Messe du 23 octobre - séminariste Synésios

En ce dimanche de la tierce semaine d'octobre, les cloches font rebondir un son joyeux sur les murs de pierres de l'abbatiale. Peut-être parce que la pâleur du soleil le dispute aux froids des premiers frimas, le son clair résonne avec plus d'intensité, comme sur du verre.

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A l'entrée, le frère Synésios est transi de froid comme peut l'être un jeune Grec qui passe sa première saison froide en Berry. Mais le devoir avant tout, il invite chacun à entrer avant de se placer très prestement devant l'autel. Sûrement plus pour se réchauffer l'échine que pressé de démarrer la célébration. C'est qu'il est traqueux aujourd'hui. Le temps de voir la buée disparaître de son expiration, il ouvre grand la bouche et et souhaite :

-Bienvenue dans la maison du Très-Haut en cette jolie abbatiale de Saint-Bernard! Et à la vérité, bienheureux vous me faites d'être ici pour cette première célébration à Noirlac.

Mes amis, mes frères et compagnons. Avant d'ouvrir le livre des vertus et vous livrer ma pensée, je vous invite à réciter, avec moi, les yeux clos, mais le cœur bien ouvert la prière de repentance pour nous présenter humbles devant le Très-Haut.

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Comme à l’accoutumée, la novice se rendit à la messe dominicale pour se recueillir et remercier le Très-Haut pour le bonheur qu'il lui apportait par sa présence et son amour.

Elle s'assit, et écouta l'officiant commencer son prêche. A son appel, elle récita le Crédo:

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La moniale était fort occupée, dernièrement, pourtant, elle s'arrangea pour estre présente le jour de la messe donnée par le séminariste Synésios, qui avait également émis le souhait de devenir novice cistercien.

Eloin appréciait le jeune homme sincère et droit que semblait estre le jeune grec, aussi pressa-t-elle le pas dans les couloirs de l'abbaye pour ne point arriver en retard. Bien luy en pris, puisque l'officiant du jour avait à peine débuté son ouvrage lorsqu'elle pénétra dans l'abbatiale, peu après l'abbesse de Lourdes. Elle trempa deux doigts dans un bénitier, se signa avec un bref regard sur les statues d'Aristote et Christos, avant de rejoindre sa place, non sans avoir salué mère Ecm et frère Synésios.

Puys elle se plongea dans un respectueux silence, n'ouvrant la bouche que pour réciter l'acte de contrition.

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Citation :: EXTRAIT DU LIVRE DES VERTUS :
"C’est pour cela que Tu as donné des talents plus beaux les uns que les autres à toutes Tes créatures. Chacune d’elles a sa place dans Ta création. Son talent permet à chacune d’elles de la trouver. De ce fait, il n’y a pas de créature préférée de Toi, ô Très Haut."

Chers amis, pour ce premier sermon, j'ai choisi le chapitre VII de la création. Dans ce passage, nous mêmes érudits, voyons trop souvent la victoire de l'homme capable de sentiment sur les bêtes farouches. En fait, il n'en est question qu'en partie.

Chers frères, chers amis, ce texte peut nous parler personnellement à tous. Certains d'entre nous sont nés avec la faveur divine en termes de naissance, d'autres en termes de talents, d'autres encore semblent ne pas être épargnés par la vie. Qu'ils soient victimes des guerre du Ponant ou d'un maire peu scrupuleux.

En effet, qui ne s'est pas déjà posé cette question face à une injustice que nous jugeons manifeste ? Et par la même remettons en cause l'harmonie céleste et l'architecture du grand tout ordonné par le Très-Haut.

Mais à la vérité, mes chers frères, nous sommes égaux. Tous nous sommes ce petit être faible qui passe trop de son temps à voir en d'autres des êtres plus puissants, mieux pourvus, plus capables. Ne voyez-vous pas que du tout, chacun de nous est l'égal de l'autre dans sa capacité à ne voir que le négatif dans nos vie ?
En fait, nous sommes dans la même position qu'Oane notre aïeul. Cet être faible entre les plus faible. Par conséquent, quoi de plus naturel que de relever le même défi que notre lointain aïeul ? A sa suite, nous devons acquérir la consolation sur notre doute. Et là, il y a justice et responsabilité.

Ce texte mes frères et soeurs, nous rappelle que l'égalité est d'ordre divin. Et que Duc ou manant, quand bien même nous n'avons pas les mêmes devoirs, nous en avons un identique. Le plus vital ! Celui de chercher la face du Très-Haut et la voie de la vertu.
Et peut-être mes amis, que les plus humbles auront pour le coup, un avantage sur les plus nobles ducs. Celui d'être plus dépouillé des choses matérielles pour se rapprocher des choses célestes. Car comme le disait le Père Pignan, les richesses ne sont pas un marchepied vers le paradis solaire.

Amen !

*Court silence*

Défunt/Fantôme Nombre de messages : 7843 Date d'inscription : 27/01/2009

Ayant entendu la cloche, le frère Uriel passa la tête à la porte de la chapelle.
Il reconnut les personnes présentes ainsi que l'officiant ; ainsi il s'avança silencieusement vers une place libre et s'y assit, récitant la prière du pardon et écoutant ensuite l'homélie du frère Synésios.
Il avait épprécié les conversations qu'il avait eu avec le jeune clerc en l'archevêché de Tarentaise et il se devait donc de venir assister à l'une de ses messes.

C'est pourtant distraitement qu'il suivit l'office, car de sérieux soucis mobilisaient la majeure partie de ses réflexions. La roue de la fortune tournait, invariablement et cette fois, c'était vers le bas ...

Novice Nombre de messages : 123 Date d'inscription : 30/06/2011

Le bâtard, suivait l'office avec un sourire aux lèvres sous sa capuche... Il trouva le prêche intéressant, surtout pour la partie sur le Ponant... Le texte choisi n'était pas trop long, ce qui était bien pour ne pas rebuter les fidèles... Il regretta tout de même que le discours le soit un peu plus, mais bon, on pouvait considérer que le public étant constitué de religieux aguerris, personne ne s'endormirait en route... Et que par conséquent... sa longueur était adéquate!

Maintenant, approchez par deux à la table du repas. Et que celui qui est à ma gauche reçoive un petit morceau de pain et le donne à celui qui se tient à ses côtés. Et inversement, toi qui reçois le pain, donne un peu de ce calice de vin que je te transmets à ce frère, à cette soeur. Et faites tous acte d'amitié et de partage aristotélicien par ce simple échange.

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Citation :: Que la paix du Dieu soit avec vous.
Et avec votre esprit
Louons Dieu et ses prophètes Aristote et Christos

Le frère ne se priva pas de se faire une bonne lampée de vin de messe avant de faire distribuer le calice à l'auditoire.

A présent, nous allons confesser une même et indivisible foi. Laissons-nous guider pour cela par le crédo que tous les aristotéliciens partagent :

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AMEN

Mes amis, que ce pain ne vous manque pas cette semaine, et que le travail qu'il faille pour le produire ne vous éloigne pas de ce temps d'amitié. De même que le vin ne vous manque par pour étancher votre fois, mais usez-en avec modération pour ne pas causer le trouble dans votre logis.

Que la paix des prophètes vous accompagne et vous serve de guide !

La moniale approuva le sermon du novice d'un simple hochement de teste, avant d'aller participer à la communion. Et, quand vint la fin de l'office, elle alla luy faire part de ses impressions.

Félicitations, mon frère, ce fut là une belle messe. Le sermon fut un tantinet longuet, cependant cela convient fort bien pour un office cistercien, nous sommes habitués aux longs discours spirituels de nostre recteur ! Néanmoins, veillez à ne point faire trop durer le sermon lorsque vous serez devant vos paroissiens, quelques phrases bien tournées suffisent souvent à faire passer le message du Sainct-Livre !

Eloin salua le jeune homme, ainsi que les cisterciens présents, avant de se retirer.

Le jeune homme laissa tomber la tension due à ses responsabilités dans un petit sourire à la Grand-Prieur de l'abbaye.

-Ma Mère, je vous remercie pour ces précieuses critiques. J'avais déjà préparé ce sermon pour les paroissiens de Chambéry mais je l'avais trouvé un peu expéditif, aussi j'ai voulu le rallonger. Je reviendrai donc à une longueur plus modérée à l'avenir. Au fait, à l'invite du frère Rapha, je suis allé m'inscrire sur le registre du petit noviciat cistercien, mais j'ai eu la surprise de trouver la porte close. Cela m'intrigue... et m'attriste car j'ai l'impression que plus j'approche du moment où je formulerai mes différents vœux et plus les tracasseries s’amoncèlent.

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