuellement sous l'enseignement de Soeur Titca.

Il se tut, ne sachant qu'ajouter.

Oblate Nombre de messages : 1215 Date d'inscription : 13/05/2010

Récitation du crédo, puis enfin la communion.
L'office avait été sobre, l'homélie intéressante et courte, ce qui avait évité l'ennui inhérent à certaines études oiseuses.

Déjà certains allaient féliciter l'officiant, mais la jeune fille alla vers le bas-coté ou se trouvaient des candélabres, pour se recueillir seule et prier, ce qu'elle n'avait pas fait depuis longtemps hors du cadre d'un office cistercien.