Arrivée de Monseigneur Navigius di Carrenza

Retraitant Nombre de messages : 10 Date d'inscription : 23/06/2008

La route avait été longue entre Lectoure et Noirlac, l’Armagnac-Comminges et le Berry ne faisant pas figure de proche voisin sur la carte du Royaume. L’idée, un peu incensée à son âge de refaire le chemin à pied s’était vite transformée en véritable épopée de douleur, pour la gloire de Dieu. L’hiver frappant aux portes du Royaume, la majorité des pèlerins prenaient la direction inverse, du Nord vers le Sud, choisissant des pèlerinages plus chauds pour les durs mois d’hivers.

Emmitouflé dans une large feutrine, l’italien avait marché, marché, marché. Son entourage se limitant à Frère Tomassino, son secrétaire personnel, il avait parcouru les chemins boueux et les froides journées. Une charrette le suivait, pour guetter ses moments de faiblesse. Au doux son du martèlement de sa canne, il s’avança vers le portier.

- Héla mon frère ! Auriez-vous l’amabilité de m’indiquer à qui dois-je m’adresser si je désires refaire mon séminaire primaire ? Il y a tellement longtemps que j’ai été sur les bancs de l’école, je crois que rafraîchir ma formation est une nécessité. Je suis Père Navigius, je crois que le Recteur se souviendra du nom.

Le frère Bardieu vit arriver de loin une silhouette connue. Lorsque le frère portier vint annoncer au recteur que le nouvel futur arrivant avait été entendue à Châteauroux avec un accent italien et vu avec des vêtements épiscopaux, le recteur n'eut aucun doute sur l'identité du visiteur.

Il descendit donc le grand escalier pour arriver devant le cloitre, puis la porte de l'abbaye. Lorsque le son de la canne résonna, Bardieu ouvrit la lourde porte et salua, dans la neige, les deux hommes, le frère Navigius et le frère Tomassino.

Et bien, mon frère, mon cher monseigneur Navigius, bienvenue à l'abbaye de Noirlac, vous y êtes ici accueillit comme un frère et c'est avec une joie immense que nous satisferons à votre demande. Bardieu se pencha néanmoins sur cette demande spécifique. Néanmoins, mis à part moi, le frère Roger, la sœur Eloin ou le frère Dominicus, je ne vois pas d'assez grand connaisseur du droit canon et du dogme pour vous former à un niveau d'excellence.

Je pense que je m'y collerai donc, si cela ne vous dérange pas, mon frère. Bardieu se retourna ver Tomassino. Et vous, mon frère, avez vous des demandes particulières ?

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Le visage de l’italien s’illumina d’un large sourire lorsqu’il découvrit son vieil ami Bardieu, qui était toujours de ce monde, une bonne nouvelle parmi un flot de mauvaises nouvelles, en commençant par l’abdication de ce cher Lévan III. Il salua donc le recteur tout en répondant à ses questions.

- Monseigneur, c’est un réel plaisir de vous revoir. Nous avons entendu tellement de choses sur de nombreux départs à l’AEF, parait-il que s’en est rendu une assemblée de jeûnots. Nous sommes heureux de vous savoir bien portant et toujours au service du Très-Haut. Il me fera grand plaisir de revoir la licence en théologie sous votre dextre férule. Quant à mon secrétaire, Frère Tomassino, une soupe chaude sera tout ce qu’il désire, voyez-vous, je lui ai fait grande éloge de la fameuse soupe de Noirlac!