Messe du 18 mars. Intronisation des novices

Le temps d'embrasser son parrain, de revenir à sa place, l'office avait débuté.
Elle récita son Confitéor et enchaîna par le Crédo...

Citation :

Je confesse à Dieu Tout-Puissant, à tous les Saints, et à vous aussi, mes frères,
parce que j'ai beaucoup péché, en pensée, en parole, en action.
C'est ma faute, c'est ma faute, c'est ma très grande faute.
C'est pourquoi je supplie tous les Saints, et vous, mes frères,
de prier pour moi le Créateur notre Dieu.
Que le Très Haut nous accorde le pardon,
l'absolution et la rémission de tous nos péchés.

Citation :

Je crois en Dieu, le très-haut tout puissant,
Créateur du ciel et de la terre,
Des enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote, son prophéte,
le fils de Micomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigné la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du paradis.
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce.
Il est mort dans le martyre pour nous sauver.
Il a rejoint le soleil où l'attendait Aristote à la droite du très-Haut

Je crois en l'action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotelicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémissions des péchés
En la vie Eternelle.

Suite à l'homélie de Wilfred, elle se recueillit un instant et rendit gloire à Saint Arnvald...

Arriva l'échange de voeux...son coeur s'accéléra un instant.

Elle, moniale? En y repensant, cette idée en aurait fait sourire plus d'un il y a quelques années. Peut-être elle la première, qui sait.

Elle devrait à présent prendre garde à chaque geste, chaque parole, car elle représentait l'ordre cistercien.

En parlant de parole, on semblait attendre qu'elle dise quelque chose... C'était bien le moment de se perdre dans ses pensées. D'autant plus qu'on ne l'avait pas prévenue. Elle dut puiser dans ses réserves dogmatiques pour s'adresser à l'assemblée:

Hum... Eh bien...

Plusieurs idées lui venaient à l'esprit, et elle avait oublié d'en choisir une avant d'ouvrir la bouche... Elle aurait tellement voulu faire preuve d'une belle éloquence en cette occasion, comme lorsqu'elle plaidait au tribunal. Vite, elle devait reprendre avant que sa gêne devienne apparente:

Tout d'abord, je voudrais dire que cela est grande fierté pour moi de voir mon noviciat se terminer aujourd'hui, par mon entrée définitive dans l'ordre cistercien. Je tâcherais d'honorer mon statut de moniale du jour naissant au jour mourant. Et durant la nuit, si j'ai à rester éveillée.

Je tiens également à remercier mes frères et sœurs cisterciens qui m'ont aidée à progresser au sein de l'ordre, qui m'ont accordé leur confiance, je pense à notre abbé, à frère roger, à soeur psy, à frère wilfred, frère uriel, frère rapha, mais également à feue notre doyenne, qui m'a donné la responsabilité d'enseigner la pastorale en notre séminaire, et à tous ceux qui ont pu m'aider ou m'accompagner depuis mon entrée en ces murs, je leur dis un grand merci.

J'ai également une pensée pour mes amis extra muros de l'abbaye, présents ou non, qui ont toujours su respecter mon choix de vie, et m'aider ou me conseiller lors des moments de doute.

Deux "lectures" me viennent à l'esprit. La première m'est inspirée par telles ou telles choses que j'ai pu entendre en ma paroisse. Des personnes, ne semblant point au fait de l'évolution de la société aristotélicienne, me disant "une femme curé, cela existe?" ou encore "c'est bien la première fois que j'entends parler d'une femme moine" .

La femme, comme l'homme, est une créature de Dieu, faite du même sang, de la même âme. Je vais donc citer la très sainte Boulasse, qui disait:

Citation :

· Même si ce n’est pas pour demain, un jour il y aura à nouveaux des femmes curées et même des femmes évêques...

La deuxième citation me vient à l'esprit lorsque je vois, en ma paroisse de Lourdes, le contraste entre les personnes qui donnent de leur temps et de leurs biens pour protéger la vertu, et ceux qui vivent pour accumuler les biens. Le monde pourrait s'écrouler autour d'eux, ils continueraient de chercher le bonheur dans cette existence matérielle, insensibles aux difficultés d'autrui devant leur porte.

Saint Origène, au contraire, disait ceci:

Citation :

Mon goût pour la vie est plus que jamais présent, en aucun cas je ne suis passif et en dépression spirituelle, au contraire, je suis le plus heureux des hommes. En vivant simplement et en donnant aux autres ce dont je n'ai pas besoin, moi, pour vivre, je peux profiter pleinement de mon temps pour étudier les Saintes Ecritures, rien ne vient me distraire de ce qui fait l'essence même de ma vie et de mon plaisir à savoir l'approfondissement de ma Foi. Dés lors, me séparer de biens matériels non essentiels à ma survie ne sont rien comparés à tout ce que je peux apporter à mon prochain par ma générosité. Comme il est écrit par Spyosu dans l'Acédie, "Le premier péché fut ainsi involontairement découvert par les humains. Elle porta plus tard le nom d’acédie. Celle-ci consistait à se détourner de l’amour divin, de s’abandonner à la vie matérielle en négligeant la vie spirituelle, de se préoccuper de l’instant sans garder à l’esprit ce pour quoi Dieu nous avait conçus." Je refuse l'Acédie, pour moi, l'essentiel réside dans la vie spirituelle, et c'est en m'éloignant de la tentation des biens matériels que je me rapproche de Dieu et de sa volonté.

Puisse la paix de Dieu demeurer avec vous, et longue vie à l'ordre cistercien.

Finalement, Eglantine avait réussi à retrouver deux lectures malgré la tension. Peut-être point les plus inspirées ou les plus dignes d’intérêt théologique, mais cela était mieux que rien.

wil sourit en écoutant les voeux des trois novices agenouillés a ses pieds.wil apposa ses mains sur la tete de chacun d'eux, declamant, une nouvelle fois, les paroles rituelles des intronisations.


Soeur Klara, par l'imposition de mes mains, je te consacre en ce jour oblat cistercien de la Saincte Église Aristotélicienne.

Soeur Clarissia, par l'imposition de mes mains, je te consacre ce jour oblat cistercien de la Saincte Eglise Aristotélicienne.

Soeur Hélene Blackney, par l'imposition de mes mains, je te consacre en ce jour oblate cistercienne de la Saincte Eglise Aristotélicienne.

Ô Dieu, toy qui connais tes fideles, donne-leur la force de guider ton Église dans l'exemple de Christos. Que la Sagesse d'Aristote éclaire les candidats et leur apprenne a l'aimer, a agir selon la volonté du Très-Hault, et a faire le bien dans le monde.

wil remis l'habit des oblates : la soutane blanche avec le scapulaire noir, le voile noir des cisterciennes, la ceinture de corde et les sandales de cuir.

il présenta également aux trois personnes deux objets : la croix, symbole du reniement de soi en s'engageant à suivre Christos dans la voie de la vie ; et le cierge, symbolisant la conduite des oblats eux-mesme : exemple et lumière.

Enfin,il se tourna vers l'assemblée.

Mes frères, mes soeurs, loués soient nos nouveaux frères, et nos nouvelles soeurs, qui nous rejoignent en ce jour au sein de la communauté cistercienne.

wil alla retrouver le lutrin, ouvrant le lourd manuscrit a la treizieme pages des dialogues d'Aristote.

Citation :

Aristote avait été invité à une réception chez un riche marchand athénien exerçant également les fonctions d'archonte. Il s'appelait Polyphilos. C'était un homme riche et puissant, passionné par la philosophie. Il venait souvent écouter Aristote, aussi souvent que ses charges et son statut le lui permettaient. Sa maison était pleine à craquer, et les tables regorgeaient de victuailles.

Aristote tenait une coupe de vin qu'il venait de remplir au cratère. Il prit une feuille de vigne farcie quand Polyphilos s'approcha de lui.

Polyphilos : Aristote, cher maître. Comment trouvez-vous cette réception ?

Aristote : Je vous avoue que je préfère les plus petits comités, on ne s'entend pas, ici. Mais votre maison est splendide et le banquet est digne des plus grands rois.

Polyphilos : Merci pour ces compliments. Mais rien n'est trop beau pour mes amis et j'aime à les avoir tous autour de moi.

Aristote : Tous ces gens ici, sont donc vos amis ?

Polyphilos : Bien entendu. Nul n'entre ici qui ne soit mon ami.

Aristote : Je vois pourtant des gens de toutes extractions sociales et occupant diverses fonctions pour la Cité.

Polyphilos : Et alors ? Je ne suis pas hautain. Je laisse ça au nouveaux riches.

Aristote : Certes, c'est tout à votre honneur. Mais il ne peut s'agir d'amitié véritable. Un vrai ami est un égal car l'amitié doit être parfaitement réciproque et équitable. Si elle ne l'est pas, ce n'est plus de l'amitié mais de l'intéressement. Un roi ne peut rien attendre d'un mendiant, ce dernier est incapable de l'aider en cas de besoin, or l'entraide est la base de l'amitié. Donc il n'y a pas d'amitié possible entre personnes par trop inégales.

Le jeune fils de Polyphilos s'était approché.

Eumónos : Je le répète sans cesse à mon père. Ces gens ne sont pas ses amis et il doit prendre ses distances.

Aristote : Ce serait tomber dans l'excès inverse, jeune homme. L'amitié est le plus grand bien de l'homme. Elle noue les liens des communautés. Et les communautés forment à leur tour la Cité. L'amitié permet les relations sociale et l'Humain peut alors prendre part dans les affaires de la Cité. Et comme la vertu cardinale de l'homme est la participation à la cité, l'amitié est une chose essentielle.

Eumónos : Mais comment trouver un parfait égal ?

Aristote : Ce n'est pas nécessaire. Il faut surtout que l'intéressement ne soit pas trop prononcé dans le chef d'un des prétendus amis. Le juste milieu, celui de la vertu, c'est de savoir s'entourer d'amis véritables, de gens qui peuvent compter sur vous et sur qui vous pouvez compter.

Polyphilos et Eumónos hochèrent la tête pour marquer leur accord. Aristote s'éloigna de quelques pas avant de se retourner.

Aristote : Ces feuilles de vigne sont délicieuses, aussi délicieuses que le conseil d'un ami, vous ne trouvez pas ?

il laissa le silence planer sous les hautes voutes de l'abbatiale durant quelques instants, souhaitant que l'assemblée s'empreigne des paroles lues, et alla ensuite saisir une coupelle d'argent et un calice en bronze, disposés sur l'autel.

Enfin,il revint faire face aux novices, declarant a tous.

A présent, mes frères et soeurs, partageons le pain et le vin de l'amitié.



Et, puisque ceste cérémonie avoit lieu en leur honneur,wil présenta, en premier lieu, la coupelle et le calice aux nouveaux cisterciens.

mes soeurs je vous laisse dire un mot a l'assemblée si vous le souhaiter

Elle avait suivi toute la cérémonie avec attention et recueillement. Elle n'avait appris qu'à ce moment que mère Eglantine prononçait elle aussi ses vœux et elle était heureuse d'être là. Elle ne la connaissait que fort peu mais avait bon souvenir de leur brève rencontre. Ce fut bientôt le tour d'Hélène et de ses sœurs. Elle en fut toute émue de la voir si jeune prendre cet engagement. Le souvenir de leur première rencontre lui revient d'un coup, elle se voyait encore monter à l'assaut d'un dragon imaginaire pour délivrer la jeune princesse. Elle sourit doucement, son nez lui picotait, fichu émotion qui s'invitait toujours dans ses moments là.
La cérémonie se fini bientôt. Elle resta un peu à sa place laissant ses proches la féliciter. Elle patienterait un peu pour faire de même.

Elle était sortie de la salle ou se déroulée le banquet pour prendre de l'air.
Ayant entendu des voix dans l'Abbatiale, elle reconnu Frère Neocor et Frère Synésios.
Inclina sa tête contente de le revoir.
Elle se souvenait d'avoir assister a son baptême.

Klara ne pu s’empêcher de lui dire,d'une voix douce:

Mon frère,Vous n'avais pas gâché votre temps.
Vous êtes ici a nouveau et a mon humble avis c'est cela qui compte.
Vous avais était en voyage,et j'imagine que c’était pas évident de vous rendre ici.
J’espère que vous resterais parmi nous.
Ne vous laissais pas abattre,il est vrai,que notre sœur nous manquera.
Justement,nous devons continuer,sans honte.
Montrer notre choix de vie,même si parfois on nous dit atteint d'une folie douce,ne sachant pas
qu'on a choisi le chemin,le plus difficile.

Elle sourit en rougissant.

Allons nous détendre et partager se moment avec nos frères.

Se levant, elle les suivi pour aller continuer a partager se moment dans la vie de l'Abbey.
Une fois dehors,elle se permis de dire

Mon frère,quand vous voudrais.Le printemps est déjà la.
Frère Wilfred a fait un travail extraordinaire.
J'avoue que j'aime me promener pour me détendre.Ça sent tellement bon.