La jeunesseRobert de Molesme naquit à proximité de Troyes, en Champagne vers l'an 1029 dans une riche famille champenoise.
Bénis soient les parents de qui le saint homme est né.
Son père s'appelait Thierry (Théodoric), et sa mère Ermengard. Tous deux étaient nobles, selon la dignité du monde, et très éminents devant Aristo, en raison de la droiture de leur conduite.
Ils avaient abondance de biens temporels, mais ils en usaient plus comme des serviteurs du chef suprême de la famille que comme des propriétaires de ces biens matériels.
Robert sut, qu’il lui serait demandé de lui de grandes choses et désirant de correspondre à ses desseins, il ne voulut point s’engager dans un air aussi contagieux qu’est celui du monde, et ne pensa qu’à se consacrer à Christos dans la retraite.
Quand il eut quinze ans, il sut qu’il devait se consacrer entièrement à Aristo. Ainsi, il offrit au Seigneur la fleur de sa plus agréable jeunesse. Il reçut l’habit régulier [au monastère] de St Pierre de Celle.
Là, jour et nuit, il s’adonna à la prière, Bientôt, il devînt lui même le modèle de ses frères. Le progrès qu’il fit dans la vertu, fût si rapide, qu’ils l’obligèrent d’être leur prieur. Il en était certainement digne, puisque lui qui, avec le secours de la grâce, avait appris par une longue pratique à veiller sur la direction de sa propre vie, était digne de devenir juge et directeur de la vie des autres.
Robert s’acquitta de cette charge avec beaucoup de prudence et de lumière, et répondit entièrement à l’opinion qu’on avait conçue de sa sagesse. Mais lorsqu’il ne pensait qu’à se donner tout entier à l’instruction de ses frères, les Religieux de Saint Michel de Tonnerre, qui vivaient sans pasteur et dans le désordre, paraissant touchés d’un sincère repentir, vinrent le trouver et l’engagèrent à se charger de leur conduite. Ainsi en 1068, il succéda à Hunaut, deuxiéme du nom, comme abbé de St Michel de Tonnerre dans le diocèse de Langres.
Les commencements furent assez favorables ; mais l’ivraie était trop multipliée, surmonta le bon grain ; et Robert voyant qu’il perdait son temps et sa peine à redresser ces religieux indisciplinés, retourna à son monastère en 1071 de Montier la celle
Le cheminement vers MolesmeIl y avait, en ce temps-là, dans les profonds retraits des forêts de Cellan, dans le diocèse de Langres, un certain ermite qui désirait servir Aristo, librement et secrètement. Il punissait la chair en jeûnant rigoureusement, et fortifiait son esprit par de ferventes prières. Le Seigneur jeta son regard sur son humilité, et par un grand miracle accrut à travers lui le nombre des serviteurs de Dieu..
Pendant ce temps, la sainteté de Saint Robert et sa faveur auprès de Dieu et des gens devinrent notoires. Il fut élu abbé par les moines du monastère de St Michel à Tonnerre. Ces ermites n’avaient personne qui puisse les instruire dans la discipline régulière. Entendant la réputation du saint homme, ils se donnèrent la peine de lui envoyer deux de leurs frères et demandent au pape Grégoire VII que Robert devienne leur abbé. Le pape accepte et envoie Robert, qui trouve l'endroit impraticable, Saint Robert ne mettait pas son coeur dans l’abondance de richesses, mais essayait de faire de plus en plus de progrès vers Aristo, et de vivre dans la droiture, en menant une vie pieuse et sobre selon la règle de Saint Benoit
Il fonde vers 1075, à Molesme, dans la vallée de Langres, un monastère. Rapidement, la maison attire beaucoup de donations et s'enrichit. L'expansion de Molesme, après des débuts difficiles, amène bientôt des visites du Comte Hugues et sa suite, qui troublent les méditations des moines. La discipline se relâche. Quand Robert essaie de la réinstaurer, les moines se rebellent contre lui. Il se démet de sa charge, laissant l'autorité à son prieur, Albéric.
La création de CiteauxCela n'était pas du goût de Robert qui quitta l'abbaye, fut contraint de revenir, puis devant l'impossibilité d'arriver à un compromis, en 1098 et voyant que la réforme n'est toujours pas possible à Molesme, Robert obtient de l'archevêque de Lyon, légat apostolique, l'autorisation de fonder un nouvel ordre. 21 religieux de Molesme partent avec Robert fonder, le 21 mai 1098, abbaye de Cîteaux, berceau de l'ordre cistercien.
Il se rendit auprès de Hugues de Die, archevêque de Lyon pour lui proposer l'établissement d'une nouvelle fondation. Il obtint la bénédiction de l'archevêque, et c'est ainsi que dans les premiers mois de l'année 1098, accompagné de vingt-et-un moines, il quitta Molesme pour s'installer dans la vallée de la Saône, à vingt-deux kilomètres au sud de Dijon.
Ils s’y établirent le jour de Saint Benoit, vingt unième de Mars 1098.
Si Molesme trahissait un souci de vie parfaite, Cîteaux plus encore, représente un effort de retour à la pureté originelle de la Règle de saint Benoît, par-delà les interprétations et inflexions apportées par les siècles :
Pauvreté, pénitence, solitude forment les bases Nouveau Monastère. Les débuts furent pénibles (Cîteaux était un lieu insalubre et stérile)
L’archevêque de Lyon voyant leur extrême pauvreté et considérant qu’ils ne pouvaient subsister dans un lieu si stérile, sans quelques secours étranger, écrivit à Eudes, duc de Bourgogne, pour l’engager à leur faire du bien. Ce prince, touché de leur ferveur, acheva à ses dépens le bâtiment du monastère de bois qu’ils avaient commencé et les y entretint longtemps de toutes les choses nécessaires. Il leur donna même abondamment des terres et des bestiaux
Pendant ce temps, les moines de Molesme se repentirent d’avoir offensé l’homme de Dieu, et de l’avoir chassé, sans doute, en lui désobéissant. Maintenant ils s’inquiétaient et pleuraient sur leur ruine à la fois morale et financière. ils en appelèrent au souverain Pontife, et appuyés par son autorité, rappelèrent l’homme de Dieu à Molesme
Lorsqu’il apprit ceci, Saint Robert, qui savait que l’obéissance vaut mieux que le sacrifice, et que refuser d’accomplir est comme commettre un crime d’idolâtrie, ayant fait tous les arrangements convenables pour l’observance du nouvel institut, il leur établit comme abbé, Albéric, un homme juste devant Dieu, qui avait été l’un des premiers moines du monastère de Molesme.
Saint Robert croyant donc que c’était la volonté de Aristo , revint à Molesme, où il fût reçu avec une grande joie ; mais son cœur était toujours à Cîteaux. Il y pensait jour et nuit : la consolation et la paix dont il y avait joui l’occupaient sans cesse, et il souhaitait ardemment de pouvoir rompre les chaines que le tenaient captif à Molesme ; car quoique la Règle fût rétablie dans ce monastère, quoique Robert y vît la vertu aimée et pratiquée par la bénédiction que Dieu donna à ses soins ; cependant lorsqu’il en comparait la vie avec celle qu’on menait à Citeaux, celle de Molesme ne lui paraissait presque rien. Il cherchait à soulager sa douleur par les lettres qu’il écrivait souvent à ceux qu’il avait quitté
La mort de RobertRobert livra plusieurs batailles en œuvrant pour Aristo, et il fut souvent inquiet parce que la vie présente ne parvenait pas à le satisfaire et il désirait très ardemment s’en aller pour être avec Christos.
Christos entendit son désir et choisit de lui révéler l’heure de son départ pour le ciel, bien des jours à l’avance. Robert, sachant que c’était imminent, le fit savoir à ses frères. Pendant quelque temps, il fut torturé par des faiblesses corporelles et accumula ainsi les mérites de la vertu de patience, dans son infirmité
Dans sa 83ème année, le 17 avril 1111, son corps retourna à la terre. Son esprit était libre de retourner à Christos, au service de qui il s’était dépensé sans compter.
Ses fils, les moines de Molesme, dont il avait été la seule joie et la consolation, assistèrent avec dévotion aux funérailles de leur révérend père, pleurant très amèrement. Ils ne doutaient pas qu’il recevrait la récompense céleste pour ses mérites, ni non plus qu’ils recevraient des faveurs par ses mérites, mais ils étaient très affligés parce que la présence de leur père avait été enlevée de la lumière. Comme, par ses justes actions lorsqu’il était encore sur terre, il avait prouvé qu’il avait été un fils de lumière.
Voilà, mes freres, je vous remercie de m'avoir écouté
McFarlane enroula son parchemin et alla prier