Demande pour un mariage

Retraitant Nombre de messages : 15 Date d'inscription : 11/04/2010

S'étant tout d'abord perdue dans les couloirs du cloître, Liz en avait profité pour admirer les vénérables murs qui l'entouraient avant de trouver la porte du bureau de la Grande Prieure.

Un peu intimidée, elle frappa doucement à ladite porte, espérant que Mère Eloin serait disponible pour recevoir la demande qu'elle était venue lui faire...

Entrez ! Retentit la voix de la moniale à travers l'épaisse porte de bois.

Retraitant Nombre de messages : 15 Date d'inscription : 11/04/2010

Liz poussa la lourde porte et salua la Grande Prieure respectueusement, puis alla prendre place sur la chaise visiblement mise là pour accueillir les visiteurs:

Bonjour, Mère Eloin et merci de me recevoir si rapidement, malgré votre emploi du temps certainement fort chargé.

Voici ce qui m'amène: Mon fiancé, messire Ludwig von Frayner et moi-même désirons que notre mariage soit célébré dans cette Abbatiale le 20 novembre prochain et Frère Uriel a eu l'immense bonté d'accepter de nous unir devant le Très Haut.

La publication des bans a été faite et tous les documents nécessaires sont en possession de Frère Uriel qui vous les transmettra en temps voulu. Il est bien entendu que je reste à votre disposition si vous deviez avoir d'autres questions.

Elle marqua une petite pause, puis continua:

Je suis déjà venue ici, il y a plusieurs mois, pour assister à la première messe dite par Soeur Gribouille, qui a bien voulu me faire la joie d'accepter d'être mon témoin. Vous souvenez-vous d'elle?

Eloin rendit à la jeune fille son salut, puys sourit en la voyant s'asseoir directement sur une chaise, bien souvent les séminaristes et autres quémandeurs de cérémonies attendaient son autorisation avant de prendre place assise, mais cette initiative luy plaisait.

Elle ne put s'empêcher de hausser un sourcil en oyant le patronyme du fiancé.

Von Frayner ? Ce jeune homme est parent de Sa Grasce Chlodwig, je suppose ?

La parenté en elle-mesme ne la dérangeait point, c'était le fait de voir l'époux de sa filleule qui ne l'enchanterait guère ; vu le peu d'affection qu'elle avait pour cet homme.
La Grande Prieuse s'obligea à n'y plus songer, reportant son attention sur la visiteuse.

Adoncques, frère Uriel a tous les documents nécessaires... Mesme l'accord de l'évêque du diocèse dans lequel chacun de vous deux réside ? Il me faut ledit accord, puisque vos épousailles auront lieu hors du diocèse de résidence.

Elle hocha la teste à la dernière question.

Soeur Gribouille... Je me souviens, oui, elle nous avait servi une agréable messe, d'ailleurs ! Que devient-elle ?

Défunt/Fantôme Nombre de messages : 7843 Date d'inscription : 27/01/2009

Uriel avait donc envoyé Liz dans le bureau de la Grande Prieuse et avait guetté son arrivée.
Passant par le cloître, il contempla un instant le ciel, ses yeux s'élevant vers la lumière. Il perdit ainsi quelques instants dans la contemplation du Très-Haut.

Il arriva donc près du bureau et y frappa : Toc ! Toc ! Toc ...

Après avoir reçu la permission d'entrer, il s'inclina respectueusement pour saluer Eloin - décidément, ils ne se quittaient plus. Fallait dire aussi qu'ils collaboraient bien souvent afin de faire vivre l'abbaye, malgré l'un comme l'autre, leurs charges respectives.

Ma Mère, le bon jorn, je suis ravi, une fois encore de venir vous voir afin de vous apporter des éléments.

Puis il se tourna vers son amie spinalienne qu'il étreignit tout aristotéliciennement, déposant au passage un baiser amical sur sa joue.
Le Frère était réputé en Lorraine pour ne pas s'encombrer des convenances, privilégiant l'amitié mais toujours le respect. Il appelait la plupart des nobles par leur prénom et ceux-ci en faisaient de même avec lui, et tous savaient en Lorraine que pour conduire le peuple, il fallait avoir fait ses preuves et surtout être humble.

Bonjour Liz, heureux que tu ais trouvé la bonne route ! Me voici enfin avec "les preuves" Wink

.

Bref ... il se tourna vers la grande prieuse, ouvrit son écritoire portable et en sortit un certain nombre de documents ; toujours bien organisé, il ne manquait rien, comme d'habitude.

Voilà ma Mère, ces registres, qui prouvent que Liz et Ludwig ont été baptisés par mes soins en l'Eglise d'Epinal ce 22 septembre dernier.
Etant tous deux spinaliens, ils dépendent forcément de la paroisse dont je suis Diacre Sacristain.
Les bans ont été affichés en l'archidiocèse de Trèves et normalement dans l'Eglise d'Epinal, ce mercredi 3 novembre.
Je n'y étais pas, car des affaires - en fait un baptême - m'avait appelé à Nancy ces derniers jours, mais j'y retournerai demain.

Quant aux témoins, j'ai baptisé moi-même Grib' et mon cousin Alban est baptisé.
Les futurs mariés souhaitant inviter du monde, je leur ai proposé Noirlac.

Quant à la permission, Mgr Tipoison étant en retraite, je suis en mesure, en ma qualité de Second de Mgr Maddel, l'Archevêque de Trèves, de la leur donner.

Il sourit, c'était quand même "hachement" pratique de cumuler pour pouvoir résoudre plusieurs problèmes en même temps et ainsi de s'affranchir des détails administratifs.

Retraitant Nombre de messages : 15 Date d'inscription : 11/04/2010

Liz vit le sourcil de Mère Eloin se transformer en accent circonflexe l'espace d'une seconde, mais elle décida de ne pas y prêter plus attention en répondant en souriant et d'un oeil rieur:

En effet, Ludwig et Chlodwig sont cousins, mais ne me demandez pas par quels liens exacts ils sont liés, l'arbre généalogique de cette famille ressemblant plutôt, à mes yeux tout au moins, à une véritable forêt inextricable, même si j'en connais déjà quelques ramifications.

Puis, son visage redevint sérieux lorsque la moniale vint à mentionner une certaine autorisation de l'évêque.. autorisation dont personne ne lui avait indiqué la nécessité. Elle resta silencieuse un court instant et comme elle s'apprêtait à demander quelques éclaircissements, elle fut interrompue par l'arrivée pour le moins providentielle de frère Uriel.

Affichant un large sourire, elle le laissa saluer la prieure, pour ensuite lui rendre étreinte et baiser amical en lui soufflant discrètement à l'oreille:

Et bien.. tu ne pouvais pas mieux tomber, mon ami, preuve une fois de plus que tu es toujours là où il faut et au moment où il faut!

Puis elle le laissa présenter à la Prieure tous les documents qu'il avait rassemblés et réprima un soupir de soulagement lorsqu'il affirma donner son accord au nom de l'Evêque.

S'adressant à nouveau à Mère Eloin:

Gribouille se porte bien et nous avons eu la joie de la revoir pendant quelques jours à Epinal après plusieurs mois d'absence, le temps pour elle de rassembler ses biens en vue de son nouveau départ pour la Normandie, définitif cette-fois.

Liz eut un pincement au coeur en prononçant ces paroles, attristée par le départ de son amie tout d'abord, mais surtout par la façon dont s'était terminée leur dernière soirée ensembles, - colère envers Liz de la part de ses amies et larmes de Liz, impuissante devant leur incapacité de la comprendre -.
Chassant momentanément ses pensées, mais se promettant néanmoins d'en parler à Uriel lors de son retour prochain à Epinal, elle se leva et s'adressa aux deux religieux:

Eh bien... il semble que tout soit en ordre grâce à vous, je tiens à vous remercier tous les deux de votre grande bienveillance et de votre gentillesse et je me réjouis de vous revoir très bientôt.

La remarque de la damoyselle concernant les liens de parenté du promis et de l'époux de sa filleule amena un sourire amusé sur le visage de la Grande Prieuse.

Je comprends... J'ai eu l'occasion d'observer la fiche généalogique des Von Frayner, il est aisé de s'y perdre entre les différentes unions et autres héritages en tous genres !

Il en était souvent ainsi dans les grandes maisons nobles, la plupart des membres de ces familles ne se connaissant parfoys que de nom.

Elle accueillit d'un sourire l'arrivée presque prophétique du vice-doyen, apportant les documents nécessaires à la validation de la demande d'épousailles du jeune couple. Elle vérifia le tout par habitude, mais, avec frère Uriel, elle savait que tout était en ordre sans qu'elle n'ait besoin de reprendre les registres uns à uns.

Mercè, mon frère, voilà qui est parfait ! Il ne me reste plus qu'à noter la date des épousailles dans le registre des messes !

Donaiselà Liz m'a dit que vous officierez pour cette union. Procéderez-vous également à la traditionnelle confession prénuptiale des futurs époux ?

Défunt/Fantôme Nombre de messages : 7843 Date d'inscription : 27/01/2009

Il sourit en entendant Liz se perdre dans les méandres de l'arbre généalogique de sa belle famille. Puis il pensa qu'il pourrait bientôt appeler la spinalienne "ma cousine" ...

Il fit un clin d'oeil à Liz.

Et oui, le bon frère Uriel n'est jamais en retard, ni en avance d'ailleurs, il arrive précisément à l'heure prévue !

Fort heureusement, il ne portait pas de robe grise, ni de chapeau pointu, car on aurait pu confondre.
Puis continuant ...

Oui en effet, on s'y perd dans cet arbre, je l'ai moi-même étudié dans la mesure où mon épouse est également cousine de Ludwig et ainsi donc, je suis le "beau-frère" de Chlodwig et par la même occasion de la filleule de Mère Eloin ... parfois le monde est bien petit ...

En effet ma mère, si cela ne vous dérange pas, je procéderai à leur union et à leur confession si ils le souhaitent, à moins qu'ils ne veuillent quelqu'un d'autre pour cela, je ne le prendrais pas mal.

Ladite marraine ne broncha point lorsque le vice-doyen évoqua l'époux de Boucles d'Or. Le souvenir de sa filleule, brisée au sortir de sa nuit de noces, tremblante comme une feuille, rendue muette de terreur durant plusieurs heures, alors qu'elle était d'ordinaire grandement bavarde ; étaient autant de souvenirs qui restaient gravés dans la mémoire de la Grande Prieuse. Depuys, elle s'était résolue à ne point fréquenter l'Impérial époux, évitant de séjourner près de sa filleule lorsque le von Frayner s'avérait présent. Elle ne le connaissait donc que peu, mais l'opinion d'Elianor luy suffisait pour se faire sa propre idée du personnage !

Eloin sourit avec un bref hochement de teste lorsque le frère Uriel demanda, l'air de rien, la permission d'officier.

Au contraire, mon frère, si ces jeunes gens sont de vos amis, et de surcroit de parenté avec vostre épouse, je ne saurais vous retirer le plaisir de procéder à leur union. Vos offices sont toujours d'une grande beauté, j'ai, personnellement, plaisir à y assister !

Défunt/Fantôme Nombre de messages : 7843 Date d'inscription : 27/01/2009

Uriel remarqua le visage d'Eloin se crisper légèrement. Cela serait passé inaperçu pour la majorité des gens mais pas pour le Frère. Il avait vu Eloin dans la tristesse et dans la joie, dans la fierté de son fils et dans le désarroi, ainsi ces sentiments ne pouvaient que difficilement lui échapper.
Il se douta un peu que sa nièce avait dû passer de bien mauvais moments avec Chlodwig ; Uriel le connaissait peu mais assez pour savoir qu'il pouvait être odieux et intraitable, bien qu'il n'eut jamais lui même à en faire les frais.

Je vous remercie donc pour tout, ma mère, tant pour votre permission que pour vos compliments qui, à vrai dire, me vont droit au coeur.

Retraitant Nombre de messages : 15 Date d'inscription : 11/04/2010

Pendant une seconde, Liz eut l'impression que les pensées de ses deux interlocuteurs aux visages soudain graves, s'étaient rejointes ailleurs que dans la pièce où ils se trouvaient et elle ne trouva rien d'autre qu'un léger toussotement un peu gêné pour retrouver sa contenance après avoir entendu prononcer les mots "confession prénuptiale". Décidément, elle allait de surprise en surprise et pensa:

Ah ben tiens, v'là aut' chose! Manquerait plus qu'ils exigent encore un examen de santé par un médicastre, et ce serait le bouquet!

Elle était partagée entre le fait de devoir se dévoiler devant Uriel, son ami de longue date et futur cousin, et celui qui était pour elle une évidence, de ne pas pouvoir le faire devant quelqu'un d'autre que lui.

Ronchonnant silencieusement contre Ludwig, dont elle aurait grandement apprécié la présence à ses côtés à ce moment précis mais qui semblait vouloir se faire désirer en vrai von Frayner qu'il était, elle réprima un soupir un peu agacé et se tourna finalement vers Uriel:

Hum... et bien si ma confession est un passage obligé, je m'y plierai bon gré mal gré, dis-moi quand je pourrai passer te voir..

Notre bon Ludwig aimait habituellement se faire désirer, oui… Comme tout Von Frayner.
Mais cette fois-ci, il dut bien admettre que ce retard, n’était pas le fruit de cet héritage…
Chaque jour, il travaillait d’arrache-pied, de l’aube au crépuscule, à la Chancellerie…
Et les élections ducales qui approchaient à grands-pas, l’occupaient davantage.

Cependant, il le lui avait promis. Il lui avait promis de passer à l’Abbaye de Noirlac…
Rencontrer mère Eloin, la Grande Prieuse ; dès qu’il le pourrait se libérer.
Et notre bon Ludwig n’était pas du genre à ne pas tenir ses promesses..
Après tout… Son mariage, Leur mariage, passait avant toute autre chose.

Après qu’un moine l’ait charitablement accueilli…
Et lui ait indiqué le chemin à suivre jusqu’au bureau de la Grande Prieuse…
Le Chancelier de Lorraine vint toquer à la porte de ses mains gantées…
Et entra finalement, lorsqu’on le lui autorisa.

Retirant son chapeau et ses gants, il vint saluer et se présenter aux protagonistes.

" Bonjour à vous,... Je suis le futur Mari.
Dame Eloin ; Uriel.. Mes hommages. "

Une main glissée dans celle de sa petite brune... Il était prêt, il était là.

Un sourire amusé revint éclairé le visage de la Grande Prieuse devant l'enthousiasme évident de la future épouse lorsqu'elle oya parler de la confession prénuptiale. Elle n'eut cependant guère le temps de répondre, puisqu'un bruit de pas dans le couloir attira son attention.

D'un simple mot, elle autorisa le visiteur à pénétrer dans le bureau, et inclina la teste à la vue du jeune homme qui se présenta comme étant le futur époux. Eloin n'eut aucun mal à le croire, tant l'air buté qui se lisait sur le visage du jeune homme, et sa silhouette élancée rappelaient celle du duc de l'Aigle. Pourtant celui-là semblait fort aimable et attentionné à sa promise, un début de preuve, pour la moniale, que tous les Von Frayner n'étaient peut estre pas tous aussi détestables que l'époux de sa filleule !

Bonjorn, messer Ludwig, répondit-elle après qu'il se soit tut.Nous avons réglé presque tous les détails avec vostre promise, il ne reste donc plus qu'à attendre patiemment le jour de la cérémonie, en ce qui me concerne, à moins que frère Uriel n'ait quelque chose à ajouter ?

Défunt/Fantôme Nombre de messages : 7843 Date d'inscription : 27/01/2009

Uriel regarda le visage de Liz qui devenait tout pâle. Il sourit intérieurement en la voyant blêmir de la sorte.
Enfin, elle savait aussi qu'Uriel ne jugeait pas et qu'il écoutait sans blâmer. Il savait que l'humain était imparfait et que lui-même était humain et dès lors soumis au péché, dès lors, ce ne serait pas lui qui irait reprocher quelque chose à l'un de ses paroissiens, encore plus Liz qui ne devait pas beaucoup pécher.

Nous arrangerons cela une fois de retour à Epinal, ce sera de toutes façons fait avant la date qui a été convenue.

Il entendit alors des pas et regarda l'homme qui entrait ; ainsi donc, il salua son cousin - enfin, le cousin de Syb' pour être précis, mais bon comme il était marié, c'était son cousin.
'fin c'était facile en Lorraine, si t'étais Réaumont Kado'Ch marié Von Frayner d'Azayes ou l'inverse, tu pouvais appeler la moitié des gens cousin ou cousine.

Bonjour Ludwig, soyez le bienvenu.

Il secoua alors la tête négativement lorsque Mère Eloin prit la parole.

Non, ma Mère, je n'ai rien à y redire.
De toutes façons nous nous voyons occasionnellement en taverne, si il y a le moindre détail, j'aviserai et laisserai une note explicative.

Défunt/Fantôme Nombre de messages : 7843 Date d'inscription : 27/01/2009

Et voilà je suis le premier !!
Ce sera

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