[RP] Retour après arrivée éphémère

[Après les intronisations fleuries]

Éclipsée discrètement, la nonnette prenait le chemin du retour. Finalement, elle n'avait salué personne. Quel intérêt à l'heure actuelle? Son tablier, elle l'avait rendu. Regrets? Ils l'étouffaient, elle les ignorait. Bien d'autres soucis en tête, et de nombreuses têtes qui auraient pu lui causer du souci.

Pas même un baiser déposer affectueusement sur la joue du Babar, pas un sourire pour la nouvelle Mère. Et les autres? Des pensées nostalgiques écartées d'un geste de la main.

Le pas décidé et gracile, elle remonta la longue allée. Foulée tant de fois, dans un sens comme dans l'autre. Souvenirs, encore. Alors elle soupira, comme elle savait si bien le faire, et secoua vivement la tête dans l'espoir de la faire retomber sur terre. Violemment si possible.

Et violemment, elle se retrouva à terre. Littéralement.

Par tous les saints! Faire attention, cela a été oublié ici?

Et sa belle robe toute poussiéreuse! Sans un regard pour le malotru, elle examina ses mains, incrustées de petits cailloux blancs. Un sourire. Elle tombait souvent avant, aussi... Oubliant la survie de sa tenue, une petite voix dans sa tête lui murmurant qu'elle pouvait bien s'accorder cinq minutes le temps que quelqu'un arrive - car ayant totalement oublié l'horrible personne qui avait bousculé sa fragile personne - elle étendit ses jambes.

Allongée, le regard au ciel, elle comptait bien profiter de cette bulle pour se remémorer son ancienne vie. Elle était encore bien jeune hein! Mais bon.. C'était façon de parler. Une pensée pour tous ceux qui avaient rendu Noirlac telle qu'elle était... et qui étaient partis... Vers le Très-Haut ou ailleurs. Enosch... Safranne... Sophie...

Noirlac lieu de toutes les prières, bonne ou mauvaise, drôle ou triste, l'abbaye offrait encore et toujours le repos et le calme à qui le voulait vraiment ? Toujours enfin quasiment toujours à dire vrai, voici notre histoire :

Typhanie de Divonne était sagement installée dans le cloitre, faut dire que son bureau de vice-prévôt avait été confié pour son plus grand plaisir à la soeur Tokai, du coup elle décida de remplit ses parchemins sous le soleil de Cloitre et ainsi avoir un œil sur les portes et sur les Novices, bref elle était donc dans le Cloitre Saint Arnvald à remplir quelques parchemins pour la Nonciature rien à voir avec l'Abbaye, mais touchant tout de même l'église. Quand soudain le calme des lieux fut troublé par un cri perçant et pourtant bref. Sursautant elle lâche son encrier qui bien évidement tomba sur le parchemin... Maître des Novices yeux grand ouvert hésitante entre jurer ou rire, elle décida de n'avoir aucune réaction, posant le parchemin à présent noir sur l'un des muret du Cloitre elle regarda sa tenue, pas de dégât de ce côté là.

Bien une bonne chose, restait à savoir qui hurlait ainsi et troublait le silence parfait ? C'est donc curieuse que la Dame pris le chemin des portes, car il lui semblait que la douce voix venait de la-bas une voix connue d'ailleurs. Une fois sur place elle ce stoppa net, Ellya... Tit ne savait pas vraiment quoi faire ? Entre elles l'amitié était présente ... Avant, mais maintenant ? Tant de chose avait changée, tant d'eau avait couler et de vin aussi. Mordillant ses lèvres elle chercha un Novice pouvant accueillir la soeur à sa place, sans grand résulta.

Si Dieu le veux...

Doucement elle avança vers la soeur Cistercienne et comme celle-ci était couchée, Titca ce pencha afin de lui couper la vue du ciel et laisser apercevoir un sourire amusée, mais surement pas moqueur. Que dire dans ce genre de situation ? Bienvenue à Noirlac ! Moui, bon retour ? Banale... Puis-je vous aidez ? Trop lèche bottes ! Bon ben... allons-y dans l'humour.

Ma soeur...

Sourire tout en lui donnant la main afin de l'aider à ce relever.

Vous n'êtes pas sans savoir que nous avons des cellules plus confortable pour votre sieste...

Elle rougit, après tout malgré les postes quelle avait obtenue, Ellya resterai et restera surement toujours la seule et l'unique femme à avoir son respect et son admiration. Quel ne fut pas son plaisir à avoir héritée de sa place ? Bien qu'actuellement le plaisir ce transformait en une honte indescriptible... Il faut savoir pardonner, mais l'ex Maître des Novices saurait-elle pardonner à la nouvelle ?

Puis-je... vous apportez mon aide ?

Que fait-on quand on bouscule quelqu'un qui, follement, s'allonge en pleine allée comme si l'on n'existait pas? Quand on est conscient - ou inconscient - on file sans demander son reste. C'est ce qu'il - ou elle ? - fit. Mais la nonnette ne l'avait pas remarqué. Pas encore.

Dans ses pensées, elle laissa s'égrener deux, trois minutes voire davantage. Sans doute davantage. Pour un peu, elle se serait assoupie.

Ma soeur...

Battements de paupières qui n'étaient soudainement plus caressées par le doux soleil. Un oeil clair s'ouvrit d'abord, avant que son jumeau ne fasse de même. Nouveaux papillonnements.

Vous n'êtes pas sans savoir que nous avons des cellules plus confortables pour votre sieste...

Bouche légèrement entrouverte à cause de la surprise, Ellya regardait maintenant la main tendue. Hésitation. Non pas quant à prendre la main, elle s'en saisit aussitôt. Mais quant à l'explication qu'elle pourrait bien fournir. S'allonger ainsi? Les habits sales, la chevelure défaite par endroit et le visage sensiblement endormi? Si elle avait dû rencontrer d'autres Cisterciens, elle aurait au moins désiré paraître à son avantage. Ou, au moins du moins, pas dans un désavantage le plus total.

Puis-je... vous apportez mon aide ?

Maintenant debout, le regard plantée dans celui de sa soeur, elle cherchait désespérément le mot. Voire les mots si elle faisait preuve d'assez de courage.

Titca...

Un sourire assorti d'un pincement au coeur. Pourquoi déjà avait-elle voulu partir sans saluer personne? La réponse lui paraissait maintenant si futile. Pourtant pleine de sens si elle avait pris le temps d'y réfléchir à deux fois.

Je suis juste tombée... Rien de grave. Les cailloux, tout ça... Vous voyez...

Autant ne pas s'appesantir sous sa soudaine envie de regarder le ciel, les nuages et les zoziaux.

Vous êtes... Radieuse!

Un sourire plus franc se dessina sur le visage de la jeune femme tandis qu'elle déposait affectueusement un baiser sur la joue de sa soeur. Un pas en arrière, elle débarrassa ses mains des dernières incrustations, révélant au passage quelques saignées anodines. Légère grimace avant de reporter son regard sur celui de Titca.

...

Mais que dire à quelqu'un que l'on n'a pas vu depuis tant de temps?

Auriez-vous un peu d'alcool?

Moment de silence des deux cotés, tellement de chose à ce dire et pourtant le temps était passé et les événements important d'un vie était devenue une routine appréciable ou pas d'ailleurs. La mains de la Cistercienne entra en contacte avec la sienne et Tit sourit doucement, rassurée et satisfaite du début des retrouvailles. Penchant la tête sur le coté elle tira doucement et aida Ellya à retrouver une position plus ''naturelle'' dirons-nous. Son surnom prononcée par son amie ? Étaient-elles toujours amies ? Surement que oui, le temps n'effaçait pas ce genre de chose, la colère, la haine, la jalousie, mais pas le temps...

C'est moi...oui..

Était-elle changée ? Apparemment bien assez pour que celle qui la former ne la reconnaisse pas, penchant la tête de l'autre coté, Typh chercha mentalement ce qui pouvait avoir tellement changée en elle ? Elle était ENCORE enceinte du troisième enfants de Jac ce qui portait la tribu de Divonne au jolie nombre de huit enfants dont certain adopter; elle avait les cheveux plus long aussi, un air moins rebelle, un sourire plus épanouie et surtout surtout, c'était une femme heureuse et non plus que gamine tourmentée. Ellya était donc tombée ? Comme quoi les vieilles habitudes ne change jamais, une femme pleine de vie, de surprise et de rire aussi... Comme le jour de ce baptême ou elle c'était déguisée en cloche inoubliable et tellement frais, pur et innocent, un régale pour les zygomatiques.

Oh... Je vois oui... Vous êtes dans un état ma pauvre !

Loin de juger la Titca, non plutôt pleine de joie. Ignorant pourquoi la sœur était dans cette état et ce n'était pas ses affaires après tout, elle décrocha sa cape et la déposa en douceur sur ses épaules, reculant légèrement pour observer le tout d'un œil critique et pourtant maternelle.

C'est déjà légèrement mieux, je pourrais vous trouvez des vêtements propres... Mais chaque chose en son temps.

Gros yeux, surprisse de déclaration, elle était radieuse ? Généralement les personnes croisés la trouvait fatiguée, souriante, amusante, mais jamais radieuse, d'ailleurs que voulait dire ce mot exactement ? Qu'elle était aussi belle que le paradis Solaire ? Typhanie sourit et approuva silencieusement préférant ne pas trop s'arrêter sur sa maigre et petite personne; les autres avaient beaucoup à lui apprendre encore, d'elle la Dame savait déjà tout.

Me...merci... Je vous retourne le compliment, un ange tombée du ciel, un miracle ? Ou ... Peut-être un mirage ? Enfin... Bienvenue chez vous.

Sourire franc et sincère, il était bon de revoir du beau monde, même si des tonnes de questions lui tournaient dans la tête : Pourquoi ? Pour ou ? Avec qui ? Toutes ses questions trouverons réponses, un jour, pas maintenant.

De... euh... oui attendez.

Triant sa besace au dessus de son ventre engrossée de sept mois cela ne ce loupe plus, elle fouilla et en sortie une petite bouteille de génépi savoyarde, pécher sur terre aimer des hommes vivant dans le grand froid des montagnes.

Tenez...

Silence... encore... pourtant il fallait continuer de parler, lutter contre ce malaise du temps et reprendre un bout de chemin à deux.

... Ma soeur.... avez-vous des... valises ? Des coffres ? Peut-être des enfants ?

Ange ou miracle? Non, seulement une frêle jeune femme tombée au sol. Un poussin tombé du nid, à la limite. Mais ni un ange, ni un miracle. D'ailleurs, elle ne se sentait plus chez elle ici. Et les nombreux voyages avaient fait faisaient qu'elle ne se sentait pas chez elle où que ce soit. Et elle ne le désirait pas non plus vraiment, ce qui n'aidait pas.

Tandis que sa soeur fouillait dans sa besace, la nonnette resserra la cape prêtée contre elle. Avait-elle froid? Beaucoup de questions... et si peu d'intérêt pour les réponses.

D'un signe de la tête, elle remercia Titca pour la flasque d'alcool.

... Ma soeur.... avez-vous des... valises ? Des coffres ? Peut-être des enfants ?

Aaaah... Grumph...

Certaines réponses blessent? Oui, sans doute. Mais là? Aucun rapport. Courageusement, la Candide avait versé un peu du liquide sur sa main sanguinolente. Serrant les dents, elle attendit que l'effet de brûlure s'affaiblisse.

C'est.. Fort!

Nul besoin de goûter au liquide pour l'imaginer. Elle tenta un nouveau sourire, qui se mua en une grimace de douleur.

Pardonnez-moi...

Ne voulant pas renouveler l'expérience sur son autre main elle rendit la bouteille à sa propriétaire. Les questions fleurirent de nouveau. Se tutoyaient-elles auparavant? Un doute. Et dans le doute...

Aucun bagage. De nulle sorte.

Et donc guère de progéniture.

Ce qui n'est pas votre cas. Qu'Aristote vous protège, tous deux.

Le regard pointait en direction du ventre bombée de sa soeur, le visage souriant maintenant que la main, à défaut de l'avoir soignée, était totalement anesthésiée. La question était cependant intéressante. Valises? Croyait-elle qu'elle revenait? Il fallait opérer au plus vite à un changement de sujet radical. Il fallait donc éviter: Noirlac, sa vie de couple, sa vie tout court et tout ce qui touchait à... bref. Parler de choses anodines.

"Ce banc est-il nouveau?" "Comme cet arbre a poussé!" "Une nouvelle robe peut-être?"... * Pauvre nonnette? Pourquoi ne sais-tu plus faire la discussion toi qui était réputée pour être si bavarde? *

La naturelle et innocente nonne qui aimait les menteurs comme les honnêtes... et qui voulait par dessus tout mettre les gens à l'aise en sa compagnie. Tout s'était perdu en chemin?

Alors, assortie de son plus beau sourire,

Si vous avez quelques minutes à perdre, je serais ravie de les passer en discutant avec vous! Après tout, je suis partie... un peu sauvagement. Autant rattraper ce manque de savoir-vivre!

Un petit rire cristallin s'échappa de ses lèvres tandis qu'en son fort intérieur, elle espérait juste partir le soir même avec la conscience tranquille. Elle aurait dit au-revoir, au moins.

D'accord, d'accord, il avait été maladroit.
Enfin non.
Enfin si !
Mais en fait, non ... car quiconque aurait interrogé l'esprit vaseux du barbu aurait percé à jour son intention " maladroite " de retenir quelques instants la jeune soeur qu'il avait connu jadis alors que celle-ci s'apprétait à quitter Noirlac sans adresser un mot à personne.
Alors, ne disposant que de peu de moyens - ne parlons pas des arguments dont il manquait bien sûr cruellement - il avait devancé soeur Ellya sur le chemin du retour. Se prétextant à lui-même son cheval à s'occuper, nourrir et soigner avant son propre départ.
Sauf que, en y regardant de plus près, nous n'étions pas aux écuries ici. Ca, ce serait un autre problème lorsque la jeune femme lui demanderait le pourquoi du comment il lui avait flanqué un coup d'épaule mal maîtrisé après avoir surgi de nul part.

Car bien sûr, il n'avait pas voulu la renverser. Enfin pas si violemment.
Enfin si.
Enfin non !
Enfin ... quelle importance : Kro savait que bien qu'Ellya soit d'une frèle constitution, son corps pouvait résister à la plupart des chocs.

** Souvenir de leur périple à la découverte du Manoir **

Le temps qu'il réalise qu'il lui avait tout de même peut-être porté un mauvais coup, soeur Titca débarquait.
Il ne manquait plus que ça ... deux Maîtres des Novices, deux pilliers de Noirlac qui se rencontrent ... Et de quoi peuvent bien parler deux saintes femmes aux abords d'une abbaye ?
Tiens, je te le donne en mille : De choses ennuyeuses bien entendu ! Le barbu n'avait pas même eu le temps d'en placer une qu'il ronflait déjà presque debout à leurs côtés.
Et " gna-gna-gna " par ci, et " com-ment-al-lez-vous " par là, " Res-plen-dis-sante ! "
Je t'en ficherais du resplendissante, surtout en voyant la mine déterrée de Titca ... m'enfin s'il fallait l'admettre, cette dernière venait de tirer Kro d'un sacré mauvais pas.
Il se voyait mal expliquer à Ellya, ici, au beau milieu de cette allée ensoleillée, qu'il l'avait confondu avec son cheval. Sûr d'ailleurs que son interlocutrice, toujours plus maligne que tout le monde, ne l'aurait certainement pas cru.

Prenant le bras de sa soeur, la nonnette comptait prendre la direction du réfectoire. Un demi-tour. Son cerveau, lui, continuait toujours à chercher des sujets de discussion potables.

La végétation?
"Un nouveau jardinier, ma soeur?
_ Oui, tout à fait mer-veil-leux! Regardez comme il taille ces arbustes!
_ De vrais chefs d'oeuvres, oui!"
... Non, l'hypocrisie viendrait trop vite.

La famille?
"Tout va bien avec vos x enfants?
_ Oui, et vous?
_ Oh, une petite dizaine de morts"
... Non, cela finirait en crise de larmes ou d'hystérie.

L'amour?
"Votre époux se porte comment?
_ Plutôt bien et le vôtre?
_ Très inspiré! Non content d'être hérétique, il se lance dans l'usage du fouet"
... Ah non, il ne fallait pas parler d'hérésie.

Kro?
"Que fait ce lourdaud près de nous?
_ Il écoute, ma soeur, il écoute"
... Non mais vraiment?

Les yeux grands ouverts comme face à une apparition, la nonnette zieuta, immobile, le soldat. Depuis quand était-il présent?

Vous... Enfin je veux dire... Vous...!

Ni plaisir, ni déplaisir. L'époux de sa filleule en chair et en os qui semblait toujours aussi pataud qu'avant.

... viendrez bien avec nous?

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