Messe du 11 janvier 1459

Une fois la petite assemblée réunie, dans laquelle Brennach reconnut la meilleure supérieure et Soeur Eilinn son professeur qu'il salua toute deux d'un sourire qu'il espérait point trop crispé, le vicaire entama la cérémonie:

Bonsoir à tous et à toutes frères et soeurs,

Nous sommes réunis ici ce soir pour célébrer la parole de Dieu et prier ensemble afin d'en apprécier toute la sagesse et la vertu. Je me présente tout d'abord, je suis le Père Brennach, vicaire de la paroisse d'Orthez, ville du Sud du Béarn. Si je suis ici le célébrant ce soir, c'est qu'en tant que retraitant, je suis les cours de licence théologique afin de me préparer au spirituellement et matériellement au rôle qui sera le mien, je l'espère, en tant que futur curé de la paroisse.

En ces temps qui succèdent aux festivités de la Saint Noël et du nouvel An, il est bon je pense de méditer quelques temps sur la misère, la faim et le froid dont souffrent bon nombre de sujets des Royaumes Terrestres. En tant qu'aristotéliciens, avons-nous suffisamment fait preuves de vertu? N'avons nous pas cédé à certains vices comme un excès de gourmandise ou un manque de partage poussé par l'avarice? En cet instant, recueillons-nous et demandons pardon au Très Haut dans l'intimité de la prière:



Une fois que chacun se fut recueilli quelques instants, Brennach reprit la parole:

Mes frères et Soeurs, le pardon de Dieu est infini pour le pêcheur qui représente un repentir sincère. C'est là le symbole de notre foi et de notre croyance en son amour éternel. Aussi tous en coeur et avec conviction, nous disons notre credo:



La prière effectuée, Brennach s'approcha du lutrin, non sans avoir salué au passage la croix de Christos puis la statue d'Aristote, leva le livre des Vertus au dessus de sa tête en disant:

Voici venu le temps de la lecture des Saintes Ecritures. Ecoutons la parole de Dieu qui nous a été transmise par les prophètes et les saints.

Extrait de la Lecture du livre du mythe aristotélicien, les Archanges, la vie de Saint-Michel

Citation :

La légende du mont saint Michel

A cette époque il existait une communauté de fidèles pourchassée par un barbare du nom de Saathan qui vénérait un Dieu alcoolique exigeant le sacrifice des enfants.

La communauté fuyant vers le Nord se trouva bloquée dans une forêt en bordure de l’océan. Le patriarche de la communauté demanda à tous les siens de se préparer à se sacrifier dans l’océan pour ne pas tomber aux mains des barbares. Ils se sont alors dirigé vers le point le plus haut de la côte et se sont mis à prier le Seigneur pour qu’il demande à saint Michel de préparer leur venue.

Dieu ne pouvant tolérer de ses enfants mettent fin à leur vie fit savoir au patriarche par l’intermédiaire d’un messager céleste que ce n’était pas à l’enfant de choisir le jour où il rejoindrait son créateur. Il ordonna donc que s’ils l’aiment et avaient foi en lui ils abattraient de grands arbres et feraient une palissade autour du rocher. Une fois fait, ils ferraient un grand festin et allumeraient un feu au sommet du rocher pour que Saathan connaissent leur position.

Ainsi fut fait et sept jours plus tard la palissade finie, le feu fut allumé. Au matin ils virent les troupes de Saathant entourer le rocher et commencer à s’attaquer à la fragile protection du rocher. A l’aide de pierre et de lances, les fidèles se préparaient à se battre puisque tel était la volonté de Dieu. Alors que, à l'endroit même où le feu avait été allumé, un ange vêtu d’une armure et portant une lance et un bouclier apparu… Il ne dit pas un mot mais tous les fidèles surent qui il était. L’archange Michel lança son arme vers l’horizon qui sembla se lever vers les cieux et avancer vers le rocher comme un mur de chevaux au galop, ce mur emporta tout sur son passage mais ne détruisit par la faible palissade.

Que nous apprend la lecture de ce passage? Il nous éclaire sur l'usage de la force au Nom de notre Seigneur. Dieu est amour et son message l'est tout autant. Il apparaît alors d'inspiration de la Chose Sans Nom de faire preuve de violence pour quelque raison que ce soit. Car la Force est le règne de la Chose Sans Nom comme nous l'enseigne le Livre de la Création.

Néanmoins, mettre fin à sa vie est tout aussi condamnable car la vie est un don de Dieu qu'il nous faut vénérer. Comment réagir alors face à la persécution d'hommes en armes, ne respectant nullement la parole de Dieu et semant mort et désolation sur leur passage? La réponse nous est donné par cette apparition de Saint-Michel: pour défendre sa vie face à l'infidèle, le bras de la justice divine peut se faire homme, il est en droit, même un devoir de ne pas sacrifier inutilement sa vie, mais de faire face à l'injustice.

Cependant pour conclure, j'aimerai attirer l'attention sur les excès que pourraient entraîner une mauvaise interprétation de ce passage ou de la vie de la fondatrice de l'ordre de la Rose Sacrée par exemple. L'épée est le dernier recours, quand la tolérance et l'amour ne peuvent trouver le coeur des Hommes qui attaquent. Défendre sa vie et celle des autres est un droit voire un devoir, mais prions pour que jamais la défense ne devienne subrepticement l'attaque injustifiée.

Amen.

Brennach reposa le Livre des Vertus et se rendit à l'autel pour préparer la Table du Partage...

Une fois derrière l'autel, il prit le pain, l'eau et le vin qui se trouvaient sur un plateau. Il s'adressa alors à l'Assemblée:


"Rendons grâce à Dieu et à Aristote et Christos, ses deux prophètes. Voici venu maintenant le Temps de la célébration du Partage. Comme cette eau se mêle au vin pour le sacrement de l’Alliance, puissions-nous être unis à la divinité de Celui qui a pris notre humanité. "

Puis il rompit le pain et déclara:



Il distribua ensuite le pain à chaque membre de l'assemblée qui le désirait. Puis, il rangea le tout et conclut la cérémonie:

Frères et Soeurs, voici venu le temps pour chacun de nous de repartir à nos occupations quotidiennes qui pour beaucoup icelieu consistent en prières vertueuses et méditations sur le message de l'Eglise. Puissent la lumière des textes sacrés nous apporter la sagesse du premier prophète et nous guider pour vivre vertueusement tout en assistant les Fidèles à trouver eux-aussi le chemin qui mène à Dieu.

Rappelons nous que même face à l'intolérance, la voie armée est le dernier recours et à la violence préférons l'amitié aristotélicienne pour changer le monde par notre exemple de vertu.

Allons dans la paix de Christos.

Amen

Après un dernier cantique, l'assemblée se sépara.

Le frère Turinge arriva un peu tard il est vrai mais il ne rata pas l'office malgré tout.
Il arriva discrètement au moment où le frère Brennach distribuait le pain.
C'était le meilleur moment pour un gourmand.
Il se mélangea donc aux autres fidèles et reçu le précieux symbole de l'amitié Aristotélicienne.