[Vigne] Vendanges 1458

Le pressoir a levier a vis, gros engin destiné au pressage des grappes de raisins, fut installé dans le pré voisin du champ de vignes de l'abbaye ; les hottes des vendangeurs furent sorties de la remise, prestes a servir une nouvelle foys.

Le temps des vendanges estoit venu, et la Grande Prieuse, qui fut aultrefoys intendante de l'abbaye, ne laysserait point les grappes pourrir sur les pieds de vigne sans avoir auparavant secoué les membres de l'ordre cistercien, quitte a les traisner de force jusqu'au champ de vigne !

Une foys que tout fut prest, elle s'en alla en salle communautaire, informer tout ce petit monde qu'il estoit temps de se rendre utile.

L'oiselier vint avec un baquet et un petit couteau,
pour querire le doux raisin,
qui bientot a la messe sera servi en vin.
Le soleil avait bien oeuvré pour les fruits
bien juteux, ils étaient apétissants et beaux
nul doute qu'une fois transformés ils éleveront l'esprit.

Ma mère par ou commençons nous a officier ?

Oblate Nombre de messages : 1215 Date d'inscription : 13/05/2010

La soeur cuisinière était aussi de la partie bien entendu. Le travail s'annonçait harassant, et elle s'inquiétait de savoir si elle arriverait au bout de cette tâche. Elle n'était pas vraiment habituée à ce genre de choses, et espérait éviter le malaise en plein milieu des vignes.

La première difficulté fut de trouver une hotte à sa taille, qui ne la dépasse pas de deux bonnes têtes, ce qui aurait rendu ardu le fait d'y entreposer les grappes.
Une fois harnachée, elle se présenta devant la Grande Prieuse.

Je suis prête !

Un moine se présenta devant elle, luy mandant par ou commencer. Et la moniale de rester coite quelques instants, elle qui n'avait jamais vraiment géré les vendanges, et n'avait donc pas vraiment songé a la manière dont ils allaient s'organiser.

Eloin posa un rapide regard sur le vaste champ empli de cep plantés en lignes régulières, avant de déclarer.

Ma foy, je pense que nous ferions bien de commencer par les rangs les plus éloignés de nous, de déposer le contenu des hottes dans la charrette a laquelle j'ai attelé un boeuf, et d'approcher l'attelage du pressoir au fur et a mesure de nostre avancée dans le champ. A moins que vous n'ayez une autre idée, mon frère ?

Puys la plus jeune des oblates de l'abbaye les rejoignit, s'attachant une hotte, a la grande surprise de la Grande Prieuse, qui l'aurait mieux vue récolter les grappes a l'aide d'un des coutelas étalés sur l'herbe grasse de ceste fin d'été.

Je vois cela, ma soeur, déclara-t-elle a Eilinn. Bien... Nous allons pouvoir commencer, je crains que mon appel en salle communautaire n'ait point attiré les foules...

Ce qui rallongerait d'autant le nombre de jours que tous trois passeraient dans l'immense champ, contrairement a ce qu'elle avait prévu.
Avec leur petit nombre, il leur faudrait certainement plus de trois journées de travail, entre les prières et les repas de la communauté cistercienne. Sans compter le temps pour embouteiller le jus qui sortirait du pressoir ; puys le rangement des bouteilles dans les caves de l'abbaye...

Défunt/Fantôme Nombre de messages : 7843 Date d'inscription : 27/01/2009

Uriel avait entendu l'appel, mais n'avait guère eu l'opportunité d'y répondre pour l'instant.
Pour l'heure il était fort occupé, mais il viendrait, à coup sûr !!

Retraitant Nombre de messages : 73 Date d'inscription : 19/07/2010

Tu as enfin trouvé l'endroit. Tu essaies de trouver quelqu'un pour te renseigner. Tu aperçois au loin une personne, tu t'en approches et tu vois la mère que tu as déjà rencontré au bureau de la Grande Prieuse.

Ohh Bonjour ma mère. Je suis Maya. Vous vous souvenez de moi? Je suis là pour savoir si je peux vous aider ou si c'est réservé qu'aux cisterciens? C'est vrai aussi que je ne parais pas bien costaude mais rassurez vous je suis solide et puis votre damoiselle cusinière cuisine tellement bien que j'ai pris des kilos qui ne me font que du bien. Alors je peux vous aider à porter, cueillir. Ordonnez et j'obéirai ma Mère.

Tu la regardes prête à travailler. Tu te sens redevable. C'est ici que tu as repris des forces en plus de l'aide de Montplaisir, un bon paysan de Millau qui n'a jamais fermé sa porte. Cet homme t'as donné " du pain quand dans ta vie il faisait faim". A lui aussi tu es redevable.

Ma foy, je pense que nous ferions bien de commencer par les rangs les plus éloignés de nous, de déposer le contenu des hottes dans la charrette a laquelle j'ai attelé un boeuf, et d'approcher l'attelage du pressoir au fur et a mesure de nostre avancée dans le champ. A moins que vous n'ayez une autre idée, mon frère ?

Ma foi, c'est une bonne idée. Mais ne risquons nous pas d'abimer le raisin en passant pour aller au bout de la vigne. Puis pour ramener le fruit de notre récolte ici.
Ne serait il pas préférable alors de commencer notre ouvrage, puis progresser vers notre récompense, le tout en ménageant les fruits que nous offre le Trés-Haut ?

Eloin accueillit d'un sourire la nouvelle arrivante, se souvenant de son babillage au bureau du Grand Prieur.

Bonjorn, ma fille ! Pour sur que je me souviens de vous, j'ai la chance d'avoir une grande mémoire des visages...

Toutes les bonnes volontés sont acceptées en ce jour, qu'elles soient ou non cisterciennes. Après tout, nous servons nostre vin aussi bien aux membres de l'ordre, qu'aux séminaristes ou aux visiteurs ! Préférez-vous cueillir les grappes de raisins avec un coutelas ; ou porter une hotte qui se remplira des dites grappes, comme soeur Eilinn ?

Frère Oiselier opposa lors son avis au sien, et la moniale resta un instant silencieuse.

Vous semblez mieux savoir y faire que moy pour l'entretien d'un champ de vignes, mon frère. Nous suivrons donc vostre procédé, je pense qu'il est meilleur que le mien...

Retraitant Nombre de messages : 73 Date d'inscription : 19/07/2010

Bah je veux bien cueillir les grappes pour commencer, ensuite si j'en peux plus de m'baisser pour cueillir, bah je pourrais porter la hotte.Et puis je pourrais peut-être voir comment vous fabriquez votre vin. J'adore apprendre parce que je ne veux pas rester bête toute ma vie. Vous croyez que je pourrais apprendre à faire du vin? Enfin, je ne sais pas si je pourrais car c'est peut-être un secret que vous gardez ..... euh....secret. Vous savez je trouverai cela normal que vous ne vouliez pas. Et puis si il est aussi bon c'est peut-être parce qu'i y a du divin dedans. Dieu nous a offert de bon coeur tout ce que nous avons alors je suis sûre qu'avec de l'amour et des prières le vin n'en serait que meilleur.
Bon je vais par où pour cueiillir? Dites c'est pas dangereux de couper des grappes? Je sais me servir d'un coutelas mais j'ai jamais coupé des grappes moi , vous savez! J'espère que je vais pas faire de bêtises et abimer vos pieds. Les pieds de vignes pas les vôtres bien sûr!!
Pourriez pas me montrer avant que j'commence?

Décidément c'est à croire que tu veux gagner le concours de la plus grande spécialiste des logorrhées. Il est vrai que tu as une réputation de grande bavarde à défendre mais de là à saouler la Grande Prieuse avant même de faire le vin, c'est un peu déplacé, non? Tu te promets de demander de l'aide à Dieu pour apprendre à parler normalement.

l'Oiselier avait peur d'heurter la soeure,

Je ne prétends point y connaitre plus, que vous, et ce n'était point pour vous contrer que je vous ais proposé mon idée.
Mais puisque vous êtes en enaccord avec mon avis, je vais commencer par le premier rang au coin.

Puis se dirigea a son sillon, puis commenca a oeuvrer récitant ses prières, et méditant sur le travail et les récompenses qui y sont afférentes, pour pouvoir en parler en un prochain sermon.
Dans ce travail fastidieu, il valait avoir un esprit asser libre pour oublier les courbatures et tromper l'ennui.
Mais garder les yeux sur l'ouvrage, pour ne point oublier de fruits et de ne point se mutiler les mains avec le couteau.
Régulièrement, il vidait son baquet dans la hotte, ce qui lui permettait de se lever et marcher quelques pas.

Retraitant Nombre de messages : 49 Date d'inscription : 07/09/2010

Cyrus, qui a fini pour l'heure son travail d'étude, se promenne dans la Campagne environnente. Il voit au loin des vendangeurs et s'en approche. Voyant moines et soeurs y travailler dans cette vigne. Il pense que vu le nombres de cueilleurs, ils ne sont pas prets de terminer. Aussi, il se permet de les interpeller.

Bonjour mes sours, bonjour mes frères. Je suis dans le monastère en séminaire. j'ai pour le moment fini mon travail. Puis_je vous aider à vendanger, soit couper ou porter une hotte, à votre convenance, si bien sur vous avez besoin de bras?

Cyrus sourit sachant trés bien leur réponse, et se remonte déjà les manches de sa chemise.

Depuis la fenêtre du bureau du recteur.

Le frère Bardieu avait ouvert sa fenêtre pour regarder le domaine de Vierzon. Les vastes champs et les vignes dominaient un espace ouvert sur le Berry. L'abbaye étant légèrement en hauteur, Bardieu pouvait voir la limite des terres de l'abbaye, donné à l'abbé Arnvald pour Volpone.

Il y vit les vendangeurs travailler dans les vignes. Il les salua d'un geste de la main pour leur montrer qu'il est avec eux... mais juste moralement. Cela faisait belle lurette que le recteur ne pouvait pas se déplacer de part ses problèmes de dos, mais, part contre, il serait le premier à lever le coude avec le noble liquide issus du travail des moines. Le vent et la distance déformer sa parole.

Oh Hé ! Frè...re... Cy...rus ! Vous a... ll...ez b... ien ?

La bordelaise ne put s'empêcher de laisser échapper un bref mais cristallin éclat de rire, en oyant le débit de paroles de la jeune Mayap. Le temps et les rencontres sauraient luy apprendre a parler moins confusément, mais ceste naïveté présente demeurait une bouffée d'air frais pour la moniale, qui luy rappelait les premières années de sa filleule, curieuse de tout et aussi pipelette.

Certes, ma fille, nous allons en ce cas former un binosme. Je vais enfiler une hotte et vous montrer comment cueillir les grappes, puys, lorsque je serais fatiguée de porter la hotte, nous échangerons nos rôles. Cela vous convient-il ?

Puys elle se tourna vers le frère brasseur.

Apprenez, mon frère, qu'il en faut beaucoup pour me froisser, et, qu'en sus, je ne saurais refuser le savoir que vous m'apportez en ce jour.

Elle le regarda s'éloigner d'eux pour commencer son ouvrage avec un sourire, heureuse de voir que le domaine abbatial aurait une chance de ne point tomber en désuétude grâce a de tels personnes ; puys se retourna en oyant des pas crisser sur l'herbe sèche du sentier, alors qu'elle s'apprêtait a rejoindre un rang de vignes.

Eloin salua le nouveau venu d'un signe de teste.

Bonjorn, mon fils. Je suys soeur Eloin, Grande Prieuse et soeur herboriste de l'abbaye. Voici donaisela Mayap, au bavardage fort agréable ; soeur Eilinn, nostre excellente cuisinière ; ainsi que frère Oiselier, nostre estimé frère brasseur, qui vient de se mettre a l'ouvrage et que nous escomptions imiter.

Nous sommes deux porteurs et deux cueilleurs, un troisième cueilleur serait donc le bienvenu, si toutefois cela vous convient...

En attendant sa réponse, elle prit un coutelas et le tendit a Mayap, avant de s'équiper d'une hotte.

Retraitant Nombre de messages : 49 Date d'inscription : 07/09/2010

Cyrus entend son nom au loin, il regarde dans la direction et voit un moine lui faisant signe. Il repond par un signe également en criant de toute ses forces

Oui ... Mer ....ci....tres ,,, Bien... mon... Per... re

Puis se retournant sur la soeur:

Enchanté de faire votre connaissance ma mère. Donaisela, Soeur Eilinn, j'espere que notre cuisinière aura pensé au casse croute, tout à l'heure.
Comme vous vouler. Cela me convient tres bien.

Cyrus sort un couteau plié de sa poche au bout recourbé, l'ouvre grapille deux ou trois grains de raison, prend un sceau et remonte le rang de vigne. Au bout de celle ci, il commence à coupé les grappes dorées et sucrés à souhait.

rapha se plaisait à allez dans les champs de noirlac mais également prendre un peu de raison pour manger un peu il traversa le cloitre sortie de l'abbaye pour aller au domaine abbatial dans les vignes quand il vit un homme en train de ramasser du raisin il prit son bâton et lui couru après il était en tenu cistercienne

NON MAIS DIT DONC JE VAIS VOUS APPRENDRE A MANGER DU RAISIN SANS AUTORISATION

toujours avec son bâton à la main

garnement va!!!! je vais t'amener au chapitre tu va t'expliquer

puis il en vit plein d'autres ramasser le raisin

NORF MAIS...

se sentant ridicule il posa son bâton et alla voir soeur éloin

ma soeur qu'est ce dont toutes ces personnes qui ramassent le bon raisin norf faut les arrêter

Le père Dominicus s'usait un peu les yeux à travailler au séminaire et se cassait le dos, plié à lire les copies. Il se dit qu'un peu de travail en extérieur lui ferait du bien.

Il avait entendu mère Eloin battre le rappel pour les vendanges, c'est donc d'un bon pas qu'il se dirigea vers la vigne.

De nombreux frères et sœurs étaient au travail frère rapha le précédait, qui semblait un peu agité.

Dominicus qui n'avait pas envie de se casser le dos plus avant en coupant les grappes, prit une hotte et se dirigea en souriant vers Eloin.

Je peux faire partie des porteurs ma mère ?

Eloin sourit a la remarque du jeune Cyrrus quant a un éventuel encas, laissant le soin a soeur Eilinn de luy répondre.

Elle ne put cependant reporter son attention sur Mayap bien longtemps, puisqu'un cri la fit sursauter.

NON MAIS DIT DONC JE VAIS VOUS APPRENDRE A MANGER DU RAISIN SANS AUTORISATION

La Grande Prieuse haussa un sourcil, stupéfaite de voir le frère Rapha réprimander Cyrrus et luy courir après. Elle croisa les bras et le regarda se donner en spectacle, tapant au sol avec la pointe de son pied, seule marque visible de son courroux.

Quand, enfin, le vice-légat cessa son manège et luy manda de faire cesser la récolte, Eloin ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel.

Mais enfin, frère Rapha, escomptez-vous faire du vin de messe en venant chercher les grappes une par une chaque jour, et en les pressant directement sur l'autel ?

C'est l'époque des vendanges, et, si j'ai pris la décision de récolter maintenant le raisin, c'est pour éviter que la récolte ne souffre du mauvais temps, qui ne saurait tarder a venir, et des frimas de l'automne naissant.

Le raisin sera pressé et mis en tonneaux une fois que nous aurons tout cueilli. Estes-vous rassuré, mon frère ?

L'arrivée de frère Dominicus permit a la moniale de reprendre son calme, et elle adressa un mince sourire au moine.

Si vous voulez, mon frère, je puys vous donner la mienne, j'aurais ainsi les mains libres pour guider donaisela Mayap, icelle participant a ses premières vendanges...

rapha rougit il avait honte de s'être donner en spectacle ainsi

norf je ne savais pas que les vendange commençait je penser que ça se ferai le mois prochain soit prenez tout le raison mais si vous pourriez me garder une grappe ou deux je raffole vraiment de ce fruit de si bon goût

Cette foys, Eloin secoua doucement la teste, amusée par la requête du berrichon.

Et bien... Si vous nous aidez, je vous promets de vous garder quelques grappes !

rapha couru prit une hotte et couru pour commencer les vendanges
puis il cria au loin

merci ma soeur je me met au boulot de suite et au fait pour les espagnol si vous avez plus d'informations prévenez moi

puis il se mit à la tâche

Retraitant Nombre de messages : 49 Date d'inscription : 07/09/2010

Cyrus ne faisait pas Attention, du moins il ne pensait pas que ce :

Citation :: NON MAIS DIT DONC JE VAIS VOUS APPRENDRE A MANGER DU RAISIN SANS AUTORISATION.
garnement va!!!! je vais t'amener au chapitre tu va t'expliquer

Aussi, il ne prend pas garde et voit arriver prés de lui, ce religieux, un baton à la main.

Il sursaute donc, fait trois ou quatre pas en arriere, portant la main droite sur son coté gauche pour sortir son épée. Malheurs, point d'arme en cette tenue. Il recula encore un peu, pret a sauter sur le baton, tout en regardant les yeux de ce religieux, pour voir sa réaction.

Tout doux, mon frére, tout doux!

Puis, il le dévisagea et eu un sourire.

Pax Vobiscum bew... d'abord! Est-ce ainsi qu'on accueille un pauvre séminariste qui se porte volontaire à la vendange? Voyons, mon Frère Rapha, tout doux! tout doux. C'est vrai que vous ne m'avez jamais vu, mais moi je vous ai apperçu dans un certain salon, assez loin d'ici, il est vrai.

Cyrus n'est plus sur ses gardes et détendu:

Oh pardon Frère Rapha! permettez-moi de me présenter. je suis le Reiter Cyrus, faisant actuellement un seminaire dans ce monastère, avec du reste le Père Dominicus ici présent,comme Professeur, qui peut vous le confirmer.

Cyrus continue en riant, cette fois.

Heureusement que je n'etais pas arnaché de mon équipement comme à l'accoutumé, car vous auriez eu certainement votre première leçon d'épée, mon frére! On ne s'approche pas comme çà d'un soldat surtout avec un baton. C'est dangereux! Surpris, certainement, je n'aurai frappé qu'une fois avec le plat de mon épée sur l' une de vos jambes, vu le vêtement que vous portez.Cela ne vous aurez pas blessé certe mais vous aurez fait du mal, et nous aurions eu une personne de moins pour travailler; car vous etes bien ici pour travailler et non nous surveiller.

Cyrus rie à pleine éclat.

Mais reprenons donc notre babeur, car nous ne sommes pas ici pour palabrer, mais bien pour vendanger.

Cyrus reprit donc son travail joyeusement

Retraitant Nombre de messages : 73 Date d'inscription : 19/07/2010

Il y a de plus en plus de monde. La mère Eloin t'explique comment couper. Père Dominicus porte la hotte, et des personnes au loin semble avoir une discussion animée. C'est pourquoi tu aimes ces grands événements saisonniers, il existe toujours une bonne ambiance. Tout semble aller dans le meilleur des mondes et pour une fois, tu travailles sans parler dans un silence presque inqiétant venant de toi. Tu te sens bien et c'est bien là l'essentiel, entre la terre et le ciel, entre le matériel et l'immatériel, entres les hommes et Dieu.

Le père Dominicus avait pris la hotte que mère Eloin lui tendait.

Il parcourrait les rangées, recueillait le fruit (c'est le cas de le dire) du labeur des cueilleur et l'emportait vers le lieu suivant où ces beaux raisin seraient foulés.

Il prenait à cette tâche un grand plaisir, celui de prendre l'air, celui de travailler en équipe, profitant ainsi de la communauté dans ce qu'elle a de plus vrai, celui de respecter les préceptes du bon Saint Benoit, ce qui ne gâchait rien.

Les vendanges, période bénie pour Anna. Chez elle, elles duraient trois semaines, trois semaines à se lever tôt, à s'inquiéter du temps qu'il ferait, à cueillir, se courber indéfiniment jusqu'à la nuit tombée, mais trois semaines de grand plaisir à fouler aux pieds les grains charnus qui craquaient sous la plante des pieds.
Puis venait la période de vinification et dans ce domaine, Anna possédait cet art sur le bout des ongles, tout comme la conservation et l'amélioration des vins, le placement des tonneaux, quand les visiter, l'ouillage (remplissage des tonneaux), l'atmosphère d'une cave, le collage, les moyens de prévenir l'altération des vins...
Elle s'assit un instant et regardait les vendangeurs semblant heureux, et le frère Rapha qui s'étonnait de la précocité à laquelle le raisin devait être récolté. Cela lui tira un sourire affectueux.
Elle se releva bien vite et voulut également participer à cette fête. Elle repéra Mère Eloin dans une rangée et s'y engagea pour la rejoindre. Au passage elle reconnut le cépage : Sauvignon Blanc, excellent cépage...un Grand Ordinaire Blanc
Même dans le travail agricole, la Grande Prieuse avait fière allure, le regard serein et altier, pas une plainte, pas un murmure si ce n'est le fredonnement d'un chant cistercien.
Arrivée à sa hauteur elle la héla :

" Pardon ma mère, puis-je me joindre à vous ? C'est une période bénie pour moi savez-vous ? Et puis plus nous serons, plus nous travaillerons dans la joie et aussi avec le temps qui menace nous aurons plus vite terminé et rentrerons les grappes avant qu'elles ne soient gâchées... enfin, c'est comme vous voulez."

L'abbesse hocha la teste en direction du frère Rapha, se disant qu'elle irait le voir au seing des bureaux de la légature dès que les choses auraient avancé un peu du côté des novices voués a repeupler l'abbaye espagnole.
Elle le regarda ensuite deviser quelques instants avec Cyrus, puys rejoindre un rang de ceps, souriant au frère Dominicus lorsqu'iceluy accepta d'enfiler sa hotte. Chacun prit gaiement le chemin des vignes, Eloin marchant au côté de Mayap, évoluant dans le rang a son rythme, luy expliquant la marche a suivre.

Voyez, ma fille, il faut saisir entre votre main la grappe que vous voulez cueillir, pour luy éviter de choir au sol. Ensuite, de vostre main libre, vous coupez au dessus du premier grain, et vous déposez la grappe dans le panier. Une foys vostre panier plein, vous ferez un signe a l'un des porteurs, qui vous présentera sa hotte, ce qui nous évite de faire des allers et retours entre le pressoir et la vigne.

Veillez, par contre, a enlever les grains pourris et à les laisser sur le terrain, il ne faudrait point qu'un malheureux grain n'aille mettre en péril toute la récolte...

Toute a sa tâche, elle n'entendit point la novice Anna_perenna, qu'elle avait récemment reçue en sa cellule, approcher d'elle. Aussi redressa-t-elle brusquement la teste lorsqu'elle s'oya appeler.
Un grand sourire ourla son visage devant la motivation exprimée par la jeune diaconesse.

Avec grand plaisir, ma soeur ! Plus nous serons à récolter le raisin, moins nous serons fourbus, et mieux ce sera ! Vous trouverez les couteaux nécessaires a la cueillette sur le drap, un peu plus hault, servez-vous et choisissez vostre rang !

Il aurait fallu voir le visage ravi de la jeune novice lorsque Mère Eloin lui accorda sa bénédiction quand à la coupe des grappes.
En deux temps trois mouvements, Anna s'empara d'une serpette et d'un couteau et entre les ceps remonta une rangée vierge de tout individu.
Tout en marchant, elle lança à la Grande prieuse...

" Que Le Très-Haut vous bénisse ma mère, si vous saviez le plaisir que vous me faites."

Elle remonta les manches de son aube, ajusta son tablier, et tout en sifflotant attaqua avec minutie et délicatesse la coupe des fruits bénis de Dieu.

Turinge, nouveau novice, sortait juste de la bibliothèque pôur se dégourdir les jambes.
Il vit dans la vigne tout un groupe qui récoltait le raisin.
Il s'approcha du groupe et se présenta :

- Je suis le novice Turinge. Auriez vous besoin d'aide pour vendanger ? Je suis disponible pour la fin de la journée. Alors s'il vous faut de l'aide, je suis votre homme. Nous irons plus vite tous ensemble.

La Grande Prieuse sourit a soeur Anna avant qu'icelle ne se choisisse une rangée, puys se remit a son ouvrage.
Elle fut de nouveau dérangée, quelques instants plus tard, par un novice venant proposer son assistance.

Lo bonjorn, frère Turinge. Toute aide est la bienvenue, quelques soient le nombre de jours ou d'heures que vous pourrez consacrer a ces vendanges, en effet !

Venez quand vous le souhaiterez, nous passons la plupart de nos journées en ces vignes, durant la récolte, entre deux offices au seing de l'abbatiale...

- Très bien ma mère. Je m'y mets de suite et jusqu'au prochain office.

Turinge enfila donc une hotte et se saisit d'un couteau pour aller cueillir les belles grappes de raisin. Ne connaissant pas encore grand monde dans l'abbaye, il passa à côté de retraitants qui étaient déjà au travail. Il aperçut même le père Dominicus, maître des novices un peu plus loin. Il les salua et se choisit une rangée déserte et commençant par une extrémité, commença à cueillir le raisin, récitant quelque prière silencieuse pendant son ouvrage.

Anna sortant de son entrevue avec le recteur, s'avança vers la Grande Prieuse dans le but de lui proposer le foulage, afin de récolter le nouveau vin de cette année qui promettait d'être excellent.

" Ma mère, pardonnez mon intrusion dans vos prières, souffririez-vous que j'ose vous demander s'il ne serait pas temps de fouler nos vendanges ? Il est vrai que cette année les grappes étaient chargées de beaux raisins jaunes et pulpeux, et ce faisant nous avons pris un peu de retard, mais désormais, toutes vos vignes sont ramassées et ont donné beaucoup d'elles-mêmes, si le coeur vous en dit nous pourrions procéder au foulage demain en journée."

Une autre question la taraudait,mais elle ne savait pas comment s'y prendre...

" Et puis ma mère, hum...puis-je vous demander la date de mon intronisation en cette abbaye, j'ai choisi désormais, bien réfléchi, je serai oblate."

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