Messe du 8 septembre 1458

Cammassou après avoir attendu un certain temps alla reprendre sa place au devant, laissant les portes ouvertes.

Bienvenu en ce 8 septembre de l'an grasce 1458. Tout d'abord merci à vous d'être venue, cela m'évite un grand moment de solitude.
Nous allons donc commencé la messe en petit comité, par la récitation du Confiteor en latin et du Credo . N'oublions pas cependant que la récitation doit se faire en pensant chaque mot.

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Le père Dominicus fut un peu surpris d'entendre la prière de pardon dite en latin, cela lui rappelait l'approche des thomistes.

Il la répéta néanmoins in petto puis récita le credo.


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Cammassou se sentit plus apaisée en voyant un peu de monde arrivée. Son professeur était parmi eux. D'un signe de tête, elle salua les retardataires avant de poursuivre l'office.

Nous allons ce jour, nous pencher sur le chapitre XV de la Vita de Christo pour parler de l'Amitié. Samoht, nous raconte donc ceci :

Citation :

Arrivés dans le bureau du procurateur, celui-ci nous regarda et nous interrogea :
" Qui de vous deux est-il celui qui se fait appeler Christos ? "
Nous répondîmes tous les deux d’une même voix:
" C’est moi, Romain ! "

Oui, mes chers enfants, j’aimais tellement Christos que je souhaitais subir son châtiment à sa place et c’est pourquoi j’ai essayé d’attirer sur moi les soupçons… Mais ma candeur était grande : Pierre Ponce n’était pas dupe, il avait en face de lui un grand et bel homme et un jeune rebelle. C’est donc naturellement qu’il s’adressa au premier en ces termes :

Nous avons là, une première vision de l'Amitié : le sacrifice. Cet homme qui désire se faire passer pour Christos n'ai guère guidé par une vanité mais par l'Amitié la plus pur. Son but, on le voit bien, est de "subir son chatiment à sa place". Un tel dévouement, sans attendre la moindre contre partie, est la preuve d'un attachement profond et pur.

Marquant une pause, elle reprit sa lecture :

Citation :

" Ainsi, tu es celui qui se fait appeler le messie, le guide, le miroir de la divinité ? et tu troubles l’ordre de la cité ? "
" Tu l’as dit, bouffi ! " répondit Christos.
" Ecoute, reprit Pierre Ponce, depuis que tu es à Jérusalem, la cité se porte mal, le pain est rassis, les légumes passés, le poisson puant, et la viande nauséabonde. Tout cela parce que maintenant, les gens ne veulent plus rien faire d’autre que de t’écouter. De plus, tu fragilises le pouvoir de Rome et le culte païen en débitant des âneries plus grosses que toi sur l’amour et toutes ces conneries auxquelles personne ne croit ! Tiens, je viens de recevoir une plainte du grand chef des prêtres païens ; il paraît que tu t’es payé sa fiole, c’est du joli ! "

La figure de Christos se fendit d’un grand sourire, avant qu’il ne réponde :
" Oui, je le sais. Votre Empire vit tel une roue à aube. Chaque mécanisme a la place qui lui convient de part sa naissance, et accomplit régulièrement la tâche pour laquelle il a été créé. Et vous profitez de cela en asservissant les peuples, et les forçant à travailler pour des salaires indécents. Or, voilà que moi, qui apporte la vérité, je gène, c’est classique… Je connais un gars qui dit ça très bien, d’ailleurs : Le premier qui dit la vérité, il se fera assassiner ! "

Pierre Ponce dit alors : " Comment, n’approuves-tu pas l’esclavage ? même quand il est exercé sur d’autres peuplades que la tienne ? "

" Non, affirma Christos, la solidarité doit maintenant dépasser le simple cadre de la cité ! Nous sommes tous humains et en cela des créatures de Dieu. C’est pour cette raison que faire travailler un vagabond à la mine pour moins de dix-sept écus est une honte, même s’il vient d’une autre Cité. Et le faire suer pour moins de dix-huit écus, en le faisant tuer veau, vache, cochon, couvée, est un scandale ! "

Si j'ai tenu à lire le passage jusqu'ici, alors que la première partie suffisait à illustré l'Amitié, c'est pour soulever un second point, ou un second aspect de l'Amitié. L'Amitié peut être vu comme une certaines fraternité. Christos demande à ce que chaque être humain soit traité de la même façon. L'esclavage, il ne veut connaitre. Si un étranger peut être mis en esclavage dans notre cité, alors nous pouvons l'être dans la sienne, et cela dit ainsi aurait deux impacts :
Le premier serait la cessation d'échange entre les cités, de peur de devenir esclave.
Le second serait l'acceptation de nous soumettre nous-même, donc renier ce que nous sommes : des humains et non des animaux.
Enfin, je tenais à soulever cette question : 17 écus pour le travail à la mine, 18 pour un champs ou un élevage. Combien les duchés payent pour que les vagabonds travaillent à la mine ? Combien de personne suent en abattant des animaux ou en semant dans les champs pour moins de 18 écus ?

L'esclavagisme est interdit de nos jours, je pense pouvoir affirmer que chaque duché puni sévèrement l'esclavagisme, mais leurs lois légalisent les petits salaires. Je vous demanderais donc d'y songer, au nom de l'Amitié, du respect de l'autre, quand vous créerez une offre d'emploi

Elle avait parlé en regardant les membres présents, pouvant ainsi se rendre compte de l'impact potentiel qu'avaient ses mots. Elle n'osait aller jusqu'au bout de sa pensée : les ducs, comtes et autres dirigeant ne respectaient guère les écrits saints, mais peut-etre ignorait-elle quelque chose... Voilà pourquoi elle n'alla guère jusqu'à dire clairement qu'ils étaient souvent tous, exploité par les dirigeants. Par ailleurs, elle désirait voir les réactions à sa dernières remarques ici, dans un lieu où n'émanerait aucune révolte, ce qui serait moins sur devant un auditoire moins pieux ou plus à même de se quereller.
Elle marqua un temps d'arrêt, pour laisser tout le loisir au fidèle d'intervenir s'ils le désirent. Elle ajouta cependant pour les y encourager :

Des remarques ? Quelqu'un souhaiterait nous faire partager son expérience ?

Cammassou ne s'était pas attendu à une réaction en rapport avec les salaires bien qu'elle avait tenu à attirer l'attention dessus. La messe portant sur l'Amitié, elle s'était attendu à avoir un récit qui puisse venir soutenir les différent aspect que pouvait prendre une réelle amitié.
Elle acquiesça cependant à la remarque du Père Uriel, bien que son voisin ne semblait guère apprécier cela. Ne se laissant pas démontée, elle continua sa messe.

Sur ces bonnes paroles d'amitié, je vous invite à venir communier tous ensemble.

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De peur d'oublier une partie, elle avait pris en note les différentes étapes d'une messe en note, comme on lui avait appris dans ces cours au séminaire local : accueil, sermon, credo livre du vertu, communion, témoignage et salutation : elle avait tout... pas toujours dans le même ordre mais tout y était. Glissant ses notes dans son Livre des Vertus discrètement, elle sourit à l'assemblée, avant de leur donnée congé, restant à leur disponibilité dans le cas où certains souhaiteraient lui parler en privé, ou non.