Détente au jardin de simples

[RP ouvert à tous.]

Après avoir quitté le bureau de la pastorale, laissant Angeline au bon soin du Père Uriel pour lui professer sa pastorale, Ambroise s’étaient rendu au jardin de simples pour y admirer les plantes médicinales. Il s’assied sur un banc et sorti de sa besace, son petit écritoire et se laissa aller sa plume au gré de son inspiration. Il fixait attentivement les bourraches en fleur. Il admirait ses fleurs bleues disposées en cyme recourbée en crosse. Le calice possédait cinq sépales et la corolle possédait, elle, cinq pétales égaux et soudés à leur base. Chaque pétale portait un repli saillant à l'intérieur Il n’était pas évident de dessiner cette fleur qui ressemblait presque à un étoile. Et pourtant, Ambroise, voulait ajouter cette planche à son herbier. Il était en grande concentration pour y dessiner chaque détail de sa plume, profitant du soleil du jardin, gardant son chapeau de paille pour le protéger. Et lorsqu’il était ainsi concentré, il lui arrivait de tirer la langue, sorte de mimique particulière bien à lui. Il était tellement pris par son œuvre qu’il en oublie tout ce qui était autour de lui, entrant en communion avec la nature, avec la belle bourrache comme l’artiste entrant en symbiose avec son modèle.

Aurore longea les longs couloirs de l’abbaye et se dirigea vers les jardins. Elle adorait y venir a toute saison… Dès le printemps, la naissance des plantes et des fleurs y sont des plus merveilleuses. Les couleurs vives avec leurs petits habitants qui viennent les butiner chaque jour. L’été avec la chaleur qui libère les parfums des fleurs les plus odorantes a celle des plus discrètes… l’automne où les couleurs changeaient tout comme le temps… Les fines pluies du mois de septembre qui annonçait que le temps était venu de se mettre au chaud… Et l’hiver ou tout comme l’homme, la mort n’était qu’un passage vers la renaissance du printemps… La neige qui recouvrait de son manteau blanc les plus beaux paysages…

Dans sa rêverie, la jeune femme se posa sur un banc, le soleil encore chaud baignait son visage et inondait le jardin sage et tranquille. Ses mains se posa naturellement sur ses genoux et elle inspirait les senteurs de tout ce qu’il l’entourait… Les yeux fermait elle fit une première reconnaissance de ce jardin… C’est juste ensuite qu’elle les ouvrit pour s’émerveiller de ce qu’il l’entourait sans pour autant faire attention aux personnes qui se trouvait là…

N’arrivant à rien, le jouvenceau avait abandonné l’idée de dessiner les plantes. Il n’avait pas reçu ce don du Divin apparemment. Malgré tout, le galopin revient souvent au jardin de simples pour s’y recueillir, s’enivrer des odeurs de la nature qui pousse tranquillement dans ce lieu de paix. Ambroise s’y sent bien, comme protégé dans une bulle, où y règne l’harmonie de la nature et des humains, dans la communion avec le Très-Haut, partageant tous l’amitié aristotélicienne.

Bien des jours plus tard, il revient au jardin. Il avait besoin d’être seul, de prier. Il avait besoin de sentir l’amour de Dieu, de vider son esprit de ses pensées qui le tourmente. Tenant son chapelet entre ses mains, Ambroise marche d’un pas lent récitant quelques prières de son missel. Il rejoint le banc où il se recueil à chaque fois, mais interrompt sa prière lorsqu’il remarque que celui-ci est déjà occupé par une demoiselle aux longs cheveux blonds, se mêlant agréablement aux couleurs d’automne. Elle semble également chercher les bien-être salvateur de la nature qui les entoure comme si elle cherchait à prendre un bain de soleil.

Timide, le jouvenceau s’approche avec prudence du banc, et d’une petite voix fluette et douce, il la salue. Bonjour … Tellement habitué à se retrouver seul en ces lieux, qu’il est mal à l’aise en présence de cette rencontre inopinée. Pas que la demoiselle dérange, pas du tout, mais le jouvenceau est plutôt réservé.

Tout était merveilleux et a la fois c’était intense.. Les sensations étaient vraiment accrues dans ce jardin… Profitant grandement de la tranquillité, Aurore ne s’aperçût pas qu’elle n’y était pas seule…. Soudain elle entendit une voix la saluer… Elle rouvrit ses yeux gris vert que le soleil éblouissait…. Elle ne pu que voir la silhouette de l’homme qui était là et décida de se lever pour le saluer a son tour…

Pardonnez moi je ne savais pas qu’il y avait quelqu’un, enfin que je n’étais pas seule a profiter de ce magnifique jardin…

Jouant avec une mèche blonde qui s’était glissé devant ses yeux, elle reprit ses esprits et distingua à présent le visage de l’inconnu….

Bonjour, je m’appel Aurore…. Je … je suis nouvelle icelieu…

Elle passa sa main sur sa robe pour aplatir les petits plis qu’elle avait faites en s’asseyant sur le banc et nerveusement recommença a jouer avec sa mèche… Elle n’aimait pas être mise au dépourvu et se sentait bien hébété d’être là devant cet inconnu… Elle n’avait pas eu le temps d’être présentée au reste de l’abbaye et avait attendu sœur Klara pour faire le tour de celle-ci mais personne n’était venu…

L’automne, saison plutôt agréable où certains pourraient y voir le début de la fin, au vague à l’âme, à la tristesse et la morosité. Mais Ambroise, lui, le voyait autrement, comme le passage vers un renouveau, où les couleurs sont flamboyantes, où les feuilles tombent des arbres apportant à nos sentiers un joli tapis orangé. C’est aussi la période où la chasse au gibier est ouverte, enfin … plus qu’à l’accoutumée, le moment des balades en forêt pour la cueillette des champignons, mais aussi des châtaignes.

Mais le jouvenceau ne se trouvait pas dans un bois ou une forêt, mais bien au jardin de l’abbaye devant une demoiselle blonde en pleine méditation. Elle ne l’avait pas entendu arriver et lorsqu’elle ouvre les yeux, il avait sorti un bonjour à peine audible, suffisamment pour l’entendre parmi le calme de la nature environnante propice au recueillement. La demoiselle se lève pour le saluer à son tour semblant un peu hébétée, comme si son esprit vagabondait encore dans cet espace de verdure. Jardin où l’on pouvait se retrouver avec soi-même, mais pas toujours …

Après s’être excusée, elle se présente à son tour … Aurore, la lueur qui précède le lever du soleil et suit l’aube, tel elle se prénomme. Il le trouvait plutôt joli ce prénom, lui qui apportait de l’importance à la signification de toute chose, cherchant continuellement à s’instruire et accroître son savoir. Il est également observateur et remarque une certaine anxiété chez la demoiselle qui avait tendance à jouer avec ses mèches, comme si elle avait besoin de manipuler quelque chose entre ses mains comme pour se donner de l’assurance.

Devant la blonde, elle découvre un jouvenceau d’à peine seize printemps, aux cheveux mi- longs ondulés plutôt châtain clair, les yeux riants d’un bleu azur manquant un peu d’éclat. Il sentait bon le froment et la levure qu’il travaillait assidument dans sa boulangerie. Il était vêtu d’une simple chemise blanche et de braies brunes, serrant entre ses mains un chapelet muni de la croix aristotélicienne.

Avec un peu d’hésitation, il se présente à son tour. Je … je suis Frère Ambroise, futur oblat cistercien, si le Très-Haut le veut.

Il a le regard un peu fuyant, plutôt timide à cette rencontre fortuite.

Quelque minute de contemplation et la jeune femme répondit au jeune homme qui était devant elle… Elle n’avait jamais rencontré quelqu’un d’aussi timide qu’elle et ca la fit sourire…. Un timide en valant une autre, elle se sentit un peu plus à l’aise….

Je suis enchantée de faire votre connaissance. Future Oblat ? Alors nous sommes semblable, je suis également Novice de l’Ordre depuis peu… Je n’ai pas encore eu le temps de faire le tour de l’abbaye et de rencontrer qui que ce soit, mise a part pour mon accueil jusqu’ici….

Se voulant rassurante, elle proposa d’un geste de la main, de faire quelques pas en sa compagnie… Ainsi, ils profiteront de l’air encore chaud de la matinée et jouirons de la vivacité des plantes environnantes…. Elle connaissait un peu les plantes mais n’avait jamais vraiment étudié leurs vertus. Elle pensait qu’après, elle fera un effort pour étudier et retenir surtout les bienfaits, pour pouvoir ouvrir une herboristerie a Ventadour, son village d’accueil… Mais en attendant leur vue contenta la jeune blonde a l’aube de sa vie au sein de l’abbaye.

Ambroise était autant timide que la demoiselle et quand deux timides se rencontrent, il fallait bien que l’un ou l’autre se décide à vaincre sa peur … cette peur de l’inconnu qui nous tétanise et qui nous fait perdre le contrôle de nous-même à en perdre nous seulement les mots mais aussi les gestes. La blonde se lâche et semble plus à l’aise, ce qui mit le jouvenceau en confiance. Ainsi donc elle est aussi novice de l’ordre. Quel heureux hasard que le Très-Haut l’avait mise sur son chemin. Lui non plus ne connait pas grande monde à l’Ordre Cistercien, et pourtant il aurait bien aimé en connaitre plus mais bien trop timide pour aborder les personnes.

Le jeune homme reprit de sa voix fluette et sereine afin de tenter de lui répondre. Moi aussi ma Sœur, je suis ravi de vous rencontrer icelieu, où d’habitude je parle plutôt aux plantes ou à Dieu. Un visage humain me changera un peu.

Accompagnant le geste à la parole, Sœur Aurore lui propose alors une balade en sa compagnie dans le jardin. Ambroise acquiesce timidement de la teste, vraiment pas habitué à côtoyer la gente féminine, même si à Autun, il s’était habitué à en croiser, lui qui a grandit à l’abbaye avec pour seule compagnie les moines. A vrai dire, je connais peu de monde ici aussi même si j’ai grandi à l’Abbaye, beaucoup de choses ont changé depuis mon enfance, beaucoup sont parti, d’autres sont arrivés.

Mêlant la discussion à la promenade, le jouvenceau n’osait pas regarder sa consœur. Ses azurs se posent alors sur des pensées aux couleurs chatoyantes. Il s’arrête devant le parterre de fleurs pour le contempler.

La novice avança d’un pas léger aux cotés du jeune homme dans les allées du jardin et écouta ce qu’il lui confia… Lui non plus ne connaissait que très peu de monde dans cette grande abbaye… Cela était fort dommage car il fallait bien pratiquer l’amitié Aristotélicienne et quoi de mieux que de le faire déjà a leur porté, au sein même de l’abbaye….

Et bien comme nous sommes tout deux en quête de connaissances, je vous propose d’aller au-delà des Moines et Oblats Cisterciens…

Son estomac se mis a se tordre de douleur tellement la faim se fit ressentir… Un peu gênée, Aurore passa sa main sur son ventre et le massa quelque peu….

Et pourquoi ne commencerions nous pas notre expédition par le réfectoire ? Cela vous dit il d’aller souper ? Je dois avouer que je n’ai pas encore eu le temps de me restaurer moi-même et qu’un peu de pain avec de l’eau fraîche me fera le plus grand bien…..

La blonde propose d’aller en quête de nouvelles connaissances mais Ambroise est plutôt timide. Elle l’avait sans doute remarqué. Et rien qu’à l’idée de rencontrer des inconnus l’effrayait toujours un petit peu mais cette timidité se résorbe petit à petit au fil de la discussion, bien qu’il reste toujours un jeune homme sage et plutôt silencieux, tous ses sens en éveil à observer ses congénères.

Elle enchaina par une invitation au réfectoire auquel Ambroise ne refuse pas. Il hoche simplement la tête en guise de réponse. Un mince sourire aux lèvres. Il emboita le pas de la blonde jusqu’au réfectoire gardant toujours son bras au sien.

» Le jardin médicinal
» Travail au jardin
» un peu d'air frais pour l'esprit et un peu de détente pour les jambes