Les derniers jours avaient été riches en émotions... et en décisions. Mais elle avait au coeur une paix et une sérénité que jamais elle n'avait connues auparavant. Suivant le plan remis par son Archevêque préféré, elle avait pris la route, chose dont elle n'avait jamais crainte, seule, traversant la campagne helvétique qu'elle ne connaissait pas très bien encore.
À ses oreilles montaient les chants méliodieux des nombreux passereaux qui nichaient dans cette région. Elle en aimait la clarté et la joie de vivre, comme des éclats de bonheur qui vous berçaient le coeur et lui redonnaient à coup sûr la grâce d'un béat repos.
Elle se trouva, au bout d'un long moment, face à une lourde porte et décida de se présenter d'une voix qu'elle savait faire porter très loin lorsque cela s'avérait nécessaire. C'était un abbaye mais ce n'en était que la porte. Les aires de silence étaient sans doute plus loin alors elle osa un...
Oyé de l'Abbaye!
Y-a-t-il un portier qui puisse m'ouvrir?
Je me présente à vous, Marozia, résidente de Sion, sous les bons mots de Mgr Néocor, Archevêque de Tarentaise. J'aimerais rencontrer le Frère Roger si la chose est possible.
Je désire entamer une licence de théologie en tant que séminariste sous l'égide de l'Ordre des Cisterciens.
Puis-je entrer, je vous prie?
Elle recula de quelques pas et attendit le temps qu'il fallait...